Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 4 mars 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 4 mars 1891
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-03-04
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_012
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 4 Mars 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 8

Bullet. adm. 945

Bullet. météorol. 56-62

Sirius 1 et 2 –

Nature 1113

Astr. N. – 3021

British astr. associat. – Janvier –

Greenwich Observ. – 1888. –

Bureau Veritas - Janvier.

M. Capdevielle calculateur du Bureau, écrit que son état de santé l'empêche de travailler.

Il est entendu que rien ne sera changé à sa situation, son indisposition étant sérieuse.

On adresse des remercîments à M. Jaffré qui a envoyé aux Membres des tirages à part de son Mémoire sur les éclipses de Soleil. M. Fizeau parle de la mire lointaine de Nice ; M. Bassot explique qu'elle ne pourra plus être détruite, car le terrain a été approprié pour le compte du Ministère de la Guerre (Service géographique).

M. l'Amiral Mouchez pense que le Bureau pourrait appuyer la demande qu'il a adressée à M. Bischoffsheim, d'installer à l'observatoire de Nice le pendule horizontal employé avec succès en Allemagne par M. Rebeur-Paschwitz, pour étudier les variations de la verticale, que l'on essaye actuellement à Ténériffe, et qui présente une disposition ingénieuse.

M. d'Abbadie dit que M. Rebeur-Paschwitz a employé le pendule horizontal de Zöllner, en y ajoutant l'enregistrement photographique des variations.

M. Faye rappelle qu'à l'occasion des tremblements de terre, une commission a été nommée à l'Académie, et qu'on l'a chargée d'étudier tous les appareils séismiques ; il pense que M. Cornu pourra demander des renseignements à M. Mascart, pour savoir quelles ont été les décisions de la commission de l'Académie.

Relativement aux recherches que l'on pourrait recommander à l'observatoire de Nice, M. Bouquet de la Grye propose de faire construire un chronomètre à poids, au lieu de ressort, afin d'éliminer l'influence de la fusée ; en comparant les indications de ce chronomètre à celles d'une pendule, on aurait les variations diurnes de la gravité. M. Bouquet de la Grye avait commencé des expériences de cette nature ; il n'a pas pu les achever, et pense qu'on pourrait demander à M. Perrotin de les continuer.

M. d'Abbadie trouve ces recherches très importantes ; sans avoir de documents certains, il serait disposer à attribuer les variations anormales des longitudes et des ascensions droites à des variations diurnes de la gravité, produisant leur effet sur les pendules.

M. Loewy estime qu'il est très difficile de savoir si une pendule a une marche uniforme dans l'intervalle d'un jour.

M. Bouquet de la Grye pense que le moyen qu'il a indiqué est très bon, surtout en tenant compte de ce que l'on a aujourd'hui des chronomètres très bien compensés.

On parle à ce propos des petites variations que peut occasionner le passage d'un courant électrique dans un chronomètre.

M. Bouquet de la Grye rappelle que M. Winnerl supposait que ces dérangements devaient être minimes.

M. Fizeau est de cet avis ; il est convaincu que les physiciens trouvent aisément le moyen de rendre négligeables les perturbations dont il s'agit.

A l'occasion des Comptes-Rendus, M. Bouquet de la Grye pense que M. Faye devrait exposer en français l'ensemble de ses idées sur les cyclones, qui vient de paraître en anglais dans l'American Meteorological Journal.

M. Faye désire attendre que, dans les Etats-Unis, on ait entièrement connaissance de son travail.

M. Fizeau fait observer que les cyclones et tornados ont un intérêt exceptionnel pour l'Amérique, où ils sont plus nombreux qu'ailleurs ; il résulte des Mémoires publiés récemment que Talleyrand disait que, de son temps, les seules routes dans les forêts d'Amérique, avaient été tracées par des tornados. Il y a, à ce point de vue, une grande différence entre le continent américain et le nôtre, et même avec le continent africain, car les récits des voyageurs qui viennent d’explorer l'Afrique n'indiquent pas de phénomènes semblables.

M. Janssen pense que les forêts peuvent être le siège de phénomènes électriques ayant une influence sur les tornados, en raison du déboisement, l'Europe pourrait avoir aujourd'hui moins de tournados qu'autrefois.

M. Janssen parle à ce sujet des phénomènes électriques extraordinaires qu'il a observés à Simlah [Shimla], dans l'Himalaya par un hiver très sec.

M. Faye retrace l'historique de la découverte des lois des tempêtes ; il rappelle que c'est à l'observatoire de Paris qu'on a découvert les tournados secondaires qui existent sur le flanc droit de chaque tempête.

M. Fizeau prend part à la discussion, et rappelle l'opinion de Franklin sur l'origine des tempêtes.

M. Faye dit que c'est Franklin qui a entraîné les physiciens dans une [barré : voie] explication inexacte.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 4 mars 1891”, 1891-03-04, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4442

Item Relations

FR751142302_006_008450_A.jpg
FR751142302_006_008451_A.jpg
FR751142302_006_008452_A.jpg
FR751142302_006_008453_A.jpg