Bureau des Longitudes - Séance du 31 juillet 1889

Bureau des Longitudes –

Séance du 31 Juillet 1889 – Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus n° 4

Bullet. adm. n° 864

Bullet. météorol. n^os 205-211

Monthly Notices, Juin,

Nature, n° 1030

Astron. Nachr. n° 2911

Annales hydrogr. 1889 T. 1

Bureau Veritas, Juin

Franz. – Libration des Mondes.

Le Ministre autorise le Bureau à accorder sur les fonds de l'Article 24 une gratification de 75^f à MM. Capon et Pottier qui vont faire 28 jours dans la réserve.

A propos du procès-verbal, M. l'Amiral Pâris dit qu'à Suez il y a une marée de 1^m,50, qui est amortie par les lacs amers ; la marée est nulle dans la Méditerranée, et il doit être difficile d'avoir exactement la différence de niveau des deux mers.

On fait observer que cette différence est donnée par les marégraphes.

M. Faye voudrait voir établir des marégraphes de part et d'autres du détroit de Gibraltar ; on les relierait l'un à l'autre par un nivellement <sur le bord de la mer>, et on serait fixé sur la différence de niveau.

M. Faye parle des recherches récentes de M. Huggins sur le spectre d'Uranus ; il dit qu'il en résulterait qu'Uranus, tout en réfléchissant de la lumière solaire, a une certaine quantité de lumière propre.

M. Fizeau ne croit pas qu'on puisse conclure des expériences d'Huggins à l'existence d'une lumière propre. Il rappelle qu'il y a une quinzaine d'années, Huggins avait découvert dans le spectre d'Uranus des bandes, mais pas de raies solaires, ce qui avait été vérifié par Lockyer. En réduisant beaucoup la largeur de la fente, Huggins a vu les raies <sur le spectre photographié>, les mêmes que dans le Soleil.

M. Faye parle des taches solaires, à l'occasion de la réponse que vient de faire dans les Comptes-rendus M. R. Wolf, à une lettre de M. Spörer.

M. Spörer, en cherchant à vérifier une loi entrevue par Carrington, [barré : avait] sur la dilatation des zones des taches après les époques des minimums, a constaté [barré : que de] que, de 1650 à 1700, il n'y avait presque pas eu de taches, et pas du tout sur l'hémisphère boréal ; on pouvait se demander comment M. Wolf avait pu fixer pendant cette période les époques des maximums et des minimums.

La lettre de M. Wolf ne répond pas directement à la question ; elle parle seulement d'une période de 55 ans qui accompagnerait la période de 11 ans.

M. l'Amiral Cloué a vu M. Gauthier-Villars qui lui a dit que dans l'estimation de la dépense relative au dessin de la statue de Le Verrier, il y avait eu une méprise ; la dépense ne sera que de 80^f ou 100^f. M. [barré : Gauthier-Villars se borne] Cloué se bornera, dans ces conditions, à demander à M. Gauthier-Villars d'employer le procédé qui donnera la meilleure épreuve dans le texte. [en marge, au crayon de papier : M. Fizeau écrira à M. Magne pour le prier de communiquer le cliché à M. Gauthier-Villars.]

M. Faye parle du Congrès de géographie ; il y a une section qui doit s'occuper de questions intéressant le Bureau, notamment de la division décimale du temps et des angles. M. Loewy a fait un rapport à ce sujet ; M. Faye dit que si la section veut travailler actuellement, il y aura très peu de membres présents ; il a l'intention de demander que cette section se réunisse plus tard.

On discute au sujet de la division <décimale> de la circonférence ou du quadrant, et on parle des arguments de Villarceau ; MM. d'Abbadie, Faye, Loewy, prennent part à la discussion.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand