Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts - Séance de l'Instruction publique - Bureau des Longitudes - Séance du 22 novembre 1899

Séance du 22 Novembre 1899.

Présidence de M. Poincaré

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

Une lettre de M. le Ministre des [barré : la Marine] <Colonies> recommande au Bureau M. le D^r Cureau, lequel revient du Haut Oubanghi [Haut-Oubangui] avec des cahiers d'observations astronomiques ; on espère que le Bureau voudra bien en faire faire la réduction.

M. Cornu communique au Bureau un article de l'Intermédiaire des mathématiques, ainsi que la réponse que [barré : M. Cornu] que lui-même a adressé à l'Intermédiaire, avec la collaboration de M. Roques des Vallées [Rocques-Desvallées]. Il s'agit d'une faute d'impression, et de quelques prétendues erreurs relevées dans la comparaison des calendriers.

M. Loewy fait observer que la détermination de la différence de longitudes Paris Greenwich exigera l'acquisition d'appareils nouveaux. Ces appareils seront soldés par un crédit accordé dans ce but à l'Observatoire de Paris <ainsi que les frais pour l'expédition de 1900. M. Loewy demande que les dits appareils restent ensuite la propriété de l'Observatoire ; il n'en [barré : resteront] <demeureront> pas moins à la disposition du Bureau des Longitudes.

La demande de M. Loewy est mise aux voix et adoptée.

M. le Président rappelle au Bureau qu'il sera nécessaire de répondre aux propositions de M. Christie relative à la mesure de la différence de longitudes Paris Greenwich. M. Loewy fait observer que le Bureau ne peut pas prendre d'engagements sans s'être assuré du concours financier du gouvernement. [barré : M. le Général Bassot dit que le Ministre de la Guerre prêtera deux enregistreurs chronométriques] ; quand [sic] aux fonds qu'il sera nécessaire de demander à l'Etat, [barré : il] <M. le Général Bassot> a eu l'occasion d'en entretenir [barré : M. Liard] <un haut fonctionnaire>, qui s'est montré disposé à appuyer la demande. Le gouvernement est donc officiement [officieusement] averti, et moralement engagé.

[en marge : Ces opérations devront se faire sous l'égide du Bureau des Longitudes par les soins de l'Observatoire de Paris.]

M. [barré : Comme] <Janssen dit qu'> il paraît plus correct néanmoins d'obtenir du ministère un engagement adressé directement au Bureau des Longitudes, M. le Président est chargé de saisir par écrit M. Liard de la question soulevée. Sur réponse favorable de M. Liard M. Loewy pourra [barré : fixer] <s'entendre> avec M. Christie sur la date des travaux ; il pourra annoncer en même temps à l'Astronome Royal, de la part de M. le Général Bassot que la publication des observations françaises aura lieu en 1900.

M. Loewy, à propos de l'observation récente des Léonidas, dit qu'il n'en a été vu qu'un petit nombre, à cause de la déviation perturbatrice exercée par Jupiter et Saturne sur la masse principale de l'essaim. En 1833 on a découvert une comète dont l'orbite était identique à celui de l'essaim de météores observé.

M. Poincaré fait observer qu'il y a dû y avoir une différence notable portant non seulement sur l'époque mais aussi sur les autres éléments.

M. Janssen dit que l'histoire paraît avoir enregistré le passage périodique de cet essaim depuis l'ère chrétienne. Il serait surprenant qu'il eut pu disparaître d'une manière aussi brusque. La concordance signalée serait donc douteuse. Il y a d'ailleurs des orbites sporadiques comme l'avait indiqué Le Verrier.

M. B. de la Grye signale à cet égard un léger manque de clarté dans la notice spéciale de l'Annuaire des Longitudes ; on ne rencontre pas chaque année un radiant dans la constellation du Lion, mais seulement des maxima [barré : vers certaines régions] <tous les 33 ans>.

M. Janssen signale l'utilité des ballons pour les observations de cette nature, et explique les précautions prises pour obvier aux inconvénients rencontrés.

La séance est levée à 4^h½

Le secrétaire

G. Lippmann