Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 25 mars 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 25 mars 1891
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-03-25
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_015
Format 19,5 x 31 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 25 Mars 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 11

Bullet. adm. 948

Bullet. météorol. 77-83

Ciel et Terre 2

Wochenschrift 10

Coast Survey 9

Publicat. de la Société du Pacifique 14

Weiss.- Zones d'Argelander.

Sitzungs berichte de Vienne, Avril-Juin 1890

Nouvelles Annales de Munich, 1.

On parle de la torsion des globes planétaires, examinée dans "Ciel et Terre" ; M. Faye trouve cette idée singulière.

M. Janssen fait observer que la torsion des continents terrestres ne se manifeste que dans l'hémisphère austral.

On discute au sujet d'un article de M. Schaeberle qui pense que la couronne est de la matière projetée violemment en dehors du Soleil.

M. Tisserand dit que les grandes vitesses observées dans certaines protubérances (400 ou 500 kil. à la seconde), pourraient à la rigueur expliquer l'éjection dont il s'agit ; car une vitesse de 600 kilom. permettrait à une particule de ne plus retomber sur le Soleil.

M. Janssen fait remarquer qu'il faudrait augmenter beaucoup cette vitesse en raison de la résistance opposée par l'atmosphère du Soleil.

[en marge : M. Fizeau a rappelé qu'il n'admettait pas le transport direct de la matière dans les protubérances avec ces vitesses énormes ; mais il croit que ce sont des phénomènes électriques qui se propagent comme dans les aurores boréales.]

M. Faye dit de son côté que la vitesse de 600 kilom. est à peu près celle de la grande comète de 1843 qui a presque rasé la surface du Soleil.

M. l'Amiral Mouchez dit que M. Gaillot va envoyer prochainement à l'Académie une Note sur les variations des latitudes ; la variation serait diurne et non annuelle ; elle serait produite vraisemblablement par une variation de la réfraction.

M. d'Abbadie rend compte des délibérations de la Commission du Congo. M. Bassot a pensé qu'on n'aurait pas le temps de choisir les observateurs et les instruments pour opérer cette année ; M. d'Abbadie a reconnu la justesse de ces observations, et il pense qu'il faut la renvoyer à plus tard ; il tiendra ses engagements.

M. d'Abbadie rappelle ensuite la méthode rapide employée en Corse par M. Hatt pour mesurer une base à l'aide d'un ruban métallique ; il pense que les observateurs pourraient opérer de même au Congo.

M. Faye trouve ce procédé peu précis, et constituant en quelque sorte un retour en arrière.

M. Bassot dit que ce procédé peut-être bon pour une triangulation expéditive, mais qu'il est mauvais pour une triangulation régulière ; la grande difficulté est d'avoir la température. M. Hatt a pris beaucoup de précautions en entourant son ruban dans une gaîne de laine ; mais on n'est pas sûr d'avoir les vraies températures ; cela résulte des expériences faites récemment avec un ruban métallique, à propos de la mesure de la base de Juvisy ; on a vu ainsi qu'on peut avoir des erreurs de 0m,001 sur 200m ; ce n'est que par compensation qu'on trouver un accord sur une grande base.

M. Bassot parle ensuite des démarches qu'il y aurait à faire auprès du Ministère des Colonies pour l'expédition dont il s'agit, afin d'en obtenir de l'aide pour le personnel et le matériel. Ainsi, il faudrait des mulets ou des ânes que l'on prendrait au Sénégal.

La subvention de 20 000f, généreusement offerte par M. d'Abbadie, serait insuffisante, car dans la discussion d'il y a deux ans avec M. de Brazza, on avait parlé de 50 000f. Il faudrait donc demander environ 30 000f ; M. d'Abbadie devrait sans doute abandonner ses 20 000f au Bureau qui se chargerait des démarches à faire. Ces démarches seront longues, et il ne serait pas trop tôt de les commencer dès maintenant, pour partir l'an prochain.

M. Faye trouve justes les arguments de M. Bassot ; mais il pense que, pour obtenir le concours des Ministères intéressés, le Bureau devrait présenter un rapport. Ce rapport serait fait par la commission déjà nommée, qui étudierait à nouveau le dossier réuni il y a deux ans, tracerait un itinéraire sur une carte, et représenterait l'intérêt géodésique et géographique de l'opération.

M. Bassot dit que la Commission fera ce rapport, mais qu'un ou deux mois lui seront nécessaires pour obtenir des renseignements ; ainsi, on attend le retour de M. Rouvier et de M. Potier, qui connaissent bien le Congo.

Sur l'invitation de M. Fizeau, M. Loewy donne des indications sur la communication qu'il a faite à l'Académie sur la mesure qu'il vient de faire de la constante de l'aberration par sa méthode.

Il rappelle l'excellente détermination de W. Struve, reposant sur les observations de 7 étoiles au premier vertical. Depuis, d'autres déterminations, notamment celles de Nyrén, ont fourni des valeurs notablement plus fortes. Mais les valeurs obtenues par chacune des 24 étoiles de Nyrén sont très discordantes, de sorte que la moyenne n'est pas établie avec rigueur. En outre, M. Nyrén a fait un résumé partial des déterminations antérieures, en excluant toutes les déterminations faibles.

M. Loewy énumère toutes les causes d'erreur qu'entraînent avec elles les méthodes adoptées jusqu'ici ; il montre que presque toutes sont évitées dans la sienne. Il ajoute qu'il a vérifié le résultat indiqué par M. Fizeau, sur l'identité de l'aberration pour les rayons directs et les rayons réfléchis.

M. Faye fait observer que plusieurs des valeurs trouvées pour la constante paraissaient devoir très exactes [sic], du moins si l'on en jugeait par les erreurs probables. Cela tient à ce que ces erreurs probables ont été mal calculées, parce qu'on n'a pas eu égard à toutes les inconnues <(y compris celles qui ne figurent pas dans le calcul)> ; la faute n'en doit pas être rejetée sur le calcul des probabilités.

[report en fin de texte : M. Faye rappelle que M. Airy a critiqué l'instrument du premier vertical ; en raison d'une certaine dissymétrie, il y a des flexions qu'on ne peut pas soumettre au calcul ; c'est pour éviter cet inconvénient que M. Airy avait imaginé sa lunette zénithale, et M. Faye aussi la sienne.]

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 25 mars 1891”, 1891-03-25, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4445

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