Bureau des Longitudes - Séance du 11 février 1891

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Février 1891.

Présidence de M. Fizeau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 5

Bullet. météorol. 35-40

Bullet. adm. 937

Nature 1110

Astr. Nachr. 3017-18

Kundmach. de Pola 1

Mittheilungen id. 1

Himmel und Erde 5

Rev. marit. Janvier

Bullet. Astron. Janvier.

M. Vinot demande qu'on veuille bien lui donner quelques Annuaires et Connaissances des Temps pour ses lecteurs. On décide de lui envoyer 3 Connaissances des Temps, et le même nombre d'Annuaires que l'an dernier (10).

A propos du procès-verbal, M. d'Abbadie dit que, quand Porro lui avait montré son appareil, il avait cru voir la réflexion des fils sur l'eau. On a publié [barré : une déterm] dans les Comptes-rendus une détermination faite au Dépôt de la Guerre avec l'appareil, dont on n'a plus entendu reparler depuis.

M. Mouchez dit aussi qu'il avait cru voir les fils avec Porro. M. Brunner répond que, d'après la communication que [barré : il] <Porro> a faite à l'Académie, il [barré : Porro] employait des fils rendus brillants sur champ obscur, par un éclairage latéral ; mais ils étaient trop faibles, et on ne pouvait pas les réfléchir sur l'eau. Porro a employé ensuite une lentille cylindrique <produisant une ligne très brillante qui se réfléchissait bien sur l'eau ; mais la position de l'image dépendait de celle de la flamme.>

M. Brunner tient ces détails de MM. Laugier, Mathieu et Villarceau.

M. Fizeau rappelle que M. d'Abbadie, à propos de son appareil, avait parlé d'un [barré : miroir] objectif placé en bas, près du mercure.

M. Fizeau pense qu'on aurait ainsi le moyen de se prononcer sur la cause des variations. Il faudrait employer un objectif plan convexe, et tourner en dessous le côté plan. Cet objectif donnerait une image des fils, à côté de celle fournie par le mercure. L'objectif fait en quelque sorte corps avec le puits dont il est solidaire, et il ne serait pas atteint par les changements dans la direction de la verticale, qui agissent au contraire sur le mercure.

M. Loewy dit que l'oculaire n'est pas solidaire de l'objectif, et qu'il est difficile d'éliminer les variations relatives de ces deux pièces ; on pourrait néanmoins obtenir ainsi des indications utiles. [en marge, au crayon de papier : M. Wolf avait déjà installé dans les caves de l'observatoire un appareil basé sur le même principe.]

On parle de la découverte de M. Lippmann, au sujet de la reproduction des couleurs par la photographie. M. Fizeau dit que cela se rattache aux expériences de M. Wiener.

M. Cornu dit qu'en effet, M. Wiener avait parlé de l'interprétation des expériences de M. Becquerel sur la reproduction photographique des couleurs. M. Cornu rappelle ensuite que les plaques de Daguerre reproduisaient souvent certaines couleurs, mais avec peu d'éclat.

On parle ensuite de l'objection soulevée par M. Poincaré contre la conclusion des observations de M. Wiener, relativement à la direction des vibrations dans la lumière polarisée.

La séance est levée à 4^h¾.

Le secrétaire,

F. Tisserand