Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts - Service de l'Instruction publique - Bureau des Longitudes - Séance du 1er août 1900

Séance du 1^er Aout 1900.

Présidence de M. Faye

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

A propos du Procès Verbal de la dernière séance, M. Loewy donne quelques détails sur la méthode que l'on compte employer pour la différence de longitude Paris-Greenwich. On opèrera en comparant les pendules et non par les passages d'étoiles séparées. La transmission électrique des signaux exige en effet un réglage de l'intensité des courants qui est assez long et qui ne se maintient pas ; d'où la nécessité de n'envoyer de signaux que pendant un nombre limité de minutes.

M. Loewy rend compte au Bureau des résultats auxquels est arrivé la réunion récemment tenue à Paris pour la Carte du Ciel.

La réunion a eu d'abord à combler une lacune qui s'est produite parmi les observatoires qui collaborent à ce travail. Trois observatoires de l'hémisphère sud, sur 18, se sont trouvés hors d'état de tenir leurs engagements. Il a fallu s'employer activement à les remplacer. On s'est assuré en effet de la collaboration des observatoires de Montevideo, de Cordoba (La Plata) et de Perth (Swan River). La réunion a émis un vœu adressé à M. Chamberlain, pour que ce dernier observatoire soit pourvu des moyens de travail qui lui manquent encore.

Outre la construction de la Carte du Ciel, la [barré : Confér] Réunion a été saisie d'un nouveau problème : la mesure de la parallaxe du Soleil au moyen de la planète Eros, dont le voisinage [barré : de] <à> la Terre permettra d'obtenir une grande précision. M. Loewy a décidé la réunion à adopter un plan de travail général qui sera mis en œuvre par 32 observatoires au moins [barré : tout d'abord] tant en Europe qu'en Australie et en Amérique. [renvoi dans la marge : Voir la circulaire ci-jointe]

On emploiera la méthode micrométrique [barré : supérieure à la] <qui peut fournir des résultats aussi précis que la> méthode kilométrique qui [barré : comptait encore des partisans ; com] on mesurera donc la distance de la planète aux étoiles, en général faibles, qui se trouveront dans le champ restreint de la lunette. Afin de déterminer d'autre part la position des étoiles employées, on photographiera le matin et le soir la région du ciel <parcourue par l'astre> [observée ; on obtiendra ainsi le mouvement diurne d'Eros indépendamment de la parallaxe]. Les autres difficultés que l'on prévoit dans l'emploi de cette méthode sont d'ordre secondaire. Le mouvement propre d'Eros est assez rapide pour que l'on ne puisse immortaliser à la fois les images de la planète et des étoiles. La planète fera une traînée pendant que les étoiles [barré : pourront] viendront comme des points, ou inversement. Il pourra y avoir aussi à tenir compte du pouvoir [dispersif ?] de l'atmosphère.

M. Poincaré présente au Bureau des photographies amplifiées de Neptune obtenues par M. See.

La séance est levée à 5^h

Le Secrétaire

G. Lippmann