Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - 7 août 1889

Titre Bureau des Longitudes - 7 août 1889
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1889-08-07
Contributeur Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Tisserand, Félix (1845-1896); Mouchez, Ernest (1821-1892); Faye, Hervé (1814-1902); Pâris, Edmond (1806-1893); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Cornu, Alfred (1841-1902);
Identifiant O1886_1890_233
Format 17,2 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 7 Août 1889.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 5

Bullet. adm. 865

Bullet. météorol 212-217

Bulletin astron. Juillet

Ciel et Terre 8, 9, 10

Observatory 151-152

Nature 1031

Astr. Nachr. 2912-13

Wochenschrift 26-31

Sirius 7

Himmel und Erde Août.

On revient sur la Note récente de M. R. Wolf sur les taches solaires ; M. Faye se demande si, durant la période signalée par M. Spörer, les variations de l'aiguille aimantée ont été modifiées.

M. Tisserand parle de la fin de son Mémoire sur la théorie de la capture des comètes ; il dit qu'il a donné un critérium permettant de tirer une probabilité en faveur de l'identité de deux comètes dont on connaît les éléments elliptiques.

M. Faye propose une explication de l'extension énorme prise par les glaciers au commencement de la période quaternaire, extension qui a disparu ensuite. Il pense qu'au commencement de la période en question, il y a eu des soulèvements [en marge, au crayon de papier : de chaînes de montagne, notamment] des Alpes ; l'accroissement de hauteur a produit de la glace partout. Les glaciers ont ensuite travaillé sur les couches tertiaires sur lesquelles ils reposaient, il y a eu [en marge, au crayon de papier : une descente générale du niveau, et dès lors une élévation de température qui a dû diminuer les phénomènes glaciers] [barré : des érosions, et les glaciers sont descendus peu à peu, rentrant dans leurs lits antérieurs.]

M. Fizeau trouve cette hypothèse ingénieuse ; il fait remarquer cependant que le travail des glaciers [barré : n'a pu] a dû se produire <surtout dans les parties moyennes et inférieures des glaciers> [barré : que sur leurs bases]. Il voit une autre objection dans ce fait que <, dans le voisinage des Alpes, à Neuchâtel notamment,> les blocs erratiques qui ont été entraînés par les glaciers sont entièrement granitiques. [barré : Il engage néanmoins M. Faye à faire sur ce sujet une communication à l'Académie.]

M. Fizeau parle ensuite de la Note de M. Silvestri présentée lundi à l'Académie par M. Fouqué, au sujet de l'éruption de l'île de Vulcano. Les mesures faites par les astronomes de Palerme montrent que des matières ont été projetées à plus de 10 kilomètres de hauteur. L'ébranlement du sol a été presque nul d'après les appareils séismiques ; le bain de mercure a présenté cependant des vides correspondant aux éruptions.

M. Cornu dit à ce sujet que, se trouvant au Mont-Dore le 30 Juillet dernier, il a remarqué la pureté exceptionnelle du ciel ; il n'y avait pas de lueur blanche autour du Soleil. Le lendemain, il y avait une auréole jaunâtre très prononcée, analogue à celle observée après l'éruption du Krakatoa.

M. Fizeau dit qu'il sera très important de voir si à cette date il y a eu une forte éruption du Vulcano. Il fait remarquer en outre que la grande hauteur de projection, quand on a égard à la résistance de l'air, suppose une vitesse initiale considérable, supérieure à 500 mètres.

M. d'Abbadie rappelle qu'à l'occasion d'un ouvrage de M. Icelle [Issel], il a proposé, mais sans succès, de fonder un prix pour récompenser des observations sur les petits mouvements du sol.

M. d'Abbadie dit ensuite que son ancien collaborateur à Haïti pour le passage de Vénus, M. de la Beaume [de La Baume Pluvinel]1, est prêt à aller observer à <à l'île de la Trinité> [barré : Cayenne] l'éclipse totale de Soleil de Décembre prochain. Il voudrait avoir un appareil photographique muni d'un mouvement d'horlogerie.

M. Fizeau demande à M. d'Abbadie de prier M. de la Beaume de rédiger une Note qui serait approuvée et appuyée par le Bureau des Longitudes.

M. Tisserand demandera à M. Astier si, parmi les appareils photographiques appartenant à l'Académie, et qui ont servi lors du dernier passage de Vénus, il y en a qui soient munis de mouvements d'horlogerie.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

1 " À l'âge de 22 ans, [Aymar de La Baume Pluvinel] partit avec la mission envoyée à l'île d'Haïti sous la direction d'Antoine d'Abbadie, pour observer le passage de Vénus du 6 décembre 1882.À cette occasion, il découvre les premières applications de la photographie au gélatino-bromure d’argent." Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aymar_de_La_Baume_Pluvinel

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - 7 août 1889”, 1889-08-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 24 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4347
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