Bureau des Longitudes - Séance du 20 mai 1891

Bureau des Longitudes – Séance du 20 Mai 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 19

Bullet. météorolog. 133-138

Bullet. adm. 956

Astron. Nachr. 3034-35

Wochenschrift 17-18

Mittheilungen de Pola 5

Kundmachungen id. 5

Sirius 5

Nature 1124

Observatory 175

Ciel et Terre 5

Publications de la Société astronomique du Pacifique, 15.

On parle de l'article publié dans la Nature par M. Lockyer sur l'orientation des temples Egyptiens. M. d'Abbadie en fera l'analyse dans la prochaine séance.

M. Cornu [barré : parle d] revient sur un article publié dans l'Observatory au sujet de la comparaison des photographies de la nébuleuse d'Orion ; il n'y en a pas deux qui se ressemblent. Cela tient aux halos produits par les parties les plus brillantes. Quand on ne prend pas les précautions pour éviter ces halos, les photographies doivent être rejetées. Le procédé que MM. Henry employaient avant que M. Cornu ait publié sa Note, et qui consistait dans l'application d'une couche de collodion à la chrysoïdine, est insuffisant. Il faut un vernis ayant le même indice que le verre.

M. Fizeau rappelle à ce sujet qu'il avait donné autrefois un procédé pour obtenir l'impression des objets peu lumineux, dans le daguerréotype. Certaines parties viennent avec des éclats très différents ; M. Fizeau avait recommandé d'impressionner [barré : d'avance à la l] au préalable, à la lumière d'une lampe, la totalité de la surface sensible, jusqu'au point où elle commence à devenir visible lors du développement. Quand on a pris cette précaution, tout apparaît sur l'épreuve, parce qu'il ne faut plus qu'une très petite quantité de travail chimique.

M. Fizeau parle ensuite d'un ouvrage publié chez M. Gauthier-Villars sur le moyen d'obtenir presque les mêmes éclats dans la photographie des diverses couleurs ; mais cela n'empêche pas qu'on doive supprimer les halos.

M. Cornu parle ensuite d'un phénomène optique météorologique curieux qu'il a observé vendredi dernier, et qui lui avait fait pressentir les bourrasques survenues depuis. Il s'agit d'un halo solaire composé de trois parties :

1° Un halo circulaire de 22°, qui était faible

2° Un halo elliptique <très brillant> circonscrit au précédent,

3° deux parhélies situés en dehors du halo de 22°, et offrant le maximum d'intensité sur la circonférence du halo elliptique.

Le halo elliptique est produit, comme on sait, par de petites [barré : prismes] aiguilles prismatiques de glace, horizontales. Il faut donc, pour qu'il se manifeste, qu'il existe dans les régions supérieures de l'atmosphère un vent assez énergique pour orienter les aiguilles, et assez froid pour les maintenir glacées. Ce vent, quand il entre en conflit avec les courants des régions inférieures, produit des bourrasques, comme celles dont on vient de parler.

M. Fizeau dit à ce propos qu'il n'a jamais compris un point de la théorie de Bravais sur les halos, savoir comment une orientation déterminée peut se produire dans une masse gazeuse ; il n'y a pas de point d'appui pour coucher le cristal dans une certaine direction.

M. Bouquet de la Grye dit que l'orientation se produit au contact de deux vents dont les vitesses sont très différentes.

M. Bouquet de la Grye annonce au Bureau que son budget a été approuvé par la Commission du Budget ; le rapporteur a seulement demandé si la situation de membre adjoint était transitoire ou permanente, et cela parce qu'il y avait d'abord deux membres adjoints, et que l'un d'eux M. Trépied, ayant donné sa démission, n'a pas été remplacé. On prie [barré : que] M. Bouquet de la Grye [barré : expliq] d'expliquer l'utilité du membre adjoint, en se fondant sur les considérants du décret de réorganisation du Bureau (1874).

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand