Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

[Rapport du Commandant Emile Guyou sur les modifications de budget de l'Observatoire de Montsouris]

Titre [Rapport du Commandant Emile Guyou sur les modifications de budget de l'Observatoire de Montsouris]
Créateur Guyou, Émile (1843-1915 ; capitaine de frégate)
Contexte Volume 1900-1902
Date 1902-03-19
Identifiant O1900_1902_144
Relation O1900_1902_143
Format 20,2 x 31 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Rapport;
Description

Séance du 19 mars 1902.

J'ai le regret d'avoir à annoncer au Bureau que le Parlement vient de supprimer tous les crédits du Ministère de la Marine relatifs à l'Observatoire de Montsouris.

J'ai déjà été informé officiellement que les quatre lieutenants de vaisseau détachés à cet Etablissement seront renvoyés à leurs ports le 1er Avril et je sais qu'il est décidé que l'officier-marinier retraité et les trois timoniers qui assurent le service intérieur seront supprimés très prochainement.

J'ajouterai enfin qu'un certain nombre d'allocations secondaires pour chauffage, éclairage, frais de bureau, et menues dépenses, s'élevant annuellement à la somme de 845 francs étaient payées par la marine, et vont retomber à la charge de l'Etablissement.

Toutes ces mesures ont été provoquées par le Rapporteur du Budget de la Marine, M. Lockroy. M. Lockroy, étant ministre, avait déjà supprimé une fois les officiers de Montsouris ; mais, sur les instances de l'Amiral de Cuverville, alors chef d'Etat-major général de la Marine, la mesure n'avait pas été étendue au personnel secondaire, l'Etablissement avait pu ainsi conserver son organisation et la suppression des officiers pouvait n'être considérée que comme une mesure provisoire. C'est grâce à cela que, lors de l'entrée en fonctions de l'Amiral Bienaimé comme chef d'Etat-major, sous le ministère actuel, je pus obtenir le rétablissement de ces officiers. Cette fois la mesure est radicale, elle supprime toutes les ressources nécessaires au fonctionnement de l'organisation actuelle, enfin, si l'on en juge par les tendances manifestées depuis huit ou dix ans de divers côtés, on a tout lieu de la considérer comme définitive. Il faut donc, ou organiser l'Etablissement sur de nouvelles bases, ou se résigner à sa suppression.

Cette dernière mesure présenterait de très graves inconvénients ; aujourd'hui, en effet l'Observatoire de Montsouris est devenu l'Ecole pratique d'Astronomie <à laquelle> viennent s'instruire et s'exercer les voyageurs ainsi que les personnes qui désirent se consacrer à l'astronomie. Notre Etablissement est le seul qui soit convenablement organisé pour ce genre d'études. La fermeture créerait donc une lacune très regrettable ; j'espère qu'il sera possible de l'éviter de la manière suivante :

Le personnel enseignant se compose de M. Bigourdan astronome titulaire de l'Observatoire de Paris professeur, et de M. Claude professeur adjoint, instructeur pratique. La conservation de ce personnel est strictement indispensable, j'ajouterai que les indemnités de 1500 francs allouées à chacun d'eux est un minimum qui ne peut être réduit.

Il est nécessaire en outre qu'il y ait à l'Observatoire, en permanence, une personne sûre pour veiller sur les instruments, pour répondre aux visiteurs intéressés, etc… Autrefois c'était [barré : le département] un <retraité> de la marine qui remplissait cet office comme Secrétaire du Directeur. – Nous n'avons plus aujourd'hui le moyen de payer un secrétaire spécial, mais on pourrait confier cet emploi à M. Claude en le logeant à l'Observatoire même.

Quant aux timoniers, ils [barré : derniers] <seraient> remplacés par un employé unique, à 1500 ou 1800fr, logé dans les combles de l'établissement. Cet employé serait chargé de la propreté et servirait d'assistant aux observateurs.

Mais, pour réaliser cette nouvelle organisation, il serait nécessaire de faire quelques modifications aux aménagements : Le premier étage composé actuellement de la salle des conférences et de quatre chambres à coucher, serait affecté comme logement à M. Claude, toutes les pièces seraient mises en communication soit trois portes de communication à percer dans des cloisons. – Une des pièces serait disposée en cuisine.

La salle des conférences serait reportée au rez-de-chaussée dans le bureau actuel du Directeur agrandi par la suppression d'une cloison existant actuellement.

L'assistant serait logé dans les combles mansardés. Une mansarde serait convenablement installée pour le cas où un observateur aurait besoin de passer la nuit.

J'espère que la Ville de Paris nous viendra en aide pour ces constructions ; en tous cas nous avons quelques économies qui nous permettraient de faire le travail.

Je demande au Bureau de vouloir bien m'autoriser à modifier l'organisation de Montsouris dans le sens que je viens d'indiquer.

Les ressources actuelles de 6500frs <par an> suffiraient pour assurer le fonctionnement de l'Ecole.

Je dois faire observer, avant de terminer que plusieurs instruments de l'Observatoire appartiennent à la Marine ; Chronomètres, pendules, théodolites etc. ; j'espère que nous pourrons les conserver un certain temps.

Le Membre du Bureau des Longitudes,

Directeur de l'Observatoire de Montsouris,

Guyou

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1900-1902
Citer ce document “[Rapport du Commandant Emile Guyou sur les modifications de budget de l'Observatoire de Montsouris]”, 1902-03-19, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/5562

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