Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts - Séance de l'Instruction publique - Bureau des Longitudes - Séance du 3 mai 1899

Séance du 3 Mai 1899.

Présidence de M. Poincaré

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

A propos d'une communication faite à la dernière séance, une discussion s'engage sur les méthodes photographiques propres à enregistrer le passage des étoiles au méridien. M. le Président rappelle que M. Lippmann a publié un projet d'appareil [barré : photographi] imaginé dans ce but. M. Lippmann donne quelques explications sur ce projet.

M. Loewy dit que lorsqu'il s'agit du Soleil, la précision est toujours limitée par la difficulté de maintenir l'appareil réglé jusqu'à l'heure de midi. Dans le cas des étoiles cette difficulté disparaît. Il restera à examiner l'appareil au point de vue de la flexion : l'appareil pourra être bon ou mauvais suivant la forme qu'on lui donnera : tout dépend de l'exécution. Il ne faut pas oublier d'ailleurs que la photographie ne peut donner que la position des étoiles par rapport au réticule : donnée brute qu'il faut ensuite réduire par de nombreuses corrections.

M. Cornu rappelle qu'une méthode photographique différente d'ailleurs de celles de M. Lippmann, est depuis plusieurs années en usage en Angleterre : il propose de remplacer la glace sans tain proposée par M. Lippmann par un miroir tournant : l'image mobile <d'une mire [fixe?]> dessinerait sur la plaque les cercles horaires : ce serait un tracelet lumineux.

M. le C^t Guyou fait observer que pour suivre les étoiles, l'observateur est par moment obligé de toucher à l'appareil, et par conséquent de lui communiquer quelques trépidations. Il s'ensuivrait que l'image du méridien <pourrait> s'imprimer en dehors de la position qu'elle devrait occuper. M. le Président demande si l'observateur est obligé d'intervenir fréquemment.

M. Loewy répond qu'un appareil bien construit peut être abandonné à lui-même pendant plusieurs minutes, c'est-à-dire pendant un temps suffisant pour fixer un très grand nombre d'étoiles.

M. Cornu donne quelques indications sur l'installation de son pendule à Nice. Les thermomètres ont été rapprochés de la tige ; cette amélioration donne des résultats déjà appréciables. M. Cornu décrit également l'installation faite au mont Vinaigre, pour la détermination de la vitesse de la lumière sur une distance de 45 kilomètres. Le faisceau de lumière passe à 100 ou 150 mètres au-dessus des sommets intermédiaires entre les deux stations, ce qui diminuera les perturbations de réfraction. On attend une saison favorable pour commencer les expériences.

La séance est levée à 5^h.

Le Secrétaire

G. Lippmann