Bureau des Longitudes - Séance du 6 juillet 1892

Bureau des Longitudes – Séance du 6 Juillet 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les publications mentionnées au registre de la correspondance.

On parle des observations faites par M. Landerer au sujet de la polarisation de la surface de Vénus ; cette polarisation, qui n'avait pas encore été mesurée, a été trouvée nulle ; il en résulte que presque toute la surface visible est constituée par une épaisse couche de nuages.

M. Fizeau dit quelques mots des observations d'étoiles doubles faites par M. Glasenapp dans une station située sur la [barré : Mer Noire] Mer Noire, en Crimée ; il en résulte que cette station est habituellement très favorable aux observations astronomiques ; le nombre des nuits sereines est considérable.

M. Loewy rend compte de l'état des publications du Bureau ; en particulier, la Connaissance des temps sera terminée dans un mois, si M. Bouquet de la Grye donne à temps les marées et l'index géographique.

M. Bouquet de la Grye répond qu'il sera prêt dans quelques jours ; pour ce qui concerne les Tables de mortalité de l'Annuaire, il a été voir M. Guyesse [Guieysse], et y retournera.

M. d'Abbadie demande si la Table [mots barrés] pour la détermination de la latitude à l'aide des observations de la Polaire sera changée. M. Faye dit que la dernière lettre de M. Fleuriais a été renvoyée à M. Loewy.

Après des [barré : observat] remarques échangées par MM. Faye, Loewy et Manen, M. le Président pense que l'on peut attendre encore [mot barré] avant de faire le changement ; on consultera encore quelques marins.

M. Bouquet de la Grye croit que l'heure sidérale s'imposera bientôt, et il espère que M. Manen pourra [barré : bientôt] reprendre avec succès la question de son adoption, proposé par M. Bouquet de la Grye il y a 10 ans, et qui a été repoussée à cette époque.

M. d'Abbadie demande ensuite si l'on a pensé à corriger les Tables de réfraction de la Connaissance des temps d'une erreur commise par Caillet, et signalée par M. Radau.

M. Loewy répond que la question avait été renvoyée à la Commission de la Connaissance des temps, qui n'a pas fait de rapport.

M. Tisserand dit qu'il en parlera à M. Radau, et qu'il fera prochainement au Bureau une proposition de changement ; il pense comme M. Faye, que l'on doit conserver la formule de Laplace, mais en déterminant la constante de la réfraction moyenne par des observations modernes.

M. Faye demande à M. Bassot s'il peut faire une communication sur la détermination de la longitude Paris-Greenwich, actuellement en cours d'exécution.

M. Bassot explique que le résultat obtenu il y a 4 ans présente une différence de 0^s,2 entre les déterminations françaises et anglaises.

On s'était servi alors d'une seule pendule [barré : envoyant] inscrivant l'heure dans chaque station sur les deux chronographes. Cela n'a pas eu d'inconvénient à Paris, mais en a présenté à Greenwich à cause de l'interposition d'un relai qui a été une source de complications. Il en est résulté des variations apparentes de l'équation personnelle, d'un jour à l'autre. En outre, les astronomes anglais ont eu des variations anormales dans la collimation.

On a voulu éviter aujourd'hui ces diverses causes d'erreur ; il y a d'abord deux pendules dans chaque station ; on fait des comparaisons entre les 4 pendules prises deux à deux, avant et après les observations. On a fait en outre deux fois [l’échange ?] des observateurs ; enfin, les Anglais ont éliminé cette [fois ?] l'astronome qui avait donné lieu à de forts changements [de ?] son équation personnelle. Enfin, on observe simultanément le nadir et le niveau pour avoir l'inclinaison. Il y a lieu d'espérer qu'on obtiendra de très bons résultats.

M. d'Abbadie demande quelle est la plus forte différence [entre ?] les diverses déterminations de la longitude Paris Greenwich. M. Bassot répond que c'est 0^s,6.

M. Janssen donne quelques indications sur [mots barrés] <l'installation> qui va être faite prochainement d'une [barré : cabane] <observatoire> au sommet du Mont-Blanc ; il en fera le sujet d'une Notice dans l'Annuaire de 1893.

On discute la question de savoir si l'on insèrera dans cet Annuaire le discours prononcé par le Maire du Hâvre aux obsèques de M. Mouchez ; on parle d'employer pour ce discours des caractères plus petits. La question sera décidée ultérieurement.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand