Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 20 janvier 1904

Procès-verbal de la séance du 20 janvier 1904.

Présidence de M. Gautier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

On décide que la Commission des [mot barré] stations magnétiques se réunira après la séance.

La correspondance contient une lettre du Ministre de l'Instruction publique annonçant que M. Gutesmann est nommé officier de l'Instr. publ., et M. Carbonnel [Carbonnell] officier d'Académie.

M. Bouquet de la Grye attire l'attention sur la Carte générale bathymétrique des Océans, qui a été entreprise sous les auspices d'une commission internationale présidée par le P^ce de Monaco, et sous la direction de M. Sauerwein, avec le concours du professeur Thoulet. Cette carte, à l'échelle du 1/10 000 000^e, se compose de 24 feuilles ; elle porte tous les sondages effectués jusqu'au mois de juillet 1903 ; les courbes isobathes, [mot barré] qui vont jusqu'aux profondeurs de 9000^m, ont été vérifiées à l'aide des cartes les plus détaillées, <et les renseignements inédits> fournis par les Services hydrographiques des divers pays et par les Compagnies des câbles sous-marins. La Carte donne ainsi une idée assez nette du relief sous-marin de l'ensemble des Océans.

M. le commandant Bourgeois fait une importante communication sur les mesures de la pesanteur, commencées par la mission chargée de la revision de l'arc de Quito. Il n'y a encore qu'une station de faite, celle de Riobamba, à la base fondamentale, mais elle présente déjà une grand intérêt.

Toutes réductions faites, la valeur de g, à Riobamba, à l'altitude d'environ 3000^m, est 9,77415. Ramenée au niveau de la mer par la formule de Bouguer, en adoptant, comme densité moyenne de la couche compris entre la station et la surface de référence, le nombre 2,3, elle devient

9,77415 + 616 = 9,78031.

C'est, à très peu près, le nombre que donnerait la formule de Helmert, pour la latitude de Riobamba et l'ellipsoïde de Bessel (à savoir 9,78039). A contraire, <si> l'on réduisait au niveau de la mer en ne tenant compte que de l'altitude et en supprimant le second terme de la formule de Bouguer, suivant le conseil de M. Faye, on trouverait

9,77415 + 920 = 9,78335,

c'est-à-dire une valeur trop forte d'environ 300 unités de la 5^ème décimale. Ce résultat est en contradiction avec ce qu'on aurait pu attendre d'après les observations faites dans l'Himalaya.

M. Poincaré donne quelques explications sur les formules qui servent à [mot barré] faire la réduction au niveau de la mer. On sait que M. Faye, généralisant les résultats obtenus dans l'Inde, a proposé de supprimer le terme de la formule de Bouguer [mot barré] <qui dépend> de l'attraction des montagnes, en supposant qu'il existe des vides qui compensent [mot barré] <l'influence> des masses soulevées. Cette hypothèse a été confirmée par beaucoup d'observations faites à des altitudes considérables, mais elle s'est trouvée en défaut [barré : dans] assez souvent, la compensation étant incomplète ou nulle, comme on l'a constaté dans le Caucase, et comme on vient de le constater à Riobamba.

Séance levée à 5^h½.

Le Secrétaire

R Radau