Bureau des Longitudes - Séance du 24 octobre 1894

Bureau des Longitudes

Séance du 24 Octobre 1894

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés du registre.

[barré : Il reçoit une lettre de] M. le Ministre de l'Instruction Publique, [barré : demandant] écrit pour demander l'avis du bureau sur un projet d'identification du jour astronomique et du jour civil mis en avant par l'Observatoire de Toronto.

M. Faye rappelle que les calculs de la Mécanique Céleste de Laplace ont été faits en faisant commencer le jour à minuit. C'est <là> un argument en faveur de la réforme proposée.

MM. Tisserand et Loewy disent qu'ils réuniront des documents relatifs à cette question et qu'ils les soumettront dans quinze jours au Bureau qui pourra alors se prononcer en connaissance de cause.

[barré : M. le Ministre]

[barré : Une autre lettre de M. le Ministre est rap] Le Bureau reçoit une autre lettre de M. le Ministre relative aux [barré : obligations] <garanties> à exiger des voyageurs en mission.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il a vu [barré : à ce sujet] <pour le même objet> M. le Ministre des colonies qui paraît disposé à accepter les propositions du bureau ; il demande à M. de Bernardières de s'entendre avec lui pour formuler une note définitive [barré : à soumettre à M. Delcassé] qu'on remettrait à M. Delcassé après l'avoir soumise au Bureau mercredi prochain.

Le Bureau décide d'acheter le premier volume des œuvres d'Olbers qui lui a été envoyé en communication. M. le Président donne lecture de la lettre qu'il a adressée au Ministre pour demander l'autorisation de faire imprimer le 5^e volume des Annales chez Gauthier-Villars.

On parle de la rapide disparition de la tache australe de Mars.

M. Fizeau pense que cette planète à cause de son éloignement du Soleil et de la rareté de son atmosphère doit être à une très basse température. Sa surface serait entièrement recouverte de glaciers sillonnés comme ceux du Grönland [Groenland] d'immenses crevasses qui expliqueraient les apparences que nous appelons des canaux.

Quant à la coloration rouge elle pourrait s'expliquer de diverses manières par exemple par [barré : l'exemple] <la présence> d'organismes analogues à ceux que M. Nordenskjold [Nordenskiöld] a rencontrés sur la neige du Grönland.

On [barré : s'explique] comprendrait mieux ainsi la rapidité des changements observés à la surface de Mars.

On s'entretient ensuite des mesures de g faites par M. Collet dans les Alpes. M. Tisserand dit qu'il a reçu une lettre de M. Collet ; ce savant annonce une [barré : résultat] <anomalie> inattendu ; la valeur de g est à peu près la même à Bordeaux qu'à Grenoble malgré la proximité de la mer. Ce résultat est d'accord avec les mesures anciennes de Biot et Mathieu.

M. Collet solliciterait le patronage du Bureau. Après une courte discussion on décide de lui accorder une subvention immédiate de 500 francs.

A ce propos M. Fizeau dit que dans le calcul des attractions topographiques, il faut se garder de prendre les densités des roches qui sont portées à l'Annuaire.

Les chiffres de l'Annuaire se rapportent à une matière homogène et n'intéressent que le chimiste. Les roches naturelles présentent toutes sortes de fissures et de vacuoles qui diminuent leur densité réelle.

M. Bouquet de la Grye signale une divergence de plus de 40" entre les latitudes astronomique et géodésique d'un point de l'île de Ténériffe. L'attraction du pic en lui supposant une densité égale à 3 ne suffirait pas pour l'expliquer.

M. Brunner annonce que l'instrument des latitudes sera terminé au commencement de la semaine prochaine et qu'on s'occupera aussitôt de l'installer à l'Observatoire.

La séance est levée à 5 heures ¼

Le Secrétaire

Poincaré