Bureau des Longitudes - Séance du 9 mars 1892

Bureau des Longitudes – Séance du 9 Mars 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 9

Bullet. météorol. 62-68

Journal des Savants, Janvier et Février

Nature 1166

Astr. Journal 256

Astr. Nachr. 3078

Anton – Ephémérides nautiques

Nautical Almanac de San Fernando

Travaux géodésiques autrichiens, III, Longitudes.

M. Tisserand donne lecture de la lettre qu'il a préparée au sujet de l'éclipse de Soleil d'Avril 1893 ; cette lettre est approuvée et envoyée au Ministre.

On parle de l'expédition d'Honolulu ; pendant quatre mois, il n'y a pas eu de variations de latitude ; il s'en est produit depuis, et à Berlin aussi.

M. Loewy dit qu'antérieurement, il n'y avait pas eu non plus de variations pendant 7 mois, d'après les observations d'un même couple d'étoiles ; c'est seulement dans les derniers mois qu'un même couple donne une variation sensible ; mais il arrive alors que les observations sont échelonnées entre six heures du soir et deux heures du matin, et ont été faites par suite dans des conditions notablement différentes au point de vue de la température, ce qui peut avoir causé la variation finale. Au lieu de discuter les conclusions des couples isolés, on a réparti d'une façon arbitraire l'erreur de fermeture, et c'est ainsi qu'on a obtenu une variation régulière. Il y a une autre cause d'incertitude provenant du coefficient de l'aberration auquel on a supposé une erreur qui ne paraît pas admissible.

M. Tisserand dit que, pour éliminer cette dernière cause, il vaudrait mieux observer moins d'étoiles, et plus longtemps, surtout pendant le jour, ce qui atténuerait beaucoup l'influence de l'aberration.

M. Loewy partage cette manière de voir.

M. Bouquet de la Grye pense qu'il vaudrait mieux avoir une belle étoile au zénith, et l'observer toute l'année.

M. Loewy croit qu'on n'aurait pas ainsi assez d'observations pour éliminer les erreurs accidentelles.

M. Brunner dit que γ Grande Ourse passerait très près du zénith de Saint-Quentin.

M. d'Abbadie rappelle que Respighi a observé assidûment une étoile zénithale, et qu'il a trouvé des variations s'élevant à 2" ; à Greenwich, on a eu jusqu'à 5", avec des observations de γ Dragon qu'on observait seulement la nuit. [barré : car elle était trop faible pour être vue dans le jour.]

M. Bouquet de la Grye fait remarquer qu'une étoile de 1^ère grandeur α Cocher, passe très près du zénith du Puy de Dôme, et λ Grande Ourse près de celui de Marseille.

M. Brunner soumet au Bureau une idée qu'il a eue pour obtenir des indications plus certaines avec les niveaux de l'instrument projeté pour les latitudes. On pourrait fixer un cylindre [sur ?] l'alidade, et employer un niveau qu'on placerait sur ce cylindre, eu qu'on pourrait retourner ; on pourrait voir ainsi si <le cylindre a bougé par rapport à [mot masqué]>

M. Cornu approuve cette idée.

M. Brunner ajoute qu'on pourrait employer concurremment les deux procédés.

M. d'Abbadie demande si l'on a pris des renseignements auprès des officiers de Montsouris et des ingénieurs hydrographes au sujet de l'emploi du temps vrai ou du temps moyen dans le calcul de la latitude par les observations de la Polaire. MM. Bouquet de la Grye et Loewy [barré : disent] répondent qu'on aura bientôt ces renseignements.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand