Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 16 avril 1890

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 16 avril 1890
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1890-04-16
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Brunner, Emile (1834-1895); Loewy, Maurice (1833-1907); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Mouchez, Ernest (1821-1892); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Faye, Hervé (1814-1902); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Pâris, Edmond (1806-1893); Cornu, Alfred (1841-1902);
Identifiant O1886_1890_276
Format 17,1 x 24,4 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 16 Avril 1890

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 14

Bullet. Adm. 900

Bullet. Météorol. 99-105

Bullet. Astron. Mars

Nature 1067

Monthly Notices 5

Astr. Nachr. 2963

Cambridge Astr. Observ. 1866-69.

Une lettre ministérielle approuve les gratifications demandées pour 7 calculateurs.

M. Koronowitsch communique les coordonnées astronomiques de l'observatoire d'Odessa.

On parle de la communication de M. Helmert, d'après la quelle les latitudes des observatoires de Berlin, Potsdam, Prague et Strasbourg, auraient diminué de 0"5 dans les derniers mois de 1889.

M. d'Abbadie attribue ce fait aux variations du nadir ; il propose de prendre comme définition de la latitude la hauteur du pôle au dessus de l'horizon, au moment de l'équinoxe du printemps. M. Faye pense qu'il faut attendre avant d'adopter les conclusions de M. Helmert ; les erreurs d'observation ont pu jouer un rôle important.

M. Loewy dit que les observations du nadir sont délicates, surtout en raison de l'éclairage qui est difficile ; cela peut rejaillir sur la latitude.

On parle des diverses méthodes employées pour déterminer la latitude.

M. Cornu dit que les oculaires nadiraux sont mauvais, et la mise au point difficile. Il pense néanmoins que le niveau est inférieur au nadir ; il est dangereux à cause de la capillarité, et beaucoup plus compliqué comme appareil physique.

M. Brunner appelle l'attention sur la différence du plan des fils fixes et de celui dans le quel se meut le fil mobile : il en peut résulter une parallaxe sensible.

M. Faye demande à M. Mouchez de faire examiner si la latitude de l'observatoire n'a pas diminué à la fin de l'an passé.

M. Mouchez dit que la détermination de la latitude à l'observatoire présente des difficultés, et que M. Gaillot a trouvé des variations avec les saisons.

M. Cornu qui a vu dernièrement le nadir au cercle de Gambey a trouvé l'image mauvaise : le système de l'oculaire nadiral lui paraît défavorable.

M. Loewy parle des essais qu'il a faits pour étudier la réfraction par sa méthode ; il a trouvé une difficulté dans la détermination de la température. [barré : plusieurs thermomètres voisins de l'instrument [des divers instruments de l'Observatoire] accusent des différences de 2°]. Il a fait faire une installation spéciale, avec des ventilateurs près des thermomètres, et des précautions de toute nature. Les différences [barré : ont été atténuées, mais elles sont encore de 1°] de leurs indications vont jusqu'à 0°7.

M. Faye dit à ce sujet que les différences de température dans les diverses parties des collimateurs employés à Poulkova [Poulkovo] peuvent occasionner des variations de réfraction d'élevant à 1".

M. Fizeau fait remarquer que la difficulté signalée par M. Loewy est inévitable. Le bâtiment de l'équatorial coudé rayonne le soir et doit gêner beaucoup. Le seul remède est de choisir les journées dans les quelles les différences de température sont les moins grandes possible ; cela arrivera surtout pour des soirées claires succédant à des jours couverts.

M. Tisserand dit qu'il avait déterminé les températures aux divers points du jardin de l'observatoire de Toulouse, au même instant, avec un thermomètre fronde. Les différences ne dépassaient pas quelques dixièmes de degré. M. Tisserand attribue cela à la situation favorable de l'observatoire au sommet d'une colline.

M. Cornu dit que les effets de la température sont gênants surtout avec les grands instruments ; la température ne s'égalise pas aussi bien ; il y a des retards d'équilibre.

M. Cornu parle ensuite du vernis que MM. Henry mettent derrière leurs plaques pour empêcher le halo. C'est une solution approximative, mais satisfaisante. Il fait remarquer que le collodion humide ne supprime pas le halo, parce que l'évaporation modifie son indice de réfraction, et qu'il faut attendre qu'il sèche.

On parle de l'emploi des miroirs argentés en photographie, et de leur comparaison aux miroirs métalliques. L'argent ne convient pas pour les radiations ultra-violettes pour les quelles il est transparent. M. Cornu dit qu'avec un objectif argenté convenablement, on pourrait photographier le Soleil, sans avoir à l'apercevoir directement.

M. Faye dit qu'il a reçu une lettre de M. Perrotin qui s'efforce de contrôler à Nice les résultats de Schiaparelli sur la rotation de Mercure. Sans méconnaître l'intérêt que peut présenter cette vérification, M. Faye pense que M. Perrotin ferait bien d'étudier aussi la rotation de Vénus en observant en plein jour.

M. Tisserand écrira à ce sujet à M. Perrotin.

On parle ensuite de l'expédition récente de M. de la Beaume [de La Baume Pluvinel], laquelle n'a pu réussir que grâce à l'intervention du Bureau.

M. d'Abbadie priera M. de la Beaume de lui envoyer une communication sur les résultats obtenus.

M. Mouchez croit devoir faire [barré : observer] remarquer, relativement à la proposition de M. Bouquet de la Grye de restreindre la Table des positions géographiques de la Connaissance des temps, que s'il y a peu d'inconvénient à supprimer les positions non déterminées par des observations directes, il faudrait cependant agir avec une certaine réserve parce que les cartes hydrographiques ne sont guère en usage que dans la Marine, et qu'on ne pourrait pas trouver ailleurs les positions maritimes. En outre, beaucoup de positions peuvent avoir été déterminées après la construction des cartes, et être plus exactes comme cela a eu lieu pour plusieurs feuilles de la carte du Brésil. M. Bouquet de la Grye dit qu'il est utile d'éliminer les positions pour les quelles les sources ne sont pas indiquées.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 16 avril 1890”, 1890-04-16, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4389
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