Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 30 avril 1890

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 30 avril 1890
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1890-04-30
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Brunner, Emile (1834-1895); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Mouchez, Ernest (1821-1892); Faye, Hervé (1814-1902); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Cornu, Alfred (1841-1902); Loewy, Maurice (1833-1907); Pâris, Edmond (1806-1893); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909);
Identifiant O1886_1890_278
Format 17,3 x 24,6 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 30 Avril 1890.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 16

Bullet. Adm. 902

Bullet. Météorol. 112-119

Nature 1069

Revue Maritime Avril

Journal de l'Ec. Polyt. 59" cahier

Revista do Observatorio 3

Le Ministre recevra les membres du Bureau vendredi prochain. Une ancienne lettre de M. Trépied relative à la longitude de l'observatoire d'Alger est remise à M. Bouquet de la Grye.

M. Cornu offre au Bureau, de la part de M. Violle, un Mémoire sur la vitesse de propagation du son ; les expériences ont été faites à Grenoble dans des tuyaux longs de 6 kilomètres, destinés à la conduite des eaux. Ces expériences faites avec beaucoup de soin, et en utilisant toutes les ressources de la physique actuelle, ont donné presque exactement le nombre obtenu par les membres du Bureau des Longitudes en 1822.

M. Fizeau fait remarquer que les conditions n'étaient pas identiques : dans un cas, le son se propageait à l'air libre ; dans l'autre, c'était dans un tuyau.

M. Cornu dit que la théorie montre que la vitesse de propagation est la même dans les deux cas ; il n'y a de différence que pour les amplitudes des vibrations.

M. Loewy pense qu'il serait utile [barré : de publier] d'insérer dans l'Annuaire le tableau des mouvements propres des étoiles que M. Bossert a publié récemment dans le Bulletin astronomique.

M. Tisserand dit qu'on pourrait y ajouter quelques mouvements propres dans le sens du rayon visuel.

On décide que M. Cornu écrira pour le prochain Annuaire une notice sur la détermination, par la spectroscopie, du mouvement des étoiles dans le sens du rayon visuel, détermination dont le principe a été posé par M. Fizeau.

M. Faye dit que M. Berthelot réclame toujours l'insertion de tous ses tableaux de thermo-chimie ; il faudra que la Commission de l'Annuaire s'occupe encore de cette question.

[barré : M. Tisserand [demande des éclaircissements sur] parle de la lumière propre de certaines comètes ; elle doit être bien intense dans certains cas. Ainsi, la grande comète de 1882 a pu être vue en contact avec le disque du Soleil ; son éclat était considérable.]

M. Tisserand demande des éclaircissements sur la nature de la lumière des comètes. Les astronomes, en calculant les éclats par la formule 1/(r²Δ²) supposent implicitement que les comètes reçoivent leur lumière du Soleil, et nous la transmettent par réflexion. On peut remarquer d'abord que les éclats ainsi calculés sont souvent très différents de ceux observés. On peut citer en second lieu la circonstance remarquable qu'a présentée la grande comète de 1882, qu'on a pu voir brillant d'un vif éclat tout à côté du Soleil, et même en contact avec son disque. Il semble résulter de là qu'au moins dans certains cas, les comètes ont une lumière propre. M. Tisserand demande si les phénomènes électriques ne pourraient pas jouer un rôle dans la production de cette lumière.

M. Fizeau dit que, pour la comète de 1882, l'existence d'une lumière propre est [barré : mot illisible] prouvée par l'apparition des raies [au crayon de papier : brillantes] du sodium ; dans ce cas particulier, la comète aurait pu être rendue incandescente par sa très petite distance au Soleil (la comète était alors environ 50 fois plus près du Soleil que Vénus). Quant à la formule 1/(r²Δ²), M. Fizeau dit qu'on devrait la réduire à 1/, même en supposant que la lumière de la comète soit uniquement de la lumière solaire réfléchie (r et Δ désignent respectivement les distances de la comète au Soleil et à la Terre). Tant qu'un objet lumineux présente un diamètre apparent sensible, son éclat intrinsèque reste le même à des distances variables de l'observateur.

M. Faye dit qu'Arago avait déjà indiqué qu'on devait se borner à l'expression 1/.

M. Cornu fait remarquer que toutes les comètes dont le spectre a présenté les bandes du carbone doivent avoir [au crayon de papier : aussi] une lumière propre.

M. Tisserand parle ensuite de recherches qu'il poursuit sur la masse des comètes. Il a passé en revue les comètes découvertes dans les 10 dernières années, en se bornant à celles qui n'ont pas montré de queue. On peut admettre que la force répulsive ne s'y fait pas sentir, et il devient possible de trouver une limite inférieure de la masse de la comète. M. Tisserand en suivant cette voie, ouverte déjà par M. Roche, a trouvé que [barré : souvent] la masse d'une comète télescopique peut atteindre la 1/200 000 partie de la masse de la Terre.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 30 avril 1890”, 1890-04-30, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4391

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