Séance du 13 février 1895

Séance du 13 Février 1895

Présidence de M. Janssen

Le Procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit une lettre de M. le Ministre de la Marine, l'informant qu'il a désigné un officier <M. Morache> pour [barré : faire] s'embarquer sur le bâtiment qui doit partir pour l'Islande et pour faire [barré : les] dans cette station les observations magnétiques, sous la direction de M. le Commandant Houette.

M. de Bernardières donne à ce sujet quelques détails. Il est allé au Service Hydrographique et a demandé quels étaient les instruments que ce service pouvait mettre à la disposition du Bureau et des officiers qui vont entreprendre sous sa direction la Carte Magnétique du Globe. M. l'Amiral Maréchal a accueilli sa demande avec la plus grande bienveillance et lui a dit qu'il pourrait lui confier deux [barré : lots] <jeux> d'instruments de variation et deux jeux pour les observations absolues. Le premier lot [barré : serait pourrait] n'exigerait que des réparations insignifiantes que le Dépôt de la Marine ferait faire à ses frais.

Le second jeu d'instruments de variation avait été construit en vue de l'enregistrement photographique, il faudrait donc y adapter une lunette. Peut-être le Dépôt consentirait-il encore à supporter cette dépense, qui en tout cas serait minime.

Il y a donc moyen de pourvoir deux missions ; [barré : celle d'Islande de d'abor] <celle d'Islande d'abord> et ensuite une mission attachée à la division de l'Atlantique. Le ministre de la Marine a en effet donné l'ordre à Schwerer, qui doit remplir auprès de M. l'Amiral Fleuriais les fonctions d'aide de camp, de se rendre à Montsouris pour se familiariser avec l'usage des instruments magnétiques. Si M. l'Amiral Fleuriais était appelé à commander l'escadre de l'Atlantique, cet officier pourrait faire de nombreuses stations tant sur la côte orientale d'Amérique que sur la côte Occidentale d'Afrique.

La mission d'Islande devrait se mettre en rapport avec les observatoires de Norvège qui lui fourniraient des comparaisons précieuses. Son départ est fixé au mois d'Avril, et son retour au mois de septembre. Les instruments redevenus alors disponibles, pourraient être envoyés [barré : à Taïti] <dans les mers du sud>, et on pourrait faire quelques stations sous des latitudes aussi méridionales que possible. <Taïti [Tahiti] serait la station la plus convenable pour l'installation des instruments de variation.>

On pourrait donc avec [barré : des] <très peu de> dépenses, recueillir une somme importante de renseignements. On n'aurait à payer que le transport des instruments au parc St Maur et la construction des baraques. M. Cornu demande si le jeu d'instruments comprend [barré : un] <des> compteurs ; M. de Bernardières dit qu'il n'y en a pas mais que le Bureau pourrait à peu de frais en [barré : acquérir] faire l'acquisition.

M. Fizeau dit qu'on pourrait attirer l'attention des membres de la mission d'Islande sur l'importance scientifique des mines de spath. M. Tisserand rappelle que cette question a déjà été traitée au Bureau. On recherche d'anciens procès verbaux d'où il résulte que le gouvernement danois n'a pas cru pouvoir accorder aux ingénieurs français l'autorisation de faire des recherches dans les gisements de spaths qui [barré : lui] appartiennent à la Couronne. Les membres de la Mission devront se contenter des renseignements qu'on voudra bien leur fournir.

M. le Ministre écrit pour demander un état de prévision des dépenses pour 1895 en invitant le Bureau à faire toutes les réductions compatibles avec la marche des services. M. Loewy dit qu'aucune réduction n'est possible pour le service des calculs. D'un autre côté certaines réparations seront indispensables à l'Observatoire de Montsouris. <M. Tisserand dit> Le seul crédit [barré : auquel] sur lequel une réduction de 1000 francs serait possible est celui qui est affecté à la publication des Tables de la Lune de Delaunay ; mais [barré : en faisant] il faudrait faire observer que l'impression pourra commencer dans deux ans et qu'à ce moment il sera nécessaire de rétablir le chiffre primitif. Divers membres font observer que cette réduction ne serait pas sans inconvénient ; le Bureau se rallie à cette manière de voir.

M. Bouquet de la Grye signale une brochure sur le service chronométrique de Genève ; il fait observer que dans l'historique assez complet d'ailleurs qu'on y trouve [barré : dans cette broch] il n'est fait aucune mention de l'établissement où ce service a été installé pour la première fois d'une façon rationnelle et que les autres n'ont fait qu'imiter. Cet établissement est le Dépôt de la Marine.

M. Loewy dit que les [barré : exemp] <volumes> qui sont expédiés par l'intermédiaire du Service des Echanges Internationaux subissent de très longs retards. On pourrait peut être envoyer par la poste les exemplaires [barré : dest] de la Connaissance des temps et de l'Extrait qui sont destinés aux Observatoires, les autres continuant à passer par le Ministre. La dépense serait minime, 200 francs tout au plus, d'autant plus qu'on pourrait faire expédition en franchise aux Observatoires français.

Cette proposition est adoptée.

M. d'Abbadie dit que d'après un de ses correspondants, le col de Tende marqué dans l'Annuaire comme étant en France, serait sur le territoire italien. Cette observation est renvoyée à la Commission de l'Annuaire.

M. Tisserand signale une brochure de M. Vogel sur les spectres des planètes.

La séance est levée.

Le Secrétaire

Poincaré