Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 2 mars 1892

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 2 mars 1892
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1892-03-02
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_076
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 2 Mars 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 7-8

Bullet. adm. 996

Bullet. météorol. 55-60

Nature 1165

Astr. Journal 255

Astr. Nachr. 3077

Bullet. astr. Février

Mittheilungen de Pola 1

Kundmachungen " 1

Annales de l'observatoire de Vienne, 7.

Le Ministre transmet un exemplaire approuvé et enregistré du traité conclu avec MM. Gauthier-Villars pour la publication de la Connaissance des temps.

M. le Général Derrécagaix envoie la position géographique d'un point voisin de Tourcoing ; on la transmet à la personne qui l'avait demandée.

On parle de nouveau de l'observation de l'éclipse de l'an prochain. M. Fizeau demande si, pour observer des nébuleuses du ciel austral, M. Bigourdan ne ferait pas mieux d'aller plus au sud.

M. Tisserand pense qu'on pourrait faire plus tard une expédition spéciale, en se transportant par exemple en nouvelle Calédonie où il a été déjà questions d'ériger un observatoire.

M. Bouquet de la Grye dit que la Calédonie serait excellente sous tous les rapports.

On revient ensuite sur la question de la variation des latitudes. M. Loewy, pour montrer que les conclusions ne sont pas bien établies, dit que MM. Chandler et Comstock trouvent des résultats différents en partant des mêmes observations. M. Loewy, après avoir étudié les observations allemandes, dit que tout repose sur l'observation d'un groupe d'étoiles qui a été observé successivement à <différentes> [barré : toutes les] heures de la nuit ; dès lors, les variations indiquées peuvent être dues à un effet physique quelconque provenant notamment des variations de température, ou de dénivellations atmosphériques.

M. Tisserand donne au tableau quelques indications sur un cas particulier du problème des trois corps, qui vient d'être traité numériquement par M. de Haerdtl.

M. le Président dit au Bureau que M. Deslandres fait remarquer qu'à lui seul il ne pourrait pas, dans la prochaine éclipse, s'occuper de photographie, de spectroscopie et de polarisation. Il voudrait un aide, et pour cela, une augmentation de budget de 1500f.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il a examiné le devis de M. Bigourdan avec cet astronome ; certains chiffres ont été modifiés ; le total s'élève à 10 000f. M. Bouquet de la Grye pense que le mois d'avril se trouvant au commencement de la saison [mot masqué] les conditions météorologiques seraient meilleures dans l'intérieur du Sénégal que sur la côte ; toutefois, M. Bigourdan choisira une fois arrivé et d'après les renseignements recueillis sur place la station qui lui paraîtrait la plus avantageuse.

On adopte les deux devis, de MM. Bigourdan et Deslandres s'élevant respectivement à 10 000f et 7500f.M. Tisserand [mot masqué] une lettre [mots barrés] au Ministre, pour la demande de crédit.

M. Cornu donne quelques renseignements sur l'observatoire de Nice d'où il arrive. Les images avec la grande lunette <ont été trouvées> [barré : sont] bonnes, quoique le temps ait laissé à désirer. On a cherché à adapter un spectroscope à l'instrument, mais on a rencontré des difficultés provenant de la différence de [foyer ?] entre les rayons violets et la raie D, environ 0m,10.

M. Charlois fait des photographies avec le petit équatorial ; il met au point sur la raie G, et obtient des épreuves [mot masqué] très belles, bien que le diamètre de son objectif ne soit pas considérable, 0m,38 seulement. M. Cornu explique à ce sujet que, quand il s'agit d'une planète ayant un diamètre [apparent ?] sensible, l'éclat intrinsèque de l'image est proportionnel au carré du diamètre de l'objectif ; mais c'est la quatrième puissance qui intervient dans le cas des étoiles, parce que [barré : toute] la lumière se trouve presque toute concentrée à l'intérieur du premier cercle de diffraction, dont le rayon est inversement proportionnel à la distance focale. La surface de ce cercle est inversement proportionnelle au carré du diamètre de l'objectif, et c'est ce qui amène la 4ème puissance au lieu de la seconde.

M. Loewy ne trouve pas cette conclusion rigoureuse parce que les disques stellaires ont une étendue appréciable.

M. Cornu dit qu'en effet, en toute rigueur, la démonstration suppose un appareil rigoureusement aplanétique ; mais la conclusion est assez approchée.

M. Cornu dit ensuite qu'il a songé à placer un prisme dans un tube de la lunette, au tiers de la longueur à partir de l'oculaire ; en perçant un trou dans le prisme, on aurait l'image directe de l'étoile donnant ainsi un repère.

On parle ensuite de l'équatorial coudé de M. Loewy, [barré : qui va et] dont l'installation à Nice est à-peu-près terminée ; les parois de la cabane ont un triple revêtement, avec matelas de varech, pour diminuer les variations de température. Enfin, on cherchera à ventiler l'intérieur même de l'instrument, comme M. Fizeau l'avait fait faire pour le passage de Vénus.

M. Faye trouve l'idée très bonne ; il ajoute qu'on pourrait filtrer l'air pour enlever les poussières.

M. d'Abbadie demande à M. Loewy pourquoi la Table de la Connaissance des temps relative à la détermination de la latitude par la hauteur de la polaire, suppose l'emploi du temps vrai au lieu du temps moyen, comme cela a lieu dans le Nautical anglais.

M. Faye dit que c'est le temps vrai que l'on détermine en mer. M. d'Abbadie répond qu'on a des chronomètres de temps moyen, et qu'on ne fait pas au même instant la détermination du temps vrai et la mesure de la hauteur de la polaire.

M. Loewy dit que quand il a fait construire la Table, il s'est inspiré du désir des officiers de marine qui ont réclamé le temps vrai ; du reste la différence des calculs dans les deux cas est très petite.

M. Loewy et M. Manen demanderont aux officiers de Montsouris et aux ingénieurs hydrographes lequel des deux calculs est pratiquement le plus simple.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 2 mars 1892”, 1892-03-02, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4505

Item Relations

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