Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 28 janvier 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 28 janvier 1891
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-01-28
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_006
Format 17,1 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 28 Janvier 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 3

Bullet. météorol. 20-27

Bullet. admin. 940

Nature 1108

Astr. Nachr. 3014

Kundmachungen de Pola, 9

Mittheilungen id. 12

History of the Harvard College

Revista do observatorio 12

Annales de Harvard College, t. 24.

Une lettre du Ministre dit qu'on n'a pas pu inscrire au budget de 1892 l'augmentation de 2000f demandée pour augmenter le tarif des calculateurs, mais qu'en revanche, on y a fait figurer une somme de 5000f pour rétablir la place d'un membre représentant le Ministère de la Guerre.

M. le Président pense que le Bureau sera très heureux de cette dernière nouvelle.

M. Loewy dit que le Bureau avait accepté antérieurement de compléter dans la Connaissance des temps la liste des positions des Observatoires, en ajoutant les logarithmes de r, rcosφ, rsinφ, et les altitudes. On décide, après discussion, de n'insérer cette année que les altitudes.

Lecture est donnée de deux lettres intéressantes adressées à M. Helmert par M. Schiaparelli au sujet de l'expédition d'Honolulu, pour l'étude de la variation des latitudes.

M. Bouquet de la Grye, au nom de la Commission des Finances, fait un rapport verbal sur la proposition de M. Loewy, [en marge : d'augmenter d'un certain nombre d'heures les diverses parties de calcul de la Connaissance des temps] [barré : de doubler le nombre des heures pour la conversion des ascensions droites et déclinaisons, d'augmenter de 1/5 le nombre des heures pour le calcul des interpolations d'heure en heure, de 1/10 celui qui correspond aux éphémérides méridiennes, et de ¼ celui relatif aux distances lunaires] ; c'est une augmentation totale de 1297 heures ; l'état des finances le permet, car, au lieu de 15 mois de calcul, on n'en fera que 14 cette année. Cette proposition est adoptée. On décide en outre d'augmenter de 0f,05 l'heure de calcul de M. Coniel, et de 0f,10 celle de M. Masson.

M. d'Abbadie parle de la variation des latitudes ; il dit que les cercles divisés sont difficiles à étudier, tandis qu'il est facile d'étudier les erreurs d'une vis. Aussi, M. d'Abbadie propose de suivre avec une lunette zénithale de belles étoiles de jour et de nuit, comme l'est γ du Dragon à Greenwich. Il voudrait en outre associer deux observatoires de même latitude, afin d'avoir les mêmes réfractions. Il pense que les variations dont il s'agit sont réelles, et il se fonde pour cela sur les observations de Respighi, et sur celles de Nobile qui a trouvé en 1885 un minimum de la latitude au mois de mai, résultat corroboré par des observations correspondantes de M. d'Abbadie.

M. d'Abbadie rattache ces variations à celles du nadir, dont il a près de 6000 observations qui accusent parfois des différences de 2" à 3". M. Loewy dit que la méthode proposée est bonne en principe, mais d'une application difficile, car si l'erreur moyenne d'une observation isolée est de 0",6, pour obtenir le dixième de seconde, il faudrait 36 observations ; il serait nécessaire d'avoir plusieurs observatoires.

M. d'Abbadie ne demande pas mieux d'associer plus de deux observatoires, comme il l'avait demandé d'abord.

M. Loewy, parlant des lettres de M. Schiaparelli lues au commencement de la séance, trouve la méthode qui y est proposée préférable à celles de M. Helmert ; mais elle n'est pas non plus à l'abri de toute critique ; le grand inconvénient est l'intervention des déclinaisons des étoiles. Il préférerait qu'on observât à l'équateur, où les variations des saisons n'existent pas.

M. Cornu fait observer qu'à l'équateur on ne peut pas observer les passages supérieurs et inférieurs des circompolaires.

M. Loewy répond qu'on ne fait que des observations différentielles, et que le pôle n'intervient pas.

M. Bouquet de la Grye dit qu'à l'équateur, on peut se servir d'un cercle azimuthal et de la lunette méridienne pour avoir les déclinaisons des étoiles et la latitude.

M. d'Abbadie ne voit que 3 causes de variations du nadir : la variation des réfractions, les mouvements du sol, et les mouvements de l'axe terrestre. Pour éliminer cette dernière cause, il a proposé à des observatoires situés à ± 6 heures de longitude d'observer au même instant physique que lui ; mais il n'a encore obtenu que des promesses.

M. Bouquet de la Grye dit que les mouvements du sol doivent être exagérés dans l'observatoire de M. d'Abbadie, qui est situé sur une cassure des Pyrénées.

M. Cornu a examiné attentivement les observations de latitude faites à Berlin, Potsdam et Prague ; il pense que les variations constatées ne sont pas réelles, mais proviennent des niveaux sur lesquels agissent les moindres influences. Les enveloppes des fioles sont en cuivre, métal qui laisse à désirer ; [barré : au p] le liquide est mauvais conducteur de la chaleur, et les actions capillaires sont considérables.

M. Loewy parle d'un niveau de l'observatoire, dont la valeur angulaire des parties a été faussée par l'introduction de la fiole dans sa monture.

M. d'Abbadie a employé des niveaux installés parallèlement sur le rocher ; il a trouvé souvent que leurs mouvements étaient de sens contraire. Il est très difficile de se procurer de bons niveaux ; en outre, leurs parties changent avec le temps. Aussi, M. d'Abbadie a renoncé aux niveaux pour les observations délicates.

M. Brunner parle des diverses manières de fixer les fioles de niveau ; il croit que ce qu'il y a de mieux est de les laisser libres, en les fixant seulement aux extrémités avec de l'arcanson. Il pense qu'on aurait de meilleurs résultats avec la méthode de Talcott, si on pouvait retourner le niveau.

M. Loewy dit que l'ascension varie beaucoup avec la température.

M. Cornu signale comme cause perturbatrice la mauvaise répartition de la température dans le niveau.

M. d'Abbadie parle des erreurs provenant des niveaux dans le nivellement d'océan à océan.

M. Bouquet de la Grye pense qu'en nivelant de la Méditerranée à l'Océan, avec le canal du Midi lui-même, on obtiendrait de bons résultats.

M. Fizeau fait observer que le verre de la fiole du niveau est un peu soluble dans le liquide ; la solubilité est fonction du temps et de la température ; il en résulte que les élasticités aux divers points du tube, et par suite les courbures sont variables : on parle du nivellement général de la France, du courant du détroit de Gibraltar, et de la différence de niveau entre l'océan et la Méditerranée.

La séance est levée à 5h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 28 janvier 1891”, 1891-01-28, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4436

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