[Note d'Anatole Bouquet de la Grye sur l'emploi des chronomètres sidéraux]

[à annexer au p.v. de la séance du [mot barré] <(4)> avril 1894]

Note pour le Bureau des Longitudes

Lorsque l'on a à bord une montre réglée sur le temps sidéral il semblerait a priori que la majeure partie des éléments de la Connaissance des temps ou de l'Extrait étant donnée à 0^h de temps moyen les calculs seraient plus compliqués que si l'on avait un chronomètre donnant le temps moyen de Paris.

En faisant les calculs comme ils se font à la mer c'est-à-dire en ne cherchant qu'une approximation de 1^seconde et dans le cas où l'on fait ce qui est l'habitude actuelle deux observations de jour [barré : et deux de nuit] avec le soleil et deux de nuit sur les étoiles on reconnait qu'en somme il y a quelque économie à employer le temps sidéral et un avantage en ce sens que la résolution du triangle fondamental se fait toujours de la même façon. Un exemple fera <mieux> saisir cette conclusion.

Supposons [barré : par exemple] que l'on demande les éléments du soleil le 5 mai 1896 à 6^h42^m54^s heure sidérale du chronomètre

Pour cela on prend le temps sidéral approché <le 5> [barré : à 0^h] à 6^h à la minute près ce qui se fait sans calcul et on le retranche de 6^h42^m. [barré : La différence] <Le résultat> est bien en temps sidéral, mais la différence <avec le temps moyen> est assez faible pour être absolument négligeable dans les calculs.

En effet la différence entre le temps sidéral et le temps moyen n'est que de 0,0027 de sorte que pour l'ascension droite ayant une variation maximum de 10^s et un intervalle de 12^h l'erreur commise ne serait que de ½ seconde environ.

Pour la déclinaison le maximum de l'erreur serait de 2".

Pour le temps vrai l'erreur serait insignifiante

D'où il s'en suit que la seule différence entre l'emploi du temps moyen et du temps sidéral consiste en ce que dans le second cas on a en plus une soustraction grossière d'heures et de minutes.

La même conclusion s'applique aux planètes. Pour les étoiles l'angle horaire est obtenu par une soustraction si on part du temps sidéral ; avec le temps moyen il faut le convertir en temps sidéral au moyen de la table en tenant compte des secondes l'ajouter au temps sidéral à midi moyen puis faire une soustraction avec l'ascension droite. Il y a [barré : deux] <une> opération en plus qui comporte trois <espèces> d'unités.

En résumé l'ensemble des calculs de jour et de nuit est <un peu> plus court avec l'emploi du temps sidéral.

A Bouquet de la Grye