Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 25 mai 1904

Procès-verbal de la séance du 25 Mai 1904.

Présidence de M. Lippmann.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Président donne lecture d'une circulaire de M. Abbe, demandant les observations qui auraient pu être faites sur une diminution accidentelle de la transparence de l'atmosphère pendant l'année 1902. MM. Loewy et Bouquet de la Grye font à ce sujet diverses remarques d'où il résulte seulement qu'une telle diminution doit être difficile à mettre en évidence ; elle aurait cependant pour effet de rapprocher les extrêmes de la température diurne.

M. Lippmann fait ensuite un rapport verbal sur les décisions prises par la Commission de l'éclipse, qui s'est réunie hier encore à 2^h. Elle avait déjà reconnue la nécessité de demander 50.000^f pour les instruments neufs, destinés à former le matériel permanent nécessaire à l'observation des éclipses de soleil en général. Quant aux frais nécessités par l'adaptation des [barré : matériel] <instruments> déjà existants et par les indemnités, transports, abris etc. relatifs à l'éclipse de 1905, ils monteraient à 47 000^f environ, en y comprenant 5000^f d'imprévu ; ce qui conduirait à la somme totale de 97 000^f.

En outre M. Lippmann lit un projet de rapport au Ministre de l'Instruction publique et destiné à servir de commentaire à la demande de crédits. Après quelques modifications suggérées par divers membres, ce projet est adopté. [barré : et]

M. Lippmann a été avisé qu'un observatoire américain fait construire un grand cœlostat dont le miroir principal doit avoir 35 pouces de diamètres ; en outre, il y aura un second miroir recevant les rayons du premier, de sorte que la lunette sera complètement fixe.

M. Bigourdan a eu récemment le prof. J. A. Pollock qui, avec le prof. R. Threlfall, a construit une balance de gravité à fil de Quartz. D'après M. Pollock cet appareil donne aujourd'hui la gravité relative avec une approximation de 3/1.000.000, la même à peu près que l'on obtient avec les bons appareils à pendule. Une difficulté considérable tient à la détermination de la température, mais on arrive à évaluer celle-ci à moins de 0°,01 ; <ce qui est plus que suffisant> et l'avantage de cet appareil c'est qu'il n'exige pas la connaissance de l'heure ; l'appareil est assez léger pour être porté commodément à la main par deux personnes ; il s'est d'ailleurs montré parfaitement résistant. Sa sensibilité peut être augmentée encore ; <mais> [mot barré] leurs inventeurs [barré : espèrent pouvoir] <n'ont pu> mettre en évidence l'attraction <[barré : même]> de la Lune, comme ils l'auraient <espéré d’abord.>

M. le C^t Guyou a fait quelques essais de vérifications sur les sextants de MM. Ponthus et Therode ; mais il ne peut dire encore ce qui sera possible en fait de vérifications définitives ; [barré : et] il lit un projet de réponse au ministre pour lui dire que le Bureau, dans la limite de ses moyens, s'emploiera de son mieux à satisfaire les constructeurs qui lui présenteront des instruments à vérifier. Ce projet de réponse est adopté.

M. Bouquet de la Grye, chargé autrefois, par l'Académie, de réduire les observations de tous genres faites lors du passage de Vénus sur le soleil, a achevé complètement ce travail et se propose de le soumettre à la Commission académique du passage de Vénus ; mais auparavant il [barré : se propose d'] en présente les conclusions au Bureau des Longitudes. Le résultat général conduit, par la parallaxe solaire, à la valeur 8",80.

M. le C^t Guyou a appris qu'en Allemagne on est parvenu à transmettre fidèlement à distance les mouvements de la rose d'un compas ; ce résultat serait obtenu au moyen du bolomètre. Il signale à l'attention du Bureau l'importance que présente, pour la marine, toute solution satisfaisante de ce problème.

La séance est levée à 4^h½

Le Secrétaire

G. Bigourdan