Bureau des Longitudes - Séance du 15 avril 1891

Bureau des Longitudes – Séance du 15 Avril 1891.

Présidence de M. Faye.

Le Bureau [barré : des Longit] reçoit :

Comptes-rendus 14

Bullet. adm. 951

Bullet. météorol. 98-103

Nature 1119

Observatory 174

Ciel et Terre 3

Astr. Nachr. 3026-27

Wochenschrift 11-12

Sirius 4

Général Derrécagaix – Les cartes topographiques européennes.

Pickering – Rapport annuel pour 1890.

Annales de Harvard College, t. 27 et t. 23, part. 1.

On parle d'un travail mathématique publié dans les Astron. Nachr. par M. Harzer, sur la loi de rotation du Soleil ; l'hypothèse fondamentale paraît être que la température et la densité sont les mêmes sur un parallèle.

A ce sujet, on rappelle les tentatives faites par le P. Secchi et par M. Violle, pour évaluer la température du Soleil.

M. Fizeau dit qu'on a des limites <plausibles> de cette température ; il [barré : paraît être] résulte en effet d'expériences faites par M. Fizeau et Foucault que le rayonnement solaire, même à travers l'atmosphère terrestre, est supérieur à la plus haute température que l'on puisse obtenir avec les piles, c'est-à-dire environ 2000° ; [barré : mais il ne semble pas devoir être beaucoup plus grand que quatre ou cinq fois cette température.] Il faut remarquer qu'à ces températures, tous les points critiques sont de beaucoup dépassés, et que tout doit être gazeux à la surface du Soleil.

M. Fizeau parle ensuite d'un article inséré dans le Comptes-rendus par M. Pomel sur le récent tremblement de terre en Algérie. Un vrai baromètre à mercure a donné un enregistrement très net du phénomène ; le réseau a baissé subitement, puis s'est relevé. Cela est dû évidemment à l'inertie du mercure ; <et à un mouvement vertical du sol>. On peut voir ainsi qu'il y a eu un relèvement <notable> du sol, d'environ 2 ou 3 millimètres ; les baromètres anéroïdes n'ont rien donné.

M. Tisserand parle d'une Note envoyé lundi à l'Académie par M. Folie sur la détermination de la nutation eulérienne par des observations faites à 12 heures de distance sur une circumpolaire. <M. Folie> [barré : L'astronome belge] pense qu'on peut la déterminer aussi sûrement ainsi qu'en observant, comme tous les astronomes l'ont demandé avant lui, tout le long d'une période de 305 jours.

M. Tisserand rappelle qu'il a prouvé que cela est inexact ; il ajoute que la Note de M. Folie a déjà paru il y a deux mois dans les Monthly Notices.

On parle à cette occasion d'un appareil que M. Folie avait demandé d'essayer à l'observatoire de Paris, et qu'il a fait un rapport au Bureau sur cet instrument qui ne lui paraissait pas de nature à fournir les résultats attendus.

M. Cornu dit qu'il a parlé avec M. Janssen de la nécessité de transformer l'article de l'Annuaire sur les indices de réfraction ; on pourrait [barré : ajouter] mettre aussi quelques mots sur la construction des instruments d'optique, sur les objectifs photographiques, en profitant des 50 pages que la cessation de l'article sur les comètes va rendre disponibles.

M. Cornu dit qu'il part ce soir pour Nice, où il va présider à plusieurs installations, notamment à celle de la mire lointaine. M. Tisserand parle de la théorie de la Lune de Newton, dont il s'occupe pour le 3^e volume de sa Mécanique Céleste. Newton avait pénétré le sujet beaucoup plus profondément qu'on ne le croit généralement, et il n'est pas douteux qu'il aurait été bien plus loin si, au lieu de procéder par des théorèmes de géométrie à la façon d'Euclide, il avait adopté complètement les idées de Descartes sur la géométrie analytique.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand