Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts - Séance de l'Instruction publique - Bureau des Longitudes - Séance du 19 avril 1899

Séance du 19 avril 1899.

Présidence de M. Poincaré

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

La correspondance comprend une lettre ministérielle annonçant que la Belgique adhère au projet de Congrès pour la décimalisation de l'heure.

M. Poincaré propose de modifier dans l'Annuaire [barré : la phrase] <l'indication> relative [barré : à Sirius et] aux satellites "invisibles" de Sirius. Il n'y [a] pas un satellite visible et un satellite invisible : on ne connaît à Sirius qu'un seul satellite qui est de 10^ème grandeur il est vrai, mais que l'on parvient aujourd'hui à distinguer malgré le voisinage de Sirius.

M. Janssen dit qu'il serait intéressant de faire l'analyse spectrale de la lumière émise par ce satellite. La masse est comparable à celle de Sirius ; tandis que son éclat est singulièrement plus faible.

M. Loewy dit que cette disproportion entre la masse et l'éclat s'expliquerait si le satellite ne renvoyait que de la lumière réfléchie.

M. Poincaré signale encore une rectification analogue à faire dans l'Annuaire, et relative à Procyon et à son satellite.

La commission de l'Annuaire est chargée de faire ces deux rectifications.

M. Loewy rappelle que M. le Ministre de l'Instruction Publique a compris la nécessité de protéger l'Observatoire contre les trépidations, et qu'il s'est montré disposé à faire faire les travaux nécessaires. Les études préliminaires ont été commencées : M. Bigourdan a constaté que les trépidations sont <beaucoup> plus faibles dans la cave qu'au niveau de la rue.

M. Loewy se propose d'essayer l’effet préservateur d'une tranchée étroite et profonde [barré : remplie de sable]. L'expérience sera faite d'abord au voisinage de la rue S^t Jacques <où le passage des voitures est le plus fréquent> sur un petit carré de terrain.

M. Cornu présente au Bureau les résultats numériques obtenus à Nice par l'observation de son long pendule en fer. Grâce à la constance de la dilatabilité du fer, la surcharge destinée à compenser l'action de la température se calcule [barré : assez exactement] <avec assez de> précision. La marche n' [barré : est] <a été pendant 1898> que de 0^s,12 environ à savoir -0^s,10 en hiver +0^s,12 en été. La correction barométrique est de 0^s,02 par millimètre de mercure. Les résultats seront encore meilleurs quand l'enceinte sera mieux protégée contre les variations extérieures de la température, et quand on aura éloigné les thermomètres des parois, pour les rapprocher de la tige des pendules.

M. Faye demande pourquoi l'on n'emploierait pas pour le pendule le ferro-nickel à faible dilatation de M. Guillaume.

M. Cornu répond que ce métal paraît changer de propriétés avec le temps.

M. Bouquet de la Grye dit que le pendule de M. Cornu donne des résultats remarquables pour un instrument aussi simple. Mais les horloges en usage <à l'observatoire> ont une marche inférieure à 0^s,12.

La séance est levée à 5^h

Le secrétaire G. Lippmann