Bureau des Longitudes - Séance du 8 février 1893

Bureau des Longitudes – Séance du 8 Février 1893.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages dont les titres sont mentionnés au registre de la correspondance.

Une lettre du Ministre de la Marine approuve la nomination de M. l'Amiral Fleuriais comme Directeur de l'Observatoire de Montsouris.

M. Faye parle de la visite que le Bureau compte faire prochainement au Ministre, comme les années précédentes, pour lui présenter nos publications et lui soumettre nos demandes. Il est décidé que M. le Président demandera le rétablissement de la place de la Guerre, et la réflexion de la mesure de l'arc du Pérou.

M. Loewy demande si l'on pourra indiquer les moyens pratiques pour réaliser cette mesure.

M. Faye dit que le Service géographique s'en chargerait certainement, mais que la question diplomatique n'est pas encore résolue. Il faudrait consulter à ce sujet M. Antonio Florès qui est à Paris ; MM. Faye et Bouquet de la Grye iront le voir, et c'est seulement après cette visite qu'on pourrait songer à un devis des dépenses.

M. Cornu parle d'une Note remarquable de M. Hale, insérée dans les Comptes-rendus ; il en résulte que le spectroscope donne maintenant une image complète du disque Solaire ; on voit les facules et les protubérances sur le disque.

M. Janssen rappelle qu'il avait proposé autrefois d'atteindre ce résultat en employant la raie unique C, et donnant un mouvement de rotation au spectroscope ; cela [barré : n'] est devenu possible [barré : qu] avec le gélatino-bromure.

On parle de l'appareil proposé par M. Mascart pour étudier les petites variations de l'intensité de la pesanteur.

M. Fizeau pense qu'il faut se mettre en garde contre les changements lents provenant de la température. Il y a eu, à l'époque où M. Mascart faisait ses observations, des variations de température considérables.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il avait fait installer dans les caves du Dépôt de la Marine un appareil analogue à celui de M. Mascart ; seulement, les variations étaient multipliées par un facteur considérable. M. Bouquet de la Grye fait un dessin de son appareil. A ce sujet s'engage une discussion qui sera reprise dans la prochaine séance.

M. d'Abbadie rappelle qu'il y a 40 ans, il a commencé à étudier les variations de la gravité. Il s'est arrêté en dernier lieu à l'appareil de M. Mascart, qu'il appelle buitromètre, et qui avait été imaginé par Boucheporn. Il a déterminé un coefficient de réduction pour tenir compte de la température. Il croit avoir trouvé des variations. Depuis, M. d'Abbadie s'arrêta à déterminer le temps de chute d'un corps ; il avait parlé de ces expériences au Bureau, ainsi que le prouve le procès-verbal de la séance du 5 Juin 1889.

M. d'Abbadie dit que les pendules sont plus sensibles que les chronomètres aux variations de la gravité.

M. Bouquet de la Grye rappelle qu'il a comparé des pendules et des chronomètres ; en un jour, chaque chronomètre a une équation provenant de la fusée ; les pendules présentent aussi des différences.

M. Poincaré fait hommage au Bureau du t. I et du [premier ?] fascicule du t. II de son ouvrage sur les Nouvelles Méthodes de la Mécanique Céleste.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand