Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

[Note de Philippe Hatt sur les chronomètres non magnétiques avec un ajout de l'Amiral Georges-Ernest Fleuriais]

Titre [Note de Philippe Hatt sur les chronomètres non magnétiques avec un ajout de l'Amiral Georges-Ernest Fleuriais]
Créateur Hatt, Philippe (1840-1915)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1893-10-14
Identifiant O1891_1895_179
Relation O1891_1895_178
Format 20,9 x 32 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Note;
Description

Bureau des Longitudes.

Pièces à annexer au Procès-verbal de la séance du 18 octobre 1893

Sans nier les inconvénients sérieux que peut présenter l'emploi de l'acier dans les spiraux des chronomètres, au point de vue des perturbations magnétiques, je pense que la question n'est pas urgente en ce moment car les horlogers ont presque complètement renoncé à l'acier et ne présentent au concours que des chronomètres à spiral de palladium. Dans les sept dernières années le service Hydrographique a fait l'acquisition d'une cinquantaine de chronomètres parmi lesquels un seul avait son spiral en acier.

L'emploi du palladium est à peu près exclusif ; ce corps présentant sur l'acier l'avantage d'une faible dilatation de second ordre, le réglage des chronomètres est plus facile et le spiral d'acier se trouve vis-à-vis de celui de palladium dans un état d'infériorité qui ne lui permet plus d'affronter les épreuves du concours.

Ainsi que l'a fait observer M. Bouquet de la Grye il y aurait lieu plutôt de s'inquiéter des inconvénients de l'emploi du palladium métal plus mou et par suite plus déformable que l'acier et sujet en outre à des modifications moléculaires sous l'influence du gaz hydrogène qu'il a la propriété d'absorber. M. Fizeau ayant appelé l'attention du Service Hydrographique sur ce dernier inconvénient qui est des plus sérieux, des expériences ont été entreprises pour rechercher l'influence de l'hydrogène sur la marche d'un chronomètre à spiral de palladium. Les résultats obtenus n'ont pas été concluants, mais ces premières expériences n'ont pu être confirmées pendant la période d'organisation des nouveaux concours de montres pour torpilleurs. Elles ont été reprises depuis le commencement de l'année et seront continuées cet hiver. Il faut dire que le service des instruments qui dispose de très peu de ressources est insuffisamment organisé pour réaliser les expériences dans des conditions de perfection désirable. Nous avons dû nous contenter de faire passer un courant d'hydrogène dans la boite métallique du chronomètre, tandis qu'il a fallu plonger l'instrument dans un récipient fermé rempli de gaz. Mais cette condition exigeait un dispositif très compliqué en raison de la nécessité du remontage quotidien du chronomètre. L'action forcément intermittente de l'hydrogène avec l'appareil actuel rend les résultats moins certains et oblige naturellement à prolonger les expériences.

Les essais comparatifs d'élasticité n'ont pu être entrepris au Service Hydrographique, l'appareil dont a parlé M. Bouquet de la Grye dans sa note n'ayant pas, du moins à ma connaissance, été livré. Je crois me rappeler lui avoir entendu dire que sous l'inspiration de M. Phillips on allait procéder à la construction de deux de ces instruments ; mais il est à présumer que la mort du regretté Président du congrès chronométrique a fait interrompre ce projet. Nous n'avons donc pour nous guider au sujet des qualités relatives du palladium et de l'acier que le résultat des statistiques comparatives portant sur la [mot masqué] et la durée des services des chronomètres pourvus de spiraux de ces deux métaux. Mais quoiqu'il y ait de ce chef, comme pour l'action de l'hydrogène, matière à quelques conclusions défavorables au palladium, les résultats ne sont pas suffisamment probants pour nous permettre de proscrire l'emploi de ce métal dans la construction des spiraux de chronomètres, surtout en présence des avantages qu'il présente sur l'acier au point de vue des actions magnétiques.

De toutes façons le Service des instruments mettra toute la bonne volonté possible à entreprendre les expériences directes d'élasticité si les appareils dont il est question lui sont fournis ou s'il peut disposer de ressources suffisantes pour les faire construire.

Paris le 14 Octobre 1893

Ph Hatt

Dans la présente note M. Hatt n'a parlé que des chronomètres et compteurs c'est-à-dire des montres à échappement indépendant. Mais la question intéresse également, pour ne pas dire plus, les montres dites "Pour torpilleurs" lesquelles sont à échappement à encre.

Jusqu'ici ces montres sont à spiral en acier et cela probablement parce que les artistes éprouvent certaines difficultés à construire des spiraux en palladium de très petites dimensions.

Ce point sera également à mettre à l'étude.

G Fleuriais

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “[Note de Philippe Hatt sur les chronomètres non magnétiques avec un ajout de l'Amiral Georges-Ernest Fleuriais]”, 1893-10-14, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 16 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4607
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