Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 28 octobre 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 28 octobre 1891
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-10-28
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_052
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 28 octobre 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 16

Bullet. adm. 979

Bullet. météorol. 294-300

Astr. Journal 247

Nature 1147

Astr. Nachr. 3062

Observations de la station polaire russe, Part. I.- observations magnétiques.

A propos du procès-verbal, M. Fizeau dit que, dans les petites gares des chemins de fer, il n'y a pas d'horloge extérieure ; c'est ainsi qu'on est conduit à donner l'heure intérieure.

On parle d'un travail fait en Angleterre, au sujet de la mesure des températures des divers points du disque lunaire. M. Fizeau fait remarquer que les mesures ont été faites avec le bolomètre, instrument dont la sensibilité est presque exagérée, de sorte qu'on ne peut pas toujours se fier à ses indications.

M. l'Amiral Mouchez parle de la question des écrans métalliques qui devraient servir dans l'exécution de la Carte photographique du Ciel, pour réduire les grandeurs stellaires exactement de deux unités. M. Vogel les a livrés, et on les a distribués aux divers observatoires. Or il est arrivé qu'ils ont produit en Angleterre des diminutions comprises entre 2 et 2,8, tandis qu'à Helsingfors, ils ont donné seulement 1,5.

M. Pritchard a écrit à ce sujet à M. Mouchez, lui disant que l'écran n'agit pas de la même façon suivant que l'on opère avec un miroir ou une lentille, et, dans ce dernier cas, suivant que l'on a un objectif ordinaire ou un objectif photographique.

M. Fizeau pense que cela ne peut arriver que si l'objectif est coloré ; autrement, il n'y a aucune raison pour que l'objectif photographique absorbe plus ou moins que l'objectif ordinaire.

On lit la lettre de M. Pritchard qui demande finalement l'opinion des physiciens français.

La lettre est renvoyée à l'examen de MM. Fizeau et Cornu.

M. le Président parle de la question soulevée par l'Imprimerie nationale. Il a vu à ce sujet un sénateur, M. Boulanger, qui lui a demandé de lui remettre par écrit les objections du Bureau.

M. Faye s'est adressé à M. Gauthier Villars qui lui a remis une Note dont on donne lecture.

M. Loewy demande qu'on insiste sur ce point, qu'avec l'Imprimerie nationale, on ne pourra pas arriver à faire paraître nos publications à époques fixes.

M. Bouquet de la Grye modifie la Note dans le sens indiqué par M. Loewy.

M. Faye dit qu'il est urgent de s'occuper des Notices de l'Annuaire.

M. Tisserand rappelle que l'une des Notices, celle de M. Mouchez sur le dernier congrès photographique est imprimée.

On doit reproduire ensuite les deux discours prononcés à l'inauguration de la statue de Borda par M. l'Amiral Pâris et par M. Bouquet de la Grye.

M. Tisserand remettra dans quinze jours une Notice sur la Lune, et son accélération séculaire.

M. Faye prie M. Bouquet de la Grye de faire pour le prochain Annuaire un compte-rendu du congrès géodésique de Florence, en insistant sur ce qui a été dit au sujet des niveaux des mers.

M. Cornu rend compte de la visite qu'il vient de faire à l'observatoire de Nice qu'il a trouvé en pleine activité. Il s'étend principalement sur 3 points :

1° la mire lointaine du Macaron fonctionne très bien, depuis qu'elle est placée sur un terrain appartenant à l'autorité militaire ; les images sont fort belles, et l'on pourra étudier ainsi la question de la variation des azimuts terrestres, qui est en relation avec celle de la variation des latitudes. M. Perrotin ayant exprimé le désir d'observer aussi la mire lointaine avec le petit cercle méridien, M. Cornu a installé à côté de ce dernier instrument une petite lunette convenablement éclairée, et on a obtenu ainsi une belle image de retour.

2° M. Cornu avait synchronisé les deux pendules principales, il y a environ 6 mois ; M. Charlois, trouvant le système très commode, l'avait réalisé de lui-même pour sa pendule. M. Cornu a complété l'installation de M. Charlois. Enfin, il a constaté que son comparateur synchrone, qui prévient les observateurs du moindre dérangement, fonctionne très bien ; il évite, dans la comparaison des pendules, le transport pénible des chronomètres. M. Loewy trouve que c'est un perfectionnement très utile, car la comparaison par les chronomètres exigeait beaucoup de temps et de peine.

3° M. Cornu a fait construire, pour l'étude de la polarisation atmosphérique, un appareil qui a donné d'excellents résultats entre les mains de M. Auvergnon physicien de l'Observatoire de Nice. On a eu des séries belles et nombreuses, et on a constaté qu'à 90° du Soleil la proportion de lumière polarisée est souvent très forte, jusqu'à 4/5.

M. Fizeau fait observer qu'on pourrait éteindre toute cette lumière avec le polariscope.

M. Faye demande à M. Cornu de rédiger pour le prochain Annuaire une Notice à l'usage des astronomes, sur la mire lointaine de Nice.

On parle des Tables de réfraction de l'Annuaire ; M. Cornu a déjà expliqué, dans une précédente séance, comment il a été amené à conserver les Tables de M. Mathieu. Il a donné, d'après M. le Colonel Bassot, quelques indications sur la précision que l'on peut obtenir dans la mesure des altitudes par le baromètre.

M. Fizeau ayant demandé s'il n'y avait pas lieu d'employer pour le coefficient de dilatation de l'air une détermination récente, M. Cornu répond que le procédé de Calcul suivi par Laplace est suffisamment exact dans la pratique.

M. Janssen donne quelques indications sur les travaux qu'il a fait exécuter au sommet du Mont-Blanc, en vue de préparer l'érection d'un Observatoire. Il tient d'abord à constater que l'état sanitaire du personnel employé aux travaux est resté bon, et que si un médecin est mort à la suite de son ascension, ce médecin n'était pas attaché aux recherches ; il a voulu lui-même tenter l'ascension qui lui a été fatale. On a creusé un premier tunnel de 23 mètres de longueur, sur 1m de largeur et 2m de hauteur, puis un second de même longueur, sans rencontrer la roche. On continuera les travaux en zig-zag, pour augmenter les chances de réussite.

M. Janssen a fait prendre des échantillons de neige à diverses profondeurs, pour étudier les poussières atmosphériques, et voir s'il y en a dont l'origine soit cosmique.

On a constaté qu'à 23 mètres, dans le tunnel, la voix humaine se perd presque complètement.

M. Janssen a fait installer au sommet un petit édicule en planches qui s'est maintenu [barré : pendant] jusqu'ici, résistant à des vitesses du vent égales au moins à 15 mètres. Il se propose de faire élever l'an prochain une construction plus importante, en y adaptant des vérins susceptibles de maintenir la construction, malgré les mouvements de la neige. Il espère ainsi maintenir un petit édifice propre à recevoir des instruments et des observateurs, lors même qu'on ne pourrait pas le fonder sur le roc.

M. Cornu signale au Bureau l'intérêt qu'il y aurait à compléter la liste de ses correspondants.

La question sera mise à l'ordre du jour d'une séance prochaine.

La séance est levée à 5h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 28 octobre 1891”, 1891-10-28, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 24 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4482

Item Relations

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