Bureau des Longitudes - Séance du 6 avril 1892

Bureau des Longitudes – Séance du 6 Avril 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 13

Bullet. météorol. 90-96

Bullet. admin. 1001

Astron. Journal 258

Himmel und Erde 7

Astr. Nachr. 3082

Nature 1170

Bullet. Astron. Mars

Astr. Papers III, part. 5 et 6.

Triangulation de Java – Oudemans.

M. le Colonel Bassot dit qu'il résulte des observations publiées récemment par le Bureau Météorologique, que les conditions sont très favorables au Pic du Midi. Ainsi, le calme y a été noté 385 fois, et 172 fois seulement à Nice dans le même intervalle ; au Puy de Dôme, le nombre correspondant est 0. Dans l'année 1890, il y a eu au Pic du Midi 70 soirées absolûment claires, tandis qu'à Toulouse il n'y en avait que 55.

M. Manen communique au nom du Ministre de la Marine des observations magnétiques faites dans l'extrême Orient pendant la campagne de la Triomphante, et un extrait de la délibération du comité hydrographique sur ces observations qui ne sont pas encore définitives, car il faudra encore vérifier les instruments au retour.

On avait demandé l'opinion des ingénieurs hydrographes sur l'emploi du temps vrai ou du temps moyen dans le calcul de la latitude par une hauteur de la polaire. M. Hatt a rédigé à ce sujet une Note qui sera annexée au procès-verbal ; sans émettre une conclusion formelle, M. Hatt dit cependant qu'il ne voit pas d'avantage marqué à l'emploi du temps vrai ; du reste, les calculs diffèrent bien peu dans les deux cas.

M. Faye pense que l'on pourra donner satisfaction à M. d'Abbadie qui a demandé l'introduction du temps moyen.

Avant de prendre une décision définitive, M. Loewy demandera l'avis de M^rs [barré : de Bernardières] les officiers de Marine

M. Faye parle de l'adresse rédigée par le Général Tennant à l'occasion de la remise de la médaille d'or de la Société royale astronomique à M. Darwin. Il y est question des recherches de M. Darwin sur les marées, à l'aide des fonctions harmoniques.

M. Tisserand dit que ces fonctions ont été recommandées dans l'ouvrage de MM. Thomson et Tait sur la philosophie naturelle ; il ne croit pas cependant que leur emploi ait conduit à des résultats réellement nouveaux.

M. Faye dit que, d'après M. Darwin, l'action des marées sur la masse fluide interne jouerait le principal rôle dans les soulèvements et affaissements de l'écorce terrestre, rôle que les géologues français attribuent au contraire au refroidissement.

M. Faye pense que M. d'Abbadie pourrait prier M. Radau de dégager les résultats obtenus par M. Darwin.

M. Tisserand rend compte de la thèse importante soutenue récemment par M. Gonnessiat sur l'équation personnelle.

M. Faye dit que le plus grand progrès que l'on pourrait faire serait de supprimer l'observateur dans les observations méridiennes et de le remplacer par la photographie.

M. Tisserand fait remarquer qu'il y a deux problèmes principaux à résoudre dans la détermination des ascensions droites ; il faut obtenir d'abord les différences des ascensions droites entre les diverses étoiles, et ensuite les rattacher au Soleil. Pour le second problème, la difficulté est de photographier en un temps assez court les étoiles voisines du Soleil.

M. Loewy pense que le premier problème peut être résolu actuellement par la photographie : c'est ce qui résulte de ses recherches sur le raccord des plaques voisines à propos de la carte photographique du ciel. Il rappelle à ce sujet que l'on peut compter en moyenne sur une étoile par degré carré, entre la 6^e et la 8^e grandeur.

M. Cornu parle de l'emploi du fil mobile, recommandé déjà par Repsold, et qui permet d'atténuer beaucoup l'équation personnelle.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand