Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - 14 août 1889

Titre Bureau des Longitudes - 14 août 1889
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1889-08-14
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Mouchez, Ernest (1821-1892); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Pâris, Edmond (1806-1893); Cloué, Georges Charles (1817-1889); Cornu, Alfred (1841-1902);
Identifiant O1886_1890_234
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 14 Août 1889.

Présidence de M. Fizeau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 6

Bullet. adm. 866

Bullet. météorol. 219-223

Nature 1032

Astr. Nachr. 2914

de Beauchamp. – Recueil de lois et décrets, t. IV.

Le Ministre renvoie approuvé le compte définitif des dépenses du Bureau pour 1888.

M. Capdevielle [barré : aide] calculateur <de 3ème classe> demande un congé de 15 jours. [en marge : on fera une enquête.] M. Tisserand demande par lettre l'avis de M. Loewy sur l'opportunité de ce congé.]

M. Tisserand appelle l'attention du Bureau sur un Mémoire de M. de Haerdtl inséré dans les Astr. Nachr. ; l'étude des mouvements de la comète périodique de Winnecke a conduit l'auteur à une valeur de la masse de Mercure très peu différente de celle qu'avait trouvée Le Verrier par les perturbations de Vénus ; [barré : les] l'accord des résultats fournis par deux voies différentes prouve une fois de plus l'exactitude des théories de Le Verrier.

On parle aussi de la comète découverte par Brooks le 6 Juillet dernier, et qui vient de se diviser en 3 ou 4 noyaux différents.

M. Fizeau rendant compte, d'après le Bulletin international, de la température du mois de Juin dernier, [barré : il] fait remarquer que cette température s'est élevé de 2°,8 au dessus de la moyenne normale.

M. Fizeau parle ensuite de l'explosion d'une cheminée d'usine de 30mètres de hauteur, qui s'est produite récemment à Roubaix pendant un violent orage. La cheminée a été frappée par la foudre et a éclaté, comme sous l'action de forces extérieures. M. Fizeau propose l'explication suivante de ce curieux phénomène, qui a été déjà constaté plusieurs fois : le coup de foudre, supposé très violent, produit instantanément dans toute la colonne d'air de la cheminée, une élévation de température de 1500 à 2000 degrés. Il en résulte, par suite de la dilatation de l'air une pression de 6 à 7 atmosphères sur les parois de la cheminée ; cette pression est encore augmentée par le dégagement subit des gaz condensés par la suie. On comprend que les parois de la cheminée ne résistent pas à une pression soudaine aussi forte. Il faut croire d'ailleurs que l'explosion des cheminées d'usine est assez fréquente, car quelques unes sont munies de paratonnerres.

A ce propos, M. l'Amiral Cloué rapporte qu'il a vu à Madagascar un effet singulier produit par un coup de foudre. Un mât de hune long de 10 à 12 mètres, large de 0m,30 à 0m,40, a été creusé et évidé dans toute sa longueur par la foudre ; la cavité intérieure avait environ 0m,10 de diamètre.

M. Tisserand revient sur un point dont il a parlé dans la dernière séance, la détermination de la vitesse des étoiles dans le sens du rayon visuel. Il fait remarquer que le spectroscope donne immédiatement la grandeur de cette composante, quelle que soit la distance de l'étoile à la Terre ; tandis qu'on ne peut obtenir la composante perpendiculaire au rayon vecteur, en partant du mouvement propre observé, qu'autant que la distance de l'étoile à la Terre est connue.

M. Tisserand parle ensuite de l'importance qui s'attache au mouvement de translation du système Solaire. En supposant qu'en une année, le déplacement soit égal à trois fois la distance du Soleil à la Terre, en un million d'années, il atteindrait trois [barré : cinq] millions de fois la même distance, ce qui correspond à la distance de la Terre à une étoile dont la parallaxe serait 1"/15. Il n'est donc pas absolûment impossible que quand on envisage des durées de temps considérables, le système Solaire ait passé ou passe assez près d'un autre système, de manière à pouvoir subir par ce fait des effets mécaniques ou autres.

M. Cornu revenant à la division de la comète de Brooks, dit que les phénomènes électriques peuvent jouer un rôle dans certaines apparences cométaires.

M. Cornu a demandé à M. Astier s'il restait <à l'Académie> des instruments du dernier passage de Vénus ; il lui a été répondu que tous les instruments ont été prêtés. M. Cornu, qui a vu M. de la Beaume [de La Baume Pluvinel], dit que c'est un homme sérieux et instruit, et que le Bureau pourrait chercher à le rattacher à ses travaux.

M. Fizeau croit se rappeler que, pour le passage de 1874, on avait commandé à Steinheil un appareil photographique avec mouvement d'horlogerie ; il faudrait savoir ce qu'il est devenu. M. Fizeau dit ensuite que si M. de la Beaume fait son expédition, on pourrait lui demander de comparer <près de l'équateur> le baromètre anéroïde au baromètre à mercure. M. d'Abbadie l'avait fait à Haïti ; mais la comparaison des instruments avait été mal faite à Paris par le constructeur.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Fizeau, Hippolyte (1819-1896)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - 14 août 1889”, 1889-08-14, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 24 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4348
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