Bureau des Longitudes - Séance du 31 août 1892

Bureau des Longitudes – Séance du 31 Août 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages dont les titres sont mentionnés au registre de la correspondance.

M. Coculesco, étudiant roumain qui a suivi les cours de la Sorbonne et a fait des observations à l'observatoire de Paris, demande à se joindre à la mission organisée par le Bureau des Longitudes, pour l'observation de l'éclipse totale de Soleil du 13 Avril prochain. Il a obtenu de son gouvernement une somme qui lui permettra de pourvoir à ses dépenses ; il espère que le Bureau voudra bien demander pour lui, comme pour les astronomes français les réductions sur les prix du voyage et des transports d'instruments.

Le Bureau accepte avec plaisir la collaboration de M. Coculesco.

M. Tisserand demande, au nom de M. Bigourdan, si le Bureau pourrait lui prêter un cercle méridien portatif qu'il désirerait emporter au Sénégal.

M. Brunner répond qu'il n'y en a pas de disponible ; [barré : l'un] <deux> de ceux qu'il possède sont à Montsouris, et le troisième à Meudon.

M. Tisserand pense que, dans ces conditions, M. Bigourdan pourra se servir de l'instrument portatif que M. Mouchez a laissé à son fils.

M. Tisserand parle de l'inauguration de la statue d'Arago ; on n'a pas d'argent pour faire face aux frais d'inauguration, qui pourront s'élever à 1000^f ou 1500^f.

M. Faye pense que M. Tisserand pourra demander cette somme au Ministère, ou au Conseil municipal.

M. Guyesse [Guieysse] adresse au Bureau des documents sur les Tables de mortalité, qui pourraient être publiés dans l'Annuaire.

On décide de renvoyer ces documents à l'examen de M. Bouquet de la Grye.

Le secrétaire donne lecture d'un article du journal anglais "Nature", d'où il résulte que les astronomes de Lick, après avoir longtemps nié la duplicité des canaux de Mars, l'ont enfin reconnue tout récemment.

M. Faye parle d'une lettre de M. Perrotin qui a constaté, dans le voisinage immédiat du bord de la planète Mars, la présence de points lumineux qui apparaissent et disparaissent comme le feraient des satellites rasant la planète ; cela ne peut pas être produit par des montagnes, car leur hauteur serait d'au moins 60 kilomètres.

Ces apparences ont été constatées aussi en Amérique, et c'est même cette constatation qui a décidé M. Perrotin à publier ses observations bien qu'il n'ait pu constater le même phénomène dans ces derniers temps.

M. Faye a appris que la commission du budget du Sénat s'opposait au crédit de 10 000^f demandé par le Bureau pour la construction de l'instrument relatif à l'étude des variations de la latitude ; mais il a insisté auprès de M. Charmes sur l'intérêt national que présente la question, et il espère que l'on pourra obtenir le crédit.

On écrit au Ministre pour lui demander l'autorisation de faire des présentations pour remplacer M. Bonnet et M. Mouchez au sein du Bureau.

M. Faye dit que les observations de Honolulu confirment complètement celles de Potsdam et Berlin, relativement à un petit déplacement périodique du pôle.

M. Tisserand fait observer qu'il reste une petite erreur de fermeture qui semble exiger une modification de la constante de l'aberration.

M. Faye dit que la période de 437 jours trouvée par M. Chandler ne paraît pas d'accord avec celle qui résulterait des observations allemandes.

La séance est levée à 4^h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand