Bureau des Longitudes - Séance du 6 août 1890

Bureau des Longitudes – Séance du 6 août 1890.

Présidence de M. Fizeau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 4

Bullet. Adm. 916

Bullet. Météorol.

Circul. de Vienne 72

Himmel und Erde 11

Miltheilungen de Pola 6 et 7

Kundmachungen id. 5

Nature 1083

Longit. Turin-Milan

Longitudes australiennes télégraphiques

À propos du procès-verbal, on revient sur la question des températures ; M. Fizeau dit que c'est la grande difficulté, surtout quand la règle est longue.

M. Fizeau a prié M. Sarrau de lui remettre pour l'Annuaire une liste des points critiques ; on l'aura sans doute pour la prochaine séance.

Une brochure relative au calendrier chinois est renvoyée à l'examen de M. Cornu.

La brochure relative aux longitudes australiennes est renvoyée à M. Bouquet de la Grye.

A propos de la comète de Brorsen, qui n'a pas été retrouvée cette année, M. Tisserand dit que les comètes périodiques ne présentent pas beaucoup de garanties de stabilité ; la petitesse de la masse fait que son attraction propre peut être contrebalancée par la différence des attractions que le Soleil exerce sur le centre et sur un point de la surface.

M. Tisserand dit que M. [barré : d'Abbadie] Bischoffsheim a songé, pour remplacer M. Thollon, à M. de la Baume Pluvinel, qui a observé avec succès deux éclipses récentes.

M. Fizeau dit qu'il résulte notamment de sa dernière expédition que si l'oxygène existe dans le Soleil, il n'est pas dans un état où il puisse agir sur la lumière comme l'oxygène de notre atmosphère.

M. Tisserand rend compte de la visite qu'il a faite hier avec M. l'amiral Mouchez à la base de Juvisy. MM. le général Deréccagaix [Derrécagaix], colonel Bassot, Comm^t Defforges étaient présents, ont [barré : expliqué les] montré dans tous les détails le bel appareil bimétallique de MM. Brunner, et fait exécuter 16 portées.

On a été frappé de la rapidité et de la ponctualité avec laquelle les opérations sont effectuées. M. Tisserand a remarqué [en marge : entre autres choses] la manière simple employée pour fixer le terme des opérations de chaque jour.

M. Bassot donne des détails intéressants sur la règle et sur l'état d'avancement des travaux.

M. Fizeau parle des difficultés qui peuvent provenir du terrain, dans la mesure d'une base, et surtout du sous-sol. A Juvisy, on a des terrains tertiaires argileux, et la longueur de la base pourrait varier un peu avec la température, mais surtout avec l'état hygrométrique de l'argile.

M. Bassot dit qu'on a mesuré deux segments de la base, dans des conditions très différentes, à 13° avec de la pluie dans un cas, à 30° et un soleil intense dans l'autre, et qu'on a trouvé des longueurs identiques. Les termes de la base reposent à une profondeur de 2^m50 sur le tuf calcaire ; ils ont été établis depuis [barré : plusieurs années] 1833.

M. Defforges, qui assiste à la séance, fait un croquis représentant les fondations des termes de la base.

M. Janssen, à propos de l'observation de M. Fizeau, dit que les variations de température doivent produire des plissements de la base, sur place, sans allongement sensible.

M. Fizeau répond qu'il y aurait ainsi des compensations, mais qui pourraient ne pas être exactes. Une vérification directe était nécessaire. Il parle ensuite des variations qui peuvent se produire dans [barré : les hauteurs] le niveau moyen des termes ; mais leur influence est très faible.

M. Gay parle de fentes énormes qu'il a eu l'occasion de constater en Algérie.

M. Gay remet, pour M. Bouquet de la Grye, une communication de M. Lallemand sur le niveau moyen de l'Océan à Brest.

La séance est levée à 5^h.

Le secrétaire,

F. Tisserand