Tables de la Connaissance des Temps pour la détermination de la latitude par la Polaire

[au stylo rouge : à joindre au p.v. du 6 avril 1892.

Note de M. Hatt, Ingénieur hydrographe de 1^ère classe.

Tables de la Connaissance des temps pour la détermination de la latitude par la Polaire.

La Connaissance des temps publie depuis 1879 des tables destinées à faciliter le calcul de la latitude correspondant à une observation de hauteur de la Polaire. L'argument principal de ce calcul est l'angle horaire de l'astre que l'on peut obtenir immédiatement en retranchant son ascension droite de l'heure sidérale du lieu. Les tables I et II de la Connaissance des temps ont pour objectif la détermination de cet argument en partant de l'heure vraie du lieu. Il est probable que les officiers qui ont réclamé le temps vrai se sont inspirés de ce fait que l'heure du bord était en principe l'heure vraie. On <ne> peut contester que si la montre du bord indiquait exactement l'heure vraie du lieu à l'instant de l'observation, celle-ci se trouverait simplifiée, l'observateur pouvant se dispenser de monter un compteur sur le pont car il lui suffirait de noter l'heure de la montre. La disposition des tables de la Connaissance des temps serait très justifiée. Mais d'habitude on ne règle la montre d'axiomètre qu'à midi et souvent d'une manière assez imparfaite ; dans les conditions les plus favorables il y aura lieu de corriger l'heure de la différence de longitude entre midi et l'observation et on peut se demander si réellement l'emploi de l'heure vraie est plus simple que celui de l'heure moyenne obtenue immédiatement par la somme de la longitude et de l'heure de Paris. Cette dernière est donnée par le compteur dont il est toujours prudent de se servir de préférence à la montre d'axiomètre et la longitude a besoin d'être évaluée dans tous les cas.

Il convient du reste d'ajouter que la plupart des officiers bien plus exercés que par le passé à faire des conversions de temps moyen en temps sidéral pourront éviter l'usage des tables I et II en calculant directement l'heure sidérale de leurs observations. L'angle horaire de l'astre s'en déduit immédiatement. A ce point de vue on devrait conclure à la suppression de ces deux tables qui ne figurent pas dans le Nautical anglais. La table I de ce recueil adopte pour argument l'heure sidérale de l'observation en dispensant ainsi de recourir à l'ascension droite de l'astre ; la simplification qui résulte de cette disposition est bien insignifiante et tout à fait [mot masqué ?] proportionnée à l'inconvénient, qui n'existe [pas ?] pour la Connaissance des temps, de produire une table peu symétrique où le maximum de la correction a lieu pour 1^h20^m.

Paris le 5 Avril 1892

L'Ingénieur chef du Service des Instruments

Ph Hatt