Bureau des Longitudes - Séance du 10 octobre 1888

Bureau des Longitudes. Séance du 10 octobre 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 14

Bullet. adm., N° 823

Astr. Nachr., N° 2860

Journal des Savants, Août et Sept.

Observations de Greenwich, 1884 et 1885.

Une lettre du Ministre de l'Instruction Publique propose au Bureau de joindre l'unification <générale> du Calendrier à l'unification de l'heure en France. On répond qu'on étudiera la question.

M. Faye communique la lettre qu'il a reçue du Ministre de la Guerre au sujet de l'établissement d'une batterie au Mont-Gros, et la réponse qu'il a faite à cette lettre.

Relativement à l'unification du calendrier en Europe, plusieurs membres font remarquer que c'est une question religieuse plus que scientifique, et qu'avant d'en parler officiellement, il y aurait lieu de savoir quel accueil les astronomes russes feraient à la proposition.

M. Loewy demande l'autorisation d'acheter pour le bureau des calculs les catalogues d'Argelander, Jonhson [Manuel J. Johnson] et Bond, pour le prix d'environ 74f ; l'autorisation est accordée.

M. Fizeau rend compte de deux Mémoires insérés dans le tome VI <des Mémoires> du Comité des Poids et Mesures ; le premier est de M. Benoît, et traite de la mesure des coefficients de dilatation d'échantillons des mètres ; le second, de M. Chappuis, contient des recherches de thermométrie. Quand on a décidé de comparer à Breteuil tous les mètres internationaux, les savants étrangers ont imposé des conditions très complexes qu'on a pu remplir néanmoins. On a reconnu la nécessité de déterminer un coefficient de dilatation pour chaque règle, et de rapporter les températures au thermomètre à hydrogène. M. Benoît s'est occupé d'appliquer le procédé optique signalé par M. Fizeau il y a une vingtaine d'années pour des corps de petites dimensions. Ce procédé offre ceci de particulier qu'on n'a pas besoin du constructeur pour le micromètre. Une petite lampe de Brewster donne un micromètre naturel par la longueur d'onde de la raie D, longueur la plus constante et, peut-être, la plus invariable de la nature, ainsi que l'ont prouvé des recherches nombreuses. Le travail de M. Benoît est une confirmation complète du travail antérieur de M. Fizeau ; la précision a été augmentée, et, dans la mesure des dilatations, on est allé beaucoup plus loin que le 1/100 des valeurs absolues, obtenu tout d'abord par M. Fizeau. M. Benoît a presque le millième de micron, précision qui dépasse de beaucoup celle des températures.

M. Fizeau cite quelques chiffres ; il avait trouvé 0,000 007 81 pour le coefficient de dilatation du quartz suivant l'axe, et 0,000 014 19 normalement à l'axe ; M. Benoît trouve 0,000 007 81 et 0,000 014 17. Pour le spath d'Islande, M. Fizeau avait obtenu + 0,000 026 21 et – 0,000 005 40 ; M. Benoît donne + 0,000 026 01 et – 0,000 005 44. Pour le second coefficient de dilatation, qui provient du terme en t², il y a des différences sensibles.

Le Mémoire de M. Benoît est très intéressant pour la métrologie.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand