Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 17 juin 1903

Procès-verbal de la Séance du 17 juin 1903.

Présidence de M. Gautier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

La Correspondance [barré : comprend] <comprend> une lettre du Ministre de l'Instruction publique, invitant le Bureau à lui communiquer, avec le 25 juin, ses propositions pour des nominations dans l'ordre de la Légion d'honneur.

M. Poincaré fait connaître les conclusions d'un récent travail de M. Brown, concernant le mouvement du périgée et du nœud de la Lune. M. Brown ayant complété le calcul des termes d'ordre élevé, les valeurs finales des mouvements en question [mot barré] se trouvent maintenant en parfait accord avec les valeurs observées, tandis que les nombres théoriques de Hansen s'en écartaient sensiblement. Il s'ensuit que la modification de <la> loi de Newton qui a été récemment proposée par A. Hall <et M. Newcomb> pour expliquer certaines anomalies des mouvements planétaires, et qui consiste à remplacer le carré de la distance par une [mot barré] puissance légèrement différente, n'est pas justifiée pour la Théorie de la Lune.

Un [mot barré] Rapport de M. Albrecht, sous-directeur du Bureau central de l'Association géodésique, sur la dernière campagne du Service international des Latitudes, donne lieu à une discussion animée. Les observations qui se poursuivent dans les six stations, distribués le long du parallèle de 39°, depuis quatre ans, ont montré que l'amplitude de la spirale que décrit le pôle de rotation à la surface du globe, après avoir diminué pendant quelque temps, comme à augmenter assez vite et atteint déjà 0",20, la variation totale des latitudes étant de 0",40. Les écarts constatés sont représentés d'une manière assez satisfaisante pour une formule à deux termes qui dépendent de la longitude de la station ; mais l'accord devient encore meilleur par l'introduction d'un troisième terme, indépendant de la longitude, [mot barré] qui a une période annuelle et s'annule vers les équinoxes. L'existence de ce terme a été signalée par l'astronome japonais Kimura ; mais l'amplitude de la variation en question ne dépasse pas [barré : quelques] 0",04 ou 0",05, et il paraît difficile d'en expliquer l'origine. C'est pour éclaircir ce point très obscur que M. Chandler propose l'établissement d'une seconde série de stations dans l'hémisphère austral, le long du parallèle de 34°, où se trouvent déjà les observations de Sydney et du Cap de Bonne-Espérance, et sa proposition a été appuyée par le Conseil de la Société royale astronomique. On a quelque peine à admettre que les observations de latitude permettent de constater avec certitude des variations aussi faibles.

M. Loewy, <pour accéder au désir de MM. Downing et Bauschinger,> demande au Bureau de souscrire à 12 exemplaires d'une nouvelle édition des Tables astronomiques et hydrographiques de Bagay, que prépare la maison Didot. Ces Tables sont très commodes pour les applications pratiques ; le prix d'un exemplaire sera de 20fr. La souscription est accordée.

M. Loewy présente au Bureau de nouveaux spécimens de la Carte du ciel, publiée par l'Observatoire de Paris. Il donne quelques explications sur l'emploi des [réseaux ?] qui s'impriment sur les clichés et qui servent à la détermination des positions relatives des étoiles. M. le Président donne aussi quelques renseignements à ce sujet. M. Bigourdan indique, dans le rapport du Dr Arndt, directeur de l'observatoire de Neuchâtel, pour 1902, la mention d'une discordance entre la longitude astronomique Paris-Neuchâtel et la longitude géodésique. Le général Bassot et M. Loewy entrent dans quelques détails à ce sujet.

Séance levée à 5^h½.

Le Secrétaire

R Radau