Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts - Service de l'Instruction publique - Bureau des Longitudes - Séance du 19 décembre 1900

Séance du 19 Décembre 1900.

Présidence de M. Faye

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

Le Bureau discute de nouveau la question soulevée dans la précédente séance : comment convient-il d'indiquer dans la Connaissance des temps la différence entre midi moyen et midi vrai? Après discussion, il est décidé, conformément à la proposition de M. le C^t Guyou, de mettre 23h au lieu de 11 heures. Sur la proposition de MM. Loewy et Cornu, il est décidé de conserver jusqu'à nouvel ordre, l'ancien titre en dessous du nouveau : angle horaire du soleil <vrai> [signe illisible] ou du soleil moyen.

Sur la proposition de M. le C^t Guyou le Bureau décide de demander à M. le Ministre des récompenses honorifiques pour plusieurs officiers ou professeurs d'hydrographie qui ont pris une part active aux expériences de décimalisation de la [barré : heure] circonférence.

M. Loewy rappelle au Bureau que les travaux préliminaires à la détermination de la différence de longitude Paris-Greenwich pourront commencer dès que l'Etat aura accordé les crédits nécessaires. Les conditions dans lesquelles cette opération sera entreprise, notamment l'emploi de 4 instruments prêtés par l'Angleterre, sont d'ailleurs connues du Bureau, et ont reçu son approbation.

M. Lippmann dit que l'on pourrait peut-être éviter l'erreur personnelle et les complications qu'elle entraîne, en ayant recours à la méthode américaine d'inscription des passages par la photographie. Il propose de modifier cette méthode de manière à [barré : éviter] ne pas toucher au réticule de la lunette. L'œil de l'observateur est remplacé par une petite chambre noire qui reçoit l'image des étoiles et celles des réticules. Un obturateur actionné par la pendule ne permet à l'image des étoiles de s'imprimer qu'au moment des battements de la pendule. [renvoi en marge : voir note ci-jointe]

M. Loewy dit qu'il faudrait dans cette méthode se tenir en garde contre les retards dûs au fonctionnement de l'électroaim qui actionne l'obturateur.

M. Lippmann dit qu'un électroaimant bien disposé, comme ceux dont on use dans la télégraphie à grande vitesse fonctionne avec une précision d'un 1/1500^ème de seconde.

M. Poincaré rappelle que les astronomes allemands qui font usage de l'appareil de Repsold paraissent disposés à [barré : essayer] [mot illisible] quelque méthode [barré : indépendante] <qui soit de nature à atténuer> de l'erreur personnelle.

M. Cornu fait hommage au Bureau du rapport qu'il a écrit sur la détermination de la vitesse de la lumière à la demande du Congrès de Physique. A ce propos M. Cornu donne quelques indications historiques sur la collaboration interrompue de Fizeau et de Foucault. Il précise également les réserves qu'il a cru devoir faire sur l'emploi de la méthode du miroir, dans les conditions où se [barré : est] <sont> placés les physiciens américains.

La séance est levée à 5^h

Le Secrétaire

G. Lippmann