Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 27 avril 1892

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 27 avril 1892
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1892-04-27
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_086
Format 16,9 x 23,8 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 27 Avril 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 16

Bullet. météorol. 111-117

Ciel et Terre 2, 3, 4

Observatory 187

Nature 1173

Sirius 4

Observat. météorol. de Kiew

Nivellement de précision de la Suisse.

14 feuilles des cartes d'Afrique, d'Algérie et de Tunisie.

Le Ministre écrit au Bureau pour l'informer que des ordres ont été donnés au commandant de la station d'Islande, pour obtenir des renseignements sur les gisements de spath.

Le secrétaire fera connaître ce résultat à M. Deslandres qui avait posé la question au Bureau.

M. l'Amiral Mouchez, à l'occasion du procès-verbal, répète que si l'on n'a pas photographié à l'observatoire le spectre de la nouvelle étoile du Cocher, cela tient à ce que l'étoile était trop faible, sa grandeur étant 5-6 ; on ne peut pas, avec l'instrument dont on dispose, aller au-delà de la 4e grandeur.

M. Loewy revient sur la question de l'emploi du temps vrai dans le calcul de la latitude au moyen des hauteurs de la Polaire ; il s'est adressé à plusieurs officiers de marine, qui préfèrent le temps vrai ; il n'a pas encore terminé son enquête. M. Guyou doit consulter les officiers du Borda. On attendra leur réponse avant de prendre une résolution définitive.

On s'occupe de la Note insérée dans les Comptes-rendus par M. Bosscha sur la précision des comparaisons d'un mètre à bout avec un mètre à traits.

M. Fizeau explique la question : on a été un peu vite dans la détermination de l'équation entre le mètre des Archives et l'étalon international. Il y a une erreur qui paraît être sensible, environ 2μ,5, mais qui ne compromet rien ; l'étalon de Breteuil reste le mètre légal. L'erreur provient de ce qu'on n'a pas bien calculé la réduction à zéro ; on a employé un coefficient de dilatation un peu erroné.

M. Faye fait observer que la question soulevée par M. Bosscha [présente ?] une grande importance au point de vue de la géodésie. Il résulte de sa discussion que le mètre des Archives est assez bien conservé pour qu'on puisse répondre de sa longueur à 0μ,5 ; si l'on modifie de 2μ,5 les équations des mètres des divers pays, on concilierait [mot masqué ?]

M. le Colonel Bassot dit qu'en effet, il est très important pour la géodésie de relier l'ancien mètre au nouveau. Mais les conclusions de M. Bosscha ne sont pas admises à l'établissement de Breteuil, où l'on prépare un Mémoire en réponse à la Note des Comptes-Rendus ; il faut attendre la fin de la discussion.

M. Bouquet de la Grye dit qu'un journal, ayant annoncé que le Ministère prussien vient de nommer une commission pour régler l'orthographe des noms géographiques, avait ajouté qu'on en devrait faire autant en France. M. Bouquet de la Grye dit que c'est fait depuis longtemps ; il avait saisi de la question la Société de géographie ; une commission a été nommée, et a rédigé une série de prescriptions qui ont été adressées aux [Ministres?] de la Marine et de l'Instruction Publique. Un arrêté les a rendus obligatoires, et le service hydrographique s'y conforme ; il serait [mot masqué] que le Ministère de la Guerre voulût bien entrer dans cette voie surtout pour la carte de l'Afrique qui figure sur le bureau.

M. Bassot répond que cette carte est l'œuvre personnelle d'un officier, et non du service géographique. Pour le reste, on a des prescriptions très nettes : on prend les noms Arabes ; un taleb les écrit en arabe, et un interprète les traduit en français.

M. d'Abbadie dit que les noms peuvent être mis en français ou en arabe, mais qu'il ne faut pas mêler les deux langues. M. Bouquet de la Grye parle des chronomètres employés sur torpilleurs. Pour éviter les chocs et les ruptures, on a dû employer des instruments à balanciers plus petits ; on a demandé aux horlogers français des montres de grand module, compensées. Dans les premiers concours, on a eu quelques bons résultats ; cette année, on n'a pas moins de 80 montres remplissant les conditions des anciens chronomètres, et ne coûtant que 350f chacune.

M. Fizeau parle d'une Note des Comptes-rendus, de M. Boussinesq, au sujet de la différence dans le niveau d'équilibre de deux colonnes d'eau communiquant entre elles, quand la surface de l'une est agitée par de la houle ou du clapotis ; il y a une dénivellation de l'autre côté. Cela peut être important pour les marégraphes. M. Fizeau a demandé à M. Boussinesq un exemple numérique qui permettra de juger de l'ordre de la correction qui pourrait s'introduire ainsi. Dans les hautes mers ou les basses mers, le clapotis n'est pas le même ; il pourrait donc en résulter une correction variable pour les indications des marégraphes.

M. Cornu arrivant à la séance, M. Faye le prie de donner quelques indications sur la question soulevée par M. Bosscha.

M. Cornu répond qu'il a examiné la chose à Breteuil avec M. Benoist. Quelques unes des critiques de M. Bosscha sont fondées. Ainsi, l'année où l'on a fait des comparaisons, l'hiver n'ayant pas été très froid, on n'a pas pu refroidir au dessous de 4° la température de la salle où l'on opérait ; de là l'un des griefs de M. Bosscha ; on est obligé d'extrapoler pour avoir la réduction à zéro. Un second grief également fondé provient de ce que la température de 4° n'a pas pu être maintenue dans un assez grand nombre de séries ; de sorte que les séries qui correspondent aux températures de 8° et 12° sont beaucoup plus nombreuses. Enfin, une petite correction relative à la mise au point n'a pas été faite dans une ou deux séries, par inadvertance.

Mais, après avoir admis ces critiques qui ne comportent que des corrections très faibles, M. Cornu signale d'autres points du Mémoire de M. Bosscha, qu'il ne saurait admettre. Il dessine au tableau l'appareil imaginé par M. Fizeau pour les comparaisons, qui se compose actuellement d'une pointe très fine, que l'on amène à une très petite distance de l'extrémité de la règle ; on observe ensuite la pointe et son image réfléchie sur la règle, à l'aide d'un objectif placé au dessus de la règle, et dont une moitié seulement sert. Cette dernière circonstance a pour conséquence une difficulté dans la mise au point. M. Cornu a imaginé une méthode qui, à l'aide de quelques points faits au commencement d'une série, permet d'obtenir une bonne mise au point. Ce procédé a réalisé une amélioration notable. M. Cornu avait laissé de côté une série notoirement [mot barré] défectueuse ; M. Bosscha l'emploie quand même. Il se sert en outre d'une série dans laquelle on a fait descendre la température au dessous de -2°. M. Cornu <dit> que, la salle étant refroidie, et non le sous-sol, il en doit résulter un mouvement continu de la chaleur, et que l'on n'est pas sûr alors que le thermomètre donne bien la température qui doit être employée. C'est l'utilisation de ces deux séries extrêmes, l'une rejetée pour <la> cause <indiquée>, l'autre faite vers -2°, qui donne à M. Bosscha la forte correction de 2μ,5. M. Cornu n'accepte pas ces conclusions.

La discussion continue, et la séance est levée à 5h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 27 avril 1892”, 1892-04-27, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4515

Item Relations

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