Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 1er juillet 1903

Procès-verbal de la Séance du 1^er juillet 1903.

Présidence de M. Gautier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Président donne lecture de la lettre qui sera adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique, concernant la participation du Bureau des Longitudes à l'Exposition universelle de S^t Louis.

M. Loewy, annonçant la publication du 7^ème fascicule de l'Atlas photographique de la Lune, dont les planches se rapportent à une phase voisine de la Pleine Lune, entre dans quelques détails sur les perfectionnements apportés au mode d'opération, et qui ont permis d'éviter les contrastes excessifs des images focales sans compromettre la fidélité de la reproduction, en répartissant la pose proportionnellement à la luminosité des régions visées, et en recourant, au besoin, à un traitement spécial dans l'exécution des agrandissements. On est arrivé ainsi, peu à peu, à assurer la supériorité de la photographie sur l'observation directe : les images photographiques embrassent un champ plus étendu ; elles donnent des gradations de teinte qu'il serait impossible de saisir directement ou de rendre par le dessin ; elles sont rigoureusement fidèles, également détaillées dans tous les parties, et peuvent être étudiées à loisir. La confrontation des passages lunaires, pris sous des éclairements différents, donne une sécurité d'interprétation inespérée. On reconnait aisément les vestiges des phénomènes volcaniques ; et notamment ces traînées blanches qui sont probablement des dépôts de cendres, dispersées par les vents. La diffusion de ces traînées à de grandes distances atteste, dans le passe, l'existence d'une atmosphère appréciable, tandis que l'absence d'eau courante est confirmée par l'état de conservation de ces dépôts.

Cette intéressante communication provoque une discussion à laquelle prennent part MM. Bouquet de la Grye, Poincaré, Darboux, [barré : et qui] sur les causes physiques de la propagation des traînées que l'on peut aussi regarder comme des coulées volcaniques. M. Lippmann, de son côté, fait quelques remarques sur les moyens d'augmenter et de régler la sensibilité des plaques.

M. Loewy revient sur les difficultés que fait naître l'application [mots barrés] des règlements de l'administration centrale aux calculateurs du Bureau des longitudes, qui sont, en somme, obligés de fournir un travail exactement défini et délimité, qu'il n'est pas toujours facile d'évaluer en heures, mais dont les résultats, indispensables pour les publications du Bureau, sont toujours contrôlés et vérifiés. Il y aurait grand avantage à [mot barré] modifier un peu la répartition des ressources disponibles, en augmentant les traitements fixes [mot barré] et en diminuant le nombre des heures supplémentaires, mesure qui n'entraînerait aucune augmentation des dépenses prévues. Après une discussion approfondie, à laquelle prennent part MM. Héraud, Poincaré, Darboux, Bigourdan, M. le Président se charge de faire, à ce sujet, les démarches nécessaires auprès de l'administration. M. le général Bassot fait savoir que la prochaine réunion de la Conférence géodésique aura lieu à Copenhague, le 4 août. [mots barrés] On y communiquera les résultats de la nouvelle détermination de la différence de longitude Paris-Greenwich ; M. Darwin apportera [mot barré] ceux des observateurs anglais ; il serait à souhaiter qu'on eût aussi ceux des [barré : observateurs] <astronomes> français. M. Bigourdan donne, à ce propos, quelques détails sur les difficultés occasionnées par les variations des niveaux à bulle <d'air> avec la température. MM. Lallemand, Gautier, Poincaré, présentent des remarques sur les moyens de remédier à certains défauts des niveaux.

Séance levée à 5^h½.

Le Secrétaire

R Radau