Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 11 janvier 1893

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 11 janvier 1893
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1893-01-11
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_128
Format 17,4 x 26 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Janvier 1893.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les publications mentionnées au registre de la correspondance.

MM. Fleuriais et Poincaré assistent à la séance ; on donne lecture de leurs décrets de nomination.

Le Ministre de l'Instruction Publique informe le Bureau que, pour observer l'éclipse de Soleil du 16 Avril prochain, les astronomes ont l'intention de se rendre à Fundium au Sénégal.

On écrit au Ministre de la Marine pour lui demander d'accorder aux savants anglais les mêmes facilités d'accès et de résidence qu'aux savants français.

<Le Ministre de l'Instruction Publique informe le Bureau que les 10 000f demandés pour la construction de l'instrument des latitudes ont été votés ; il demande qu'un marché en règle lui soit envoyé promptement.>

M. d'Abbadie regrette que M. Perrotin, dans la communication qu'il a faite au Bureau, ait exprimé en pouces les ouvertures des lunettes ; il aurait dû les donner en centimètres.

On parle du spectre de la comète Holmes, que plusieurs observateurs ont vu continu, sans y trouver les bandes usuelles des hydro-carbures, ce qui est attribué par M. Vogel à la grande distance périhélie de la comète.

M. Fizeau dit que, si la lumière de la comète provenait uniquement du Soleil, et était assez intense, elle devrait contenir les raies du Soleil. Le spectre continu prouverait alors qu'à la grande distance où elle se trouve, la comète est un corps solide incandescent.

M. Cornu fait observer que le spectre des hydro-carbures est le spectre caractéristique des comètes ; il présente des bandes brillantes qui peuvent provenir du milieu dans lequel se meuvent les comètes, par suite d'une certaine action électrique. Il y a en outre la lumière propre des comètes, et enfin la lumière réfléchie provenant du Soleil.

M. Poincaré demande s'il existe un moyen de faire la part des <deux dernières> [barré : ces diverses lumières>, d'après le spectre observé.

M. Cornu dit qu'il n'y en a pas, parce que la lumière du Soleil est presque continue, les raies d'absorption de Fraunhofer étant extrêmement faibles.

M. le Président propose au Bureau de confier la direction de l'observatoire de Montsouris à M. l'Amiral Fleuriais. Cette proposition est adoptée à l'unanimité.

M. Tisserand exprime le désir de voir continuer les relations qui existent actuellement entre l'Observatoire de Paris et celui de Montsouris ; ainsi, certaines conférences destinées aux officiers de marine se font à l'observatoire ; d'autre part, quand certaines personnes demandent à participer aux observations, M. Mouchez les envoyait d'abord à Montsouris, pour éprouver leur vocation.

M. Fleuriais pense qu'il serait bon d'avoir un contrôle pour les observations faites à Montsouris.

M. Loewy remarque qu'autrefois on les publiait dans les Annales du Bureau.

M. d'Abbadie demande qu'à Montsouris on donne aussi les instructions nécessaires aux voyageurs qui restent sur les continents.

M. Janssen pense que les rapports entre l'Observatoire de Montsouris et le Bureau pourraient être plus fréquents ; ce serait un encouragement pour les officiers.

M. Cornu dit qu'il serait bon de dresser un programme des cours et des observations.

M. Fleuriais apportera des documents sur les cours et les observations dans une prochaine séance.

M. Janssen ajoute qu'il serait bon de faire un rapport annuel ; le Ministère de la Marine en serait certainement satisfait, et verrait quels sont les officiers qui se sont distingués particulièrement.

M. Loewy propose diverses améliorations à apporter à la Connaissance des temps.

1° Il n'y a pas assez d'étoiles fondamentales, <dans toutes> [barré : surtout dans] les déclinaisons [barré : assez fortes] ; il conviendrait d'ajouter 60 étoiles, ce qui occasionnerait une augmentation de 10 pages environ.

2° Il conviendrait d'ajouter la liste des positions moyennes, qui a été réclamée par M. d'Abbadie, et qui figure dans l'Annuaire de Berlin <et le Nautical> ; de là une augmentation de 8 pages.

3° Il conviendrait de donner les coordonnées du Soleil, rapportées à l'équinoxe du commencement du siècle ; cela demanderait 6 pages.

Donc on aurait une augmentation totale de 24 pages.

On pourrait, d'autre part, mettre, en serrant davantage, 6 étoiles par page au lieu de 5 ; on regagnerait ainsi 12 pages. On pourrait omettre ensuite les positions horaires de la Lune 5 ou 6 jours aux environs de la nouvelle Lune, au lieu de 3 ou 4 ; on gagnerait encore 4 pages. On pourrait <peut-être> enfin gagner encore quelques pages sur les distances lunaires.

M. Faye, avec l'assentiment du Bureau, renvoie la question à la Commission de la Connaissance des temps ; pour son compte personnel, il désire que le volume conserve le même nombre de pages.

M. d'Abbadie rappelle qu'il a demandé qu'une explication soit donnée au sujet du calcul du rayon vecteur du Soleil ; il dit ensuite qu'il avait demandé à M. Gauthier-Villars d'adopter pour les chiffres des caractères plus facilement lisibles.

M. Bassot dit que le service géographique a eu recours à ces nouveaux caractères pour ses tables de logarithmes.

M. Cornu rappelle qu'il a été question de ne pas insérer tous les ans les positions géographiques.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il faut encore attendre quelques années, jusqu'à ce que toutes les positions <européennes> soient définitives. A ce moment, on pourra publier l'ensemble en annexe tous les 4 ans.

M. d'Abbadie demande que, si l'on maintient la suppression de la liste alphabétique des positions, on dispose alphabétiquement les régions, en commençant par l'Allemagne, l'Angleterre, etc.

M. Fleuriais parle des positions géographiques des phares, qui font double emploi avec les nôtres.

M. Bouquet de la Grye répond que plusieurs des positions des phares sont inexactes ; les buts poursuivis par la Connaissance des temps et l'Annuaire des Phares sont d'ailleurs essentiellement différents.

La séance est levée à 5 heures.

Le Secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 11 janvier 1893”, 1893-01-11, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4556

Item Relations

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