Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 24 octobre 1888

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 24 octobre 1888
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1888-10-24
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Loewy, Maurice (1833-1907); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Mouchez, Ernest (1821-1892); Cornu, Alfred (1841-1902); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Pâris, Edmond (1806-1893); Bonnet, Ossian (1819-1892); Faye, Hervé (1814-1902); Cloué, Georges Charles (1817-1889);
Identifiant O1886_1890_179
Format 17,1 x 24,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 24 octobre 1888.

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus N° 16

Bullet. adm. N° 825

Circul. de Berlin N° 329

Astron. Nachr. N° 2861

Wochenschrift, Nos 33-41

Observatory, Nos 140-141

Sirius, Cahiers 9-10

Bullet. météorolog. de Mexico, Nos 6-7

Helmert. – Une brochure sur les déviations de la verticale.

M. le Ministre transmet une lettre de M. Prat horloger à Tarbes au sujet de l'unification de l'heure en France.

Une lettre de M. Le Clerc chimiste à Paris, demandant des renseignements sur les variations de l'aiguille aimantée dans l'Amérique du Sud, est renvoyée à M. Bouquet de la Grye.

M. Loewy explique qu'on est arrêté dans l'impression de l'Annuaire par une décision à prendre au sujet de M. Levasseur qui offre de supprimer les tableaux de statistique relatifs à l'Algérie et la Tunisie, à la consommation de Paris, à la mortalité, et aux longitudes et latitudes des chefs-lieux de départements et d'arrondissements de la France.

Plusieurs membres voient de graves inconvénients à supprimer ce qui se rapporte à l'Algérie, aux colonies, et aux chefs-lieux [barré : de dép] d'arrondissements. M. Loewy fait observer que l'an dernier, on a supprimé environ 50 pages, que cette année on en supprime 58 sur l'article de M. Berthelot, 17 sur les monnaies et les poids et mesures ; on aura donc 125 pages de moins qu'en 1887.

On décide, après discussion <l'urgence ayant empêché le renvoi à la commission de l'Annuaire>, de maintenir ce qui se rapporte à l'Algérie et aux colonies, à la consommation de Paris, et aux chefs-lieux d'arrondissement.

M. Bouquet de la Grye fait observer que les Tables de mortalité sont fondées sur des documents très anciens, et qu'on pourrait les remplacer avantageusement par de nouvelles Tables émanant d'une grande Compagnie française.

On décide de supprimer cette année les Tables de mortalité. On dira dans la préface de l'Annuaire qu'on étudiera de meilleures Tables qui seront insérées l'an prochain.

M. Bouquet de la Grye, conformément à une décision antérieure, de supprimer les déclinaisons magnétiques des colonies insérées l'an dernier, et de les remplacer par d'autres qui seront empruntées à un Mémoire de M. de Rougeon, qui a été renvoyé à l'examen du Bureau. Cette proposition est adoptée.

A l'occasion d'une Note de M. Ricco dont il a été parlé dans la dernière séance, M. Mouchez dit que les marins n'ont jamais vu le Soleil réfléchi par la mer comme dans un miroir ; [barré : en outre, il y a en génér pr] il y a toujours une traînée lumineuse. En outre, il existe toujours et surtout <pendant le calme> près des côtes des réfractions anormales considérables. Les apparences observées par M. Ricco doivent tenir à des circonstances toute particulières. M. Mouchez parle ensuite des formes bizarres que présente le Soleil en mer, à son lever ou à son coucher <près des côtes>

Relativement au déplacement de la ligne d'horizon dont a parlé M. Fizeau dans la dernière séance, M. Bouquet de la Grye dit qu'en général, et quelle que soit la teinte du ciel, l'horizon se termine par une ligne noire.

M. Fizeau demande si ce trait appartient à la mer ou au ciel.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il appartient à la mer.

M. Fizeau dit qu'il avait supposé que l'effet en question se confondrait avec le relèvement de l'horizon produit par la réfraction.

M. Cornu s'associe aux idées émises par M. Fizeau sur le rôle joué par la réfraction dans les observations de M. Ricco ; il croit que les apparences signalées par M. Ricco dans ses trois premiers dessins sont dûes au mirage, et non à une réflexion géométrique.

On discute au sujet de la réponse à faire à la lettre de M. Prat horloger à Tarbes. On répondra au Ministre que [barré : c'est] le Bureau n'a eu en vue que la question théorique, et non la question d'application. Quand l'heure unique pour toute la France aura été adoptée, les Compagnies de chemin de fer verront ce qu'elles ont à faire pour la meilleure transmission de l'heure ; mais on ne pourra évidemment pas demander que chaque gare ait sa méridienne.

M. Mouchez fait observer que la question est plus administrative que scientifique. Elle concerne plutôt les ministres de l'Intérieur et des travaux publics que celui de l'Instruction publique.

On répondra dans la prochaine séance.

M. Fizeau dit qu'il a lu dans les journaux scientifiques une communication intéressante au Congrès de l'Association britannique qui s'est tenu cette année à Bath. Il s'agissait de vérifier, par des expériences précises, si la comparaison des constantes électriques et magnétiques conduit exactement à la vitesse de la lumière.

M. Fizeau fait observer que les phénomènes que l'on compare sont très dissemblables. Dans les phénomènes d'électricité statique, [barré : les quantités d'] même dans le cas de la foudre, les quantités d'électricité mises en jeu sont des infiniment petits par rapport à celles qui se développent dans les piles. C'est en comparant ces deux ordres de phénomènes que l'on a vu surgir tout d'un coup le chiffre de 300 000 kilomètres, que l'on a interprété en disant que la vitesse de l'électricité est égale à celle de la lumière. MM. W. Thomson, Ayrton et Perry se sont proposé de refaire cette comparaison avec tout le soin possible. Ils ont trouvé 292 000 kilomètres <par seconde>, avec une erreur probable de ± 5000 kilomètres ; [barré : au lieu de 300 000 kilom] [en marge : le chiffre de 300 000 kilom. est en dehors de la limite indiquée par l'erreur probable.] On est ainsi à même de juger si ce n'est qu'un voisinage, une rencontre de chiffres. Il ne semble pas que ce nouvel effort ait absolûment décidé la question.

La séance est levée à quatre heures ¾.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 24 octobre 1888”, 1888-10-24, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 17 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4294

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