Bureau des Longitudes - Séance du 7 juin 1893

Bureau des Longitudes – Séance du 7 Juin 1893.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages dont les titres sont mentionnés au registre de la correspondance.

Une lettre de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, annonce qu'une réduction de 50% [barré : a été acc] sur le prix du transport de son matériel a été accordée à M. Bigourdan qui pourra ainsi toucher une somme de 191^f,70.

M. Deslandres est introduit et présente les photographies de ses instruments et de leurs installations à Foundiougne. Il explique ensuite qu'il a dépassé ses crédit de 3000^f ; [mot barré] cet excédant de dépense provient surtout de la chèreté [cherté] des vivre au Sénégal, et des nombreux colis de la mission.

M. Gay rend compte de la nouvelle organisation du service du nivellement général de la France. Il y a 7 réseaux de divers ordres à niveler, en tout environ 800 000^km. Comme on ne peut dépenser que 50 000^f par an, on a calculé qu'il faudrait 4 siècles de travail. On prendra d'abord les parties les plus intéressantes des réseaux, et on espère obtenir des subventions des départements, cantons et communes. M. Gay donne lecture du rapport de la sous-commission du nivellement, et le soumet à l'approbation du Bureau avant de l'envoyer au Ministre.

M. le Président dit que le Bureau approuve entièrement les opérations projetées, et il remercie M. Gay.

M. Bouquet de la Grye demande quelle méthode de compensation on emploie.

M. Gay répond qu'on n'a pas songé à la méthode des moindres carrés qui serait beaucoup trop longue : on a fait en quelque sorte une compensation de sentiment.

M. Faye pense qu'on devrait appliquer la méthode des moindres carrés au réseau de 1^er ordre.

M. Fizeau parle de l'influence probable de l'état d'humidité plus ou moins grand du sol sur le nivellement de précision. Dans les terrains [marécageux ?] il y a certainement des changements de niveaux notables dans le cours d'une année. Ainsi, dans la Brie à la suite de la tuméfaction des marnes et des [mot masqué] on a remarqué que les bâtiments sont instables. Ce qui paraît régler ces variations, c'est le niveau des eaux dans les puits. Au commencement de Mars, M. Fizeau a trouvé par ses expériences personnelles à Jouarre que l'eau est à son maximum de hauteur, à 2 ou 3 mètres de la surface. C'est en Novembre ou Décembre qu'a lieu le minimum ; à 8 mètres environ de la surface. Il y aurait donc lieu de faire quelques expériences à ces deux époques.

M. Gay dit qu'il fera exécuter dans la Brie <ou la Beauce>, à ces deux époques, deux nivellements soignés entre des repères que l'on supposera devoir présenter une grande fixité.

M. Loewy parle du règlement du <nouveau> crédit annuel de 3000^f accordé au Bureau ; il dit qu'il y aurait lieu de nommer 6 calculateurs de 3^ème classe.

La question est renvoyée à la Commission des Finances.

M. l'Amiral Fleuriais transmet à M. Bouquet de la Grye deux rectifications [barré : de longitudes] [en marge : à la table des positions géographiques], indiquées par le Commandant du paquebot l'Equateur.

M. Tisserand parle de la publication des rapports de MM. Bigourdan et Deslandres ; il croit qu'elle devrait être faite par les soins du Bureau.

M. Loewy pense que cela pourrait former une partie du t. V de nos Annales.

On discute à propos de la variation des latitudes, et d'un Mémoire de M. Chandler sur ce sujet.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand