Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 juin 1903

Procès-verbal de la Séance du 10 juin 1903.

Présidence de M. Gautier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. Poincaré fait connaître un théorème général, relatif à la Théorie des marées, et qui conduit à des conséquences intéressantes. Il est parvenu, en effet, à démontrer que la valeur moyenne d'une certaine intégrale [mot barré] qui joue un rôle dans cette théorie, est toujours nulle, et l'on peut en conclure que le moment de la résultante de l'action de la Lune sur les eaux soulevées a aussi une valeur moyenne nulle, de sorte que le retard des marées ne saurait produire un ralentissement de la rotation de la Terre. Cet effet ne pourrait être produit que par le frottement des eaux ; mais, l'on sait, par les recherches de M. Hough, que le retard des marées, dû au frottement, est presque négligeable, de sorte qu'il est permis de faire abstraction du frottement dans les questions de cette nature. Il faut donc admettre que l'influence des marées océaniennes [mot barré] sur la durée du jour est tout à fait minime, et ne peut plus être invoquée pour expliquer des phénomènes astronomiques tels que l'accélération du moyen mouvement de la Lune. Il ne resterait alors, comme cause possible d'un ralentissement, que l'action des marées intérieures, dues à la viscosité et à l'élasticité de la partie solide du globe, et dont M. Georges Darwin a étudié les effets dans une série de mémoires.

M. le Général Bassot demande que les instruments de l'Observatoire de Montsouris soient mis à la disposition des officiers de l'Etat-major pour compléter son instruction. Cette demande est accordée avec empressement.

Séance levée à 4^h½.

Le Secrétaire

R Radau