Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - 8 mai 1889

Titre Bureau des Longitudes - 8 mai 1889
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1889-05-08
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Brunner, Emile (1834-1895); Loewy, Maurice (1833-1907); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Pâris, Edmond (1806-1893); Cornu, Alfred (1841-1902); Mouchez, Ernest (1821-1892); Janssen, Pierre Jules César (1824-1907); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Cloué, Georges Charles (1817-1889);
Identifiant O1886_1890_219
Format 17 x 24,6 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 8 Mai 1889.

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus n° 17

Bullet. adm. 852

Bullet. météorol. 121-127

Journal des Savants, Mars et Avril

Nature – 1018

Astr. Nachr. – 2894

Wochenschrift – 16

Vierteljahresschrift, Cahier 1

Mittheilungen de Pola, 3 et 4

Berliner Jahrbuch de 1891

Publicat. de l'Institut géodésique de Berlin – Latitudes en 1886.

Bureau Veritas – Mars.

M. Faye malade ne peut assister à la séance.

On désigne M. Fizeau pour remplacer M. Faye dans la visite que l'on doit faire prochainement au Ministre.

On parle de la déviation des compas. M. Cornu pense que M. Bouquet de la Grye pourrait faire à ce sujet dans l'Annuaire une notice intéressante.

M. Loewy dit que la Connaissance des temps de 1891 paraîtra dans le courant de Juin, et qu'on aura ainsi gagné 3 mois.

M. l'Amiral Cloué corrige les épreuves de l'index géographique et les remettra prochainement.

M. Bouquet de la Grye donne lecture, dans le Journal officiel, de l'exposé des motifs relatif au projet de loi sur l'unification de l'heure en France ; il y est fait mention de l'initiative du Bureau.

M. l'Amiral Mouchez présente le 3e fascicule du Bulletin du comité photographique ; il signale, parmi les divers Mémoires qu'il contient, une Note de M. Roberts sur un instrument qui permet de graver les étoiles sur [barré : la carte] <plaque métallique> avec les mêmes grandeurs que sur le cliché, et une Note de M. Backhuyzen [Bakhuyzen] qui a constaté par ses mesures la haute précision à laquelle on peut atteindre en partant des clichés de MM. Henry.

Relativement au procédé de M. Roberts, M. Cornu dit qu'il le trouve inférieur aux reproductions photographiques ; il croit qu'il aurait mieux valu chercher à obtenir une vitrification satisfaisante.

M. Cornu parle d'une constatation singulière faite à l'occasion de la fête du 6 Mai dernier ; à une certaine distance de Paris, on n'apercevrait pas [barré : les] l'éclairage interne de la tour Eiffel, tandis qu'on voyait très bien les feux de Bengale. Il y a lieu de penser que la lumière rouge des illuminations de la tour était absorbée par les couches inférieures de l'atmosphère.

M. Bouquet de la Grye dit que les marins ont constaté souvent ce fait qu'ils expriment en disant que le rouge est sourd.

M. Cornu dit que cela paraît singulier, car l'air est assez transparent pour le rouge.

M. Janssen pense que cela peut tenir aussi à l'état de l'atmosphère ; il y a des brouillards qui font voir le Soleil bleu ou vert.

M. Cornu estime que c'est un phénomène physiologique.

Il cite un autre phénomène du même ordre : le soir, à la campagne, les parties vertes des géraniums se voient très longtemps dans le crépuscule, tandis que la [barré : partie] fleur disparaît bien avant. Il semble que le rouge devienne invisible quand l'éclat de la lumière est faible.

M. Loewy a observé que quand une lumière s'affaiblit beaucoup, elle devient rouge.

M. Fizeau signale un point relatif à la visibilité le soir ; il distingue deux périodes : quand le Soleil approche de l'horizon, la lumière rouge prédomine dans les rayons inférieurs ; les objets rouges ou roses sont exaltés énormément, [en marge : comme si on les regardait à travers un verre rouge ;] c'est ce qui arrive notamment pour les roses qui sont très belles à voir alors. Quand le Soleil est couché, les rayons rouges directs disparaissent ; la lumière qui produit le crépuscule vient des hautes régions de l'atmosphère, [barré : il n] et elle est bleue ; il n'y a plus de rouge. Cela est à rapprocher des ombres bleues du soir dont parle Buffon.

M. Janssen pense qu'il faut faire intervenir aussi la sensibilité de la rétine.

M. Cornu revient sur le point signalé par M. Loewy ; il dit que quand une étoile devient très faible, son spectre se raccourcit aux deux extrémités, mais surtout, il prend la même teinte d'un bout à l'autre ; la notion de couleur disparaît, il ne reste plus que l'intensité. [mots barrés]

M. Fizeau dit qu'en effet les couleurs très affaiblies finissent par n'être plus distinctes comme couleurs, mais qu'il faut distinguer suivant que le spectre est obtenu avec un prisme ou avec un réseau, car le prisme rejette le maximum du côté du rouge.

M. Bouquet de la Grye parle des spiraux en palladium employés ces temps derniers pour les chronomètres ; ils sont faciles à régler pendant deux ou trois ans ; mais, au-delà, ils perdent en grande partie leur élasticité.

M. Fizeau rappelle qu'il avait manifesté des appréhensions au sujet de l'emploi du palladium qui absorbe [mots barrés] l'hydrogène. Il croit qu'il faudrait essayer le platine iridié, qui est très élastique et inaltérable, même sous l'action des gaz.

M. Bouquet de la Grye en parlera aux constructeurs.

M. d'Abbadie demande si l'on n'a pas construit de spiraux en verre. M. Fizeau fait remarquer qu'il y aurait des condensations de vapeur d'eau, car le verre est hygroscopique ; il faudrait choisir le verre.

M. Bassot dit que M. Defforges a installé ses pendules à l'Observatoire, et qu'à partir de la semaine prochaine, il sera à la disposition du Bureau et de la Commission nommée précédemment. On en reparlera mercredi.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - 8 mai 1889”, 1889-05-08, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4333
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