Bureau des Longitudes - Séance du 11 novembre 1891

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Novembre 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 18

Bullet. adm. 981

Bullet. météorol. 307-314

Nature 1149

Astr. Nachr. 3064

Kundmachungen de Pola, 10

Mittheilungen " 10

Bullet. de Tacubaya

Bureau Veritas, Septembre

M. Loewy, qui a vu M. Gauthier-Villars, dit qu'il existe des Annuaires cartonnés, mais qu'ils coûtent 0^f,50 de plus que les autres.

M. Fizeau trouve que c'est trop cher ; il vaudrait mieux n'avoir qu'une différence de 0^f,25. Il suffit d'un carton recevant la même couverture rouge imprimée comme pour les autres Annuaires, et que le volume soit rogné.

MM. Loewy et Janssen reparleront de la question à MM. Gauthier-Villars.

M. Janssen, qui a été à l'Imprimerie, dit que toute la copie est arrivée pour l'Annuaire ; il ne manque que les Notices.

M. Loewy ajoute que tout le texte sera imprimé dans 15 jours.

M. Loewy demande au Bureau de nommer une commission pour régler les congés des calculateurs.

On répond qu'il est inutile de nommer une commission ; M. Loewy fera des propositions et les soumettra au Bureau.

Une discussion, à laquelle prennent part MM. Fizeau, Cornu et Tisserand, s'engage à propos de la Note insérée dans les Comptes-rendus par M. Mascart sur l'aberration.

M. Fizeau rappelle que le Bureau devait s'occuper de l'éclipse totale de Soleil qui doit avoir lieu dans 18 mois ; M. Cornu pourrait demander à M. Obrecht de l'observer au Chili.

M. Janssen, consultant la carte de la Connaissance des temps, dit que les conditions seront plus favorables au Sénégal et au Brésil. On pourrait peut-être demander à M. de la Beaume [de La Baume Pluvinel] s'il désirerait l'observer.

M. Tisserand donne quelques indications sur une recherche qu'il vient de faire, concernant l'accélération séculaire de la Lune. Les calculs d'Adams et de Delaunay, fixant l'accélération théorique à 6",1 sont définitifs. D'autre part, M. Airy, par la discussion des éclipses chronologiques, a cru pouvoir fixer l'accélération réelle à 12". Il reste donc à expliquer une différence de 6" ; c'est dans ce but que l'on a songé à l'influence des marées qui doit ralentir le mouvement de rotation de la Terre ; il en résulterait en effet une accélération apparente de la Lune. M. Tisserand fait observer qu'il doit en être de même de tous les astres ; les accélérations apparentes correspondantes seront d'ailleurs d'autant plus sensibles que les mouvements des astres seront plus rapides. A cet égard, le plus grand effet se trouvera chez le 1^er satellite de Mars, mais il est connu depuis trop peu de temps, et d'ailleurs son mouvement ne sera sans doute jamais déterminé avec assez de précision, pour que l'on puisse mettre en évidence l'accélération en question. Mais on peut songer à Mercure, dont l'inégalité séculaire devrait être de 4". En se reportant aux passages de Mercure, et à leur discussion par Le Verrier, M. Tisserand trouve que l'introduction de l'accélération augmente un peu les résidus extrêmes ; elle n'est pas probable. Il croit devoir signaler les passages de Mercure, comme pouvant jeter dans l'avenir quelque lumière sur la question. Dès aujourd'hui, ils ne semblent pas favorables à une influence des marées aussi grande que l'exigerait la détermination de M. Airy. Du reste, M. Tisserand a exposé récemment dans le Bulletin astronomique les raisons qui l'empêchent d'admettre le chiffre de 12" comme dûment constaté par les anciennes éclipses.

M. Cornu donne lecture de sa Notice sur la mire lointaine de l'Observatoire de Nice ; cette Notice est approuvée.

La séance est levée à 5 heures,

Le secrétaire,

F. Tisserand