Séance du 15 mai 1895

Séance du 15 Mai 1895

Présidence de M. Faye

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. le Ministre de la Marine informe le Bureau que M. le Contre Amiral Fleuriais va prendre le commandement de l'escadre de l'Atlantique et lui demande de rédiger dans le plus bref délai possible les instructions destinées à la mission [barré : qui doit s'emba] des îles de l'Atlantique.

Une discussion s'engage sur la visibilité des détails sur les photographies astronomiques. M. Cornu croit que l'œil reste supérieur sous ce rapport à la photographie ; dans la partie visible du spectre on distingue des raies beaucoup plus fines que celles que la photographie peut déceler.

M. Loewy dit que quand un détail est à la limite de visibilité, l'œil le discerne par moment, puis le voit disparaître ; il peut alors y avoir doute on craint d'être victime d'une illusion ; la photographie n'est pas sujette à ces incertitudes. Sans doute il faut choisir une nuit particulièrement calme ; et toutes les plaques n'ont pas la même sensibilité, mais une photographie prise dans des conditions favorables est préférable à une observation directe.

M. Cornu signale un avantage de la photographie. Les radiations bleues sont [barré : tellement] beaucoup plus actives que les autres et à tel point que pour une pose suffisamment courte, tout se passera comme si la lumière était monochromatique ; on se trouve ainsi à l'abri des inconvénients dûs au défaut d'achromatisme.

M. d'Abbadie fait hommage au bureau d'un ouvrage [barré : au bur] russe où se trouve un mémoire sur la mesure des bases, et il fait l'analyse de cet ouvrage ; la communication de M. d'Abbadie est annexée au procès verbal. il ajoute qu'il a écrit à M. Yaderin [Jäderin] pour lui demander s'il pourrait à titre d'essai, mesurer la base de Juvisy par son procédé.

M. d'Abbadie fait remarquer qu'il a remis au bureau la traduction française de cet ouvrage, comme en fait foi le procès-verbal de la séance du 20 mars ; il n'a pas retrouvé cette traduction à la bibliothèque et elle ne figure pas non plus sur le registre de la correspondance.

M. Cornu présente un modèle en carton destiné à faire comprendre le fonctionnement de la lunette zénithale à deux miroirs rectangulaires dont il a déjà entretenu le bureau.

M. Loewy fait observer que cet appareil, précieux pour les observations rapides à cause de sa simplicité et de sa légèreté ne se prêterait pas à des observations très précises comme celles qui sont relatives aux variations de la latitude. Une moitié seulement de l'objectif concourant à la formation de chaque image, ces images seront allongées et changeront d'aspect à chaque instant.

M. d'Abbadie [barré : dit] <rappelle> qu'un appareil analogue a été essayé par M. Radau ; mais avec un seul miroir.

M. l'Amiral Fleuriais qui va prochainement arborer son pavillon sur le Duquesne, fait ses adieux aux membres du Bureau.

La séance est levée,

Le Secrétaire,

Poincaré