Bureau des Longitudes - Séance du 13 mars 1889

Bureau des Longitudes – Séance du 13 Mars 1889.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus n° 9

Bullet. adm. n° 844

Journal des Sav. Janv. Et Février

Astron. Nachr. n° 2882

Mittheilungen de Pola, 1 et 2

Kundmachungen, id., Cahier 1

Passages de Vénus, Expédit. allemandes, t. 2.

A la suite d'une lettre faisant ressortir certaines contradictions [mot barré] concernant les données relatives aux marées, insérées dans la Connaissance des temps et dans l'Annuaire de 1889, M. Bouquet de la Grye dit que, dorénavant, les trois publications du Bureau et l'Annuaire des Marées devront présenter une concordance absolue.

M. Faye propose d'inviter M. Gruey à envoyer au Bureau le sextant qu'il vient de faire construire, afin qu'on puisse l'expérimenter à Montsouris.

On parle des perfectionnements qu'on est en train d'apporter au sextant, de divers côtés, et notamment de celui réalisé par un ingénieur hydrographe, M. René de l'Isle [Rollet de l'Isle].

M. l'Amiral Cloué rappelle à ce sujet que c'est M. Laurent [barré : Langley] qui a proposé le premier pour les observations de nuit l'emploi d'une lentille cylindrique donnant une image très allongée pour les étoiles.

M. Faye parle d'une disposition curieuse présentée autrefois <pour un cercle> par Amici, et qui, grâce à un objectif triple, donnait en même temps un grand champ et un fort grossissement.

M. Faye offre au Bureau un ouvrage de géodésie du général Steibnitzki [Stebnitsky] ; il contient une carte intéressante de la Bulgarie, avec les déviations de la verticale.

On parle à ce sujet du peu d'action de l'Himalaya, et de l'hypothèse d'après laquelle il y aurait des cavités en dessous de la chaîne.

M. Bouquet de la Grye pense que les expériences de M. Tresca sur [barré : le ramollissement] <l'écoulement> des métaux sous l'influence de la chaleur entretient nettement cette hypothèse.

M. Fizeau rappelle que Bouguer avait été amené à supposer des vides dans le Chimborazo, ce qui pouvait être à cause de la nature volcanique de la montagne.

M. Faye dit que les cavités sont des boursouflures, et que leur volume n'est pas en rapport avec celui de la montagne. Du reste, les calculs de Saigey ont fait disparaître les anomalies constatées par Bouguer.

Sur la demande de M. Cornu, on apporte une légère modification à un passage d'un Mémoire de M. Thollon destiné à paraître dans le t. III des Annales de l'observatoire de Nice.

MM. Fizeau et Cornu pensent qu'il y aurait lieu de mettre à la suite du Mémoire de M. Thollon une remarque indiquant qu'il aurait été utile de vérifier si le sulfure de carbone traversé sur une très grande épaisseur par les rayons lumineux, ne peut pas introduire des bandes d'absorption résolubles.

Plusieurs membres estiment qu'il aurait été plus facile d'ajouter cette remarque du vivant de M. Thollon.

M. Faye demande au Bureau d'examiner si l'on ne pourrait pas profiter de la tour Eiffel pour des observations intéressant le Bureau.

M. d'Abbadie propose d'y faire faire des expériences sur la déviation vers le sud des corps tombant en chute libre, déviation constatée par plusieurs observateurs, et non expliquée par la théorie ; il voudrait aussi des expériences sur les temps de chute.

M. Faye dit que la première partie de cette proposition pourrait donner lieu à des recherches intéressantes.

M. Loewy fait remarquer qu'on a encore peu de données sur la distribution des températures dans l'atmosphère, et qu'il serait utile d'en avoir davantage pour le calcul de la réfraction. Il pense qu'il y aurait lieu de demander un petit ballon captif, muni d'instruments météorologiques enregistreurs, et qu'on lancerait fréquemment du sommet de la tour. M. Faye demande qu'on fasse le relevé des points éloignés visibles du sommet ; on pourrait peut-être faire des observations simultanées pour obtenir le coefficient de la réfraction géodésique à grande distance. Il est vrai que les oscillations de la tour gêneraient les observations.

M. d'Abbadie parle des déviations de la verticale ; M. Nobile a trouvé à Naples un minimum de la latitude au mois de Mai ; M. d'Abbadie a constaté un minimum à la même époque, dans son observatoire particulier.

M. Bouquet de la Grye annonce au Bureau que la commission du nivellement va arriver à Brest ; on aura très prochainement les résultats du nivellement, de Marseille à Brest.

M. Faye pense, qu'en vue de la réunion à Paris de l'Association géodésique internationale, on pourrait faire au Bureau un rapport détaillé sur la question des nivellements. Il y aurait peut-être lieu de demander aussi un rapport à M. Lallemand sur le nivellement dynamique.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire du Bureau,

F. Tisserand