Séance du 10 avril 1895

Séance du 10 Avril 1895.

Présidence de M. Janssen.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. Faye fait hommage au bureau d'un ouvrage de M. Cruls en français et en portugais qui contient le rapport de la commission scientifique chargée de déterminer le meilleur emplacement pour la nouvelle capitale du Brésil. Cet ouvrage est accompagné d'un atlas. M. Faye donne lecture d'une lettre de M. Cruls qui résume les travaux de cette commission.

M. le Président remercie M. Faye au nom du bureau.

M. Bouquet de la Grye présente un ouvrage en langue russe [barré : sur des] contenant des mesures de différences de longitudes dans la Sibérie Orientale. [barré : Ces mesures ont été faites] Dans ces mesures les plus grandes précautions ont été prises pour éliminer les équations personnelles ; les observateurs ont été échangés cinq fois.

M. Janssen <dit qu'il> a parlé à M. Milne-Edwards, président de la commission des missions scientifiques au ministère de l'Instruction Publique. [barré : Il est trop tard pour] Les missions pour 1895 sont déjà données, mais en faisant une demande immédiate, on pourrait obtenir 5000 francs sur l'exercice 1896.

<D'autre part> M. Bertrand n'a pas paru accueillir défavorablement la demande de 2000 francs pour achat d'instruments.

M. Antoni Poincaré fait une communication [barré : sur] <au sujet de> l'influence de la lune sur les grands mouvements atmosphériques. Le résumé de cette communication est annexé au procès-verbal.

M. A. Poincaré met sous les yeux du bureau des courbes représentant les variations de la pression moyenne sur les parallèles de 30° et de 10° et ces mêmes variations corrigées de l'influence des périodes lunaires.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il a [barré : fait] <calculé> pour Brest [barré : des moyennes pour 30 ou 40 années] <la pression moyenne> pour chaque jour de l'année en utilisant les observations de 30 ou 40 années ; il a [barré : reconnu] <vérifié> ainsi [barré : que] <l'exactitude de> la plupart des dictons populaires [barré : sont vérifiés] sur les saints de glace, l'été de la S^t Martin etc.

M. Fizeau rappelle que Laplace a fait des recherches analogues [barré : pour] <et> qu'il a étudié en particulier l'influence de la révolution synodique de la Lune ; il n'a obtenu que des résultats négatifs. Il est vrai qu'il ne s'est servi que des observations de Paris ; au bord de la mer le soulèvement périodique de la nappe d'eau ne peut manquer d'exercer une action mécanique purement locale sur les mouvements de l'atmosphère.

M. Bouquet de la Grye répond que les observations de Paris sont sans doute mauvaises ; la température de cette ville, échauffée à certaines heures par le charbon qu'on y brûle, est plus élevée que celle des environs ; il doit en résulter une colonne ascendante et des troubles [barré : graves] <importants> dans la répartition des pressions. L'influence locale des marées océaniennes [barré : l'observation du barom] est à peu près nulle comme le montre l'observation du baromètre à Brest et à Cherbourg, et c'est à une toute autre cause que sont dues les marées atmosphériques observées.

M. A. Poincaré fait observer en outre qu'il ne s'est pas occupé, comme l'avait fait Laplace de la révolution synodique, mais du mouvement de la Lune en déclinaison.

La séance est levée

Le Secrétaire

Poincaré