Bureau des Longitudes - Séance du 9 juillet 1890

Bureau des Longitudes – Séance du 9 juillet 1890

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus N° 26

Bullet. Météorol. 183-189

Bullet. Adm. 912

Nature 1079

Observatory 163-164

Monthly Notices 7

Mém. Of the Astr. Roy. Society, t. 49 partie 2

Publicat. de la Société astr. du Pacifique, t. 2, n° 8

Himmel und Erde 10

Sirius 1-7

Wochenschrift 23-27

Astr. Nachr. 2976

Engelhardt – Observat. astr. 2" partie

Bureau Veritas Mai

Affaire Mars – Korstroma.

A propos d'une note de M. Huggins, M. Fizeau dit qu'il en résulte que [barré : Sirius] le spectre de Sirius contient des raies qu'on ne peut rapporter à aucune substance connue ; l'existence de l'hydrogène dans cette étoile est confirmée, et la présence de ce gaz dans tous les astres est un fait très remarquable.

On parle de la comparaison des diverses éphémérides astronomiques, faite récemment par M. Turner.

M. Faye rend compte [barré : parle] d'un article important publié par M. Stockwell dans le Journal astronomique de Gould. D'après l'auteur, en ayant égard à la variation de l'obliquité de l'écliptique, on porterait le coefficient de l'accélération séculaire de la longitude moyenne à 8" au lieu de 6"15 valeur trouvée par Adams et Delaunay ; en outre, le mouvement séculaire du périgée, au lieu d'être – 39"i², comme l'ont trouvé Laplace, Plana, Damoiseau, serait + 15"i² ; la différence, +54"i² entre les deux résultats [barré : fait] produirait pour certaines éclipses historiques, des différences de 9° dans la position du périgée, et M. Stockwell annonce qu'il peut ainsi représenter exactement toutes les éclipses historiques. Il dit en même temps que l'action des planètes ne produit pas d'inégalités périodiques sensibles dans le mouvement de la Lune.

M. Tisserand, qui n'a pas encore eu connaissance de l'article de M. Stockwell, se borne à rappeler que Hansen, Delaunay et Newcomb, ont trouvé par des calculs indépendants une inégalité à longue période de 20" provenant de l'action de Vénus ; et que M. Puiseux a fait un grand travail pour calculer la modification de l'accélération séculaire de la longitude moyenne en ayant égard au déplacement de l'écliptique ; après trois années de calculs, il a trouvé cette modification absôlument nulle. Ces réserves faites, il y aura lieu néanmoins d'étudier avec soin le Mémoire de M. Stockwell, en raison de l'importance de la question.

M. Fizeau s'étonne que l'on n'ait pas d'anciennes éclipses totales observées par les Egyptiens ; cela permettrait de prolonger beaucoup la liste des éclipses historiques.

A propos de la Note sur le nivellement lue dans une séance précédente par M. Bouquet de la Grye, M. Faye dit qu'en dehors de l'action des astres, de celles du vent et du baromètre, on doit citer aussi les raz de marée produits par les cyclones éloignés.

M. Bouquet de la Grye répond qu'on n'a pas les éléments nécessaires pour corriger les équations de condition.

M. Faye pense qu'il vaut mieux supprimer les observations correspondantes à ces phénomènes.

M. Bouquet de la Grye parle de la salure et de la température, dont l'influence doit être très sensible et dont on n'a pas encore tenu compte. Il va faire déterminer régulièrement la chloruration de la mer.

M. Fizeau aimerait mieux avoir la densité de l'eau de mer avec un aréomètre, parce que la chloruration ne donne rien sur les autres sels [barré : tels que les carbonates] que les chlorures. Il parle ensuite du médimarimètre dans le quel il n'a pas confiance, et demande si cet instrument va être employé partout et exclusivement.

[en marge : M. Bouquet de la Grye dit qu'il a fait autrefois des essais, et a toujours trouvé la densité proport^elle à la chloruration.]

M. Bouquet de la Grye répond négativement ; le médimarimètre est notamment impropre à donner le niveau moyen dégagé des influences météorologiques, car ces influences ne s'y font sentir que 15 heures après qu'elles se sont produites.

M. Faye dit qu'à la conférence de Fribourg, on va proposer de voter pour [barré : un point] Ostende comme zéro des altitudes ; si nous tenons à un point de l'océan, il faudrait le choisir.

M. Bouquet de la Grye trouve qu'Ostende ne présente pas assez de garanties de stabilité, parce que les rives sont formées de sable qui lui-même repose sur de l'argile. Si l'on tient compte des erreurs de transfert des nivellements, on aura dans chaque cas, des résultats aussi précis, en se rapportant au point de la mer dont on est le plus voisin.

M. Bouquet de la Grye propose de faire dans l'Extrait de la Connaissance des temps diverses modifications :

1° laisser, comme dans la Connaissance des temps, le temps vrai à midi moyen ; c'est plus facile pour le calcul que le temps moyen à midi vrai ;

2° introduire les coordonnées de Vénus, Mars et Jupiter, quand ces planètes sont visibles.

3° donner pour la Lune la variation d'ascension droite de [barré : la Lune] pour une heure, comme dans la Connaissance des temps.

M. Bouquet de la Grye rappelle que M. Guillon lieutenant de vaisseau, avait proposé un système de notations nouvelles ; il a demandé de publier à ses frais un opuscule conçu dans ses idées, et destiné à remplacer l'Extrait ; il le fera essayer à bord de quelques navires, et si les essais sont satisfaisants, il demandera au Bureau d'adopter sa terminologie.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand