Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 19 octobre 1904

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 19 octobre 1904
Créateur Bigourdan, Guillaume (1851-1932)
Contexte Volume 1903-1905
Date 1904-10-19
Contributeur Bigourdan, Guillaume (1851-1932); Lippmann, Gabriel (1845-1921);
Identifiant O1903_1905_112
Format 18,8 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès-verbal de la séance du 19 Octobre 1904.

Présidence de M. Lippmann

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

MM. Radau et Loewy donnent divers détails sur de nouvelles tables de réfraction que propose de calculer M. L. de Ball, de l'Observatoire Kuffner : sous cette nouvelle forme, les Tables ne pourraient aller que jusqu'à 75° de distance zénithale et d'ailleurs deviendraient fort volumineuses si on voulait faire varier dans des limites étendues les deux arguments, c'est-à-dire la pression barométrique et la température.

M. Bouquet de la Grye dit qu'à Melbourne la réfraction change, pour une même distance zénithale, suivant qu'on observe un astre situé au-dessus de la mer ou au-dessus de la terre ferme.

Sur l'invitation du Président, M. Poincaré, puis M. Darboux, qui viennent d'arriver de l'Exposition de St Louis, donnent d'intéressants détails sur les établissements scientifiques visités par eux dans l'Amérique du Nord, particulièrement sur les observatoires du Mt Hamilton et de Harvard Collège.

A l'Observatoire Lick, dont l'altitude est d'environ 1400m, ils ont pu examiner des astres, à la grande lunette ; cet instrument présentait des images parfaitement nettes et bien calmes, même avec un grossissement de 2700. Puis les images se sont gâtées, ce que l'on a attribué à l'air chaud qui s'élevait de forêts incendiées dans le voisinage. – Un peu au sud au mont Wilson>, on construit à 1700m d'altitude un nouvel observatoire qui sera une succursale de l'Observatoire Yerkes ; il sera muni d'un spectro-héliographe à deux fentes monté sur une lunette horizontale placée devant un sidérostat.

Le grand réflecteur Crossley était encore démonté : on lui construit une nouvelle monture bien rigide ; dans sa monture/primitive il a donné, entre les mains du directeur décidé, M. Keeler, de beaux spectres de diverses étoiles nouvelles, etc.

Le petit réfracteur a été employé à obtenir des photographies de nébuleuses. Un grand spectrographe [barré : du même observatoire] est placé dans une étuve dont la température est maintenue constante au moyen d'un thermostat : l'amplitude des variations de température ne dépasse pas 0°,1. On a pris également des dispositions spéciales pour éviter les flexions. Pour spectre de comparaison, celui de l'étincelle jaillissant entre des électrodes de titane est souvent employé.

L'Observatoire de Harvard offre, par la [barré : dimension] <petitesse relative> de ses instruments, un grand contraste avec celui de Lick ; mais il n'en donne pas moins une excellente impression pour la quantité de travail utile qu'il fournit : On y remarque notamment une petite lunette photographique, ayant peut-être 0m,80 de foyer, qui chaque nuit donne une image [barré : photographique] de tout le ciel : les changements de plaque et les changements de position se font automatiquement. D'autres lunettes photographiques donnent [barré : de même] <respectivement> une image de tout le ciel en 1 mois <et> en 1 an.

Le grand réfracteur est muni d'un prisme objectif ; pour corriger approximativement l'influence de la réfraction, qui exigerait de faire souvent usage des rappels, le mouvement d'entraînement peut varier un peu ; et l'axe horaire peut aussi être déplacé légèrement. On [barré : y] emploie aussi <à Harvard> un grand photomètre à coin, à grand rendement ; les étoiles y sont comparées à une étoile artificielle.

[barré : A Harvard,] Le personnel secondaire <y> est relativement nombreux et formé surtout par des dames, dont l'une a trouvé sur les clichés un assez grand nombre d'étoiles variables. Pour chercher ces étoiles on compare l'image négative d'une région céleste à l'image positive de la même région, prise à quelque temps de distance ; la comparaison se fait par superposition.

On construit en ce moment un grand réflecteur coudé qui sera, en partie, supporté hydrostatiquement, afin de diminuer les frottements sur les coussinets.

Les plaques sont emmagasinées et classées dans une grande salle qui renferme 180.000 clichés ; en outre une autre salle, l'infirmerie, est consacrée aux clichés qui ont quelque défaut.

[barré : D'ailleurs toutes les autres / parties autres que l'astronomie paraissent]

Partout, d'ailleurs, les divers services scientifiques paraissent organisés d'une manière supérieure. Les établissements techniques, tels que l'Institut électro-technique de New-York, l'Institut technologique de Boston, etc. sont dotés de tous les moyens de recherches.

Le président félicite MM. Darboux et Poincaré de leur <heureux> voyage et les remercie des intéressants renseignements qu'ils viennent de donner.

M. le Ct Guyou [barré : dit qu'il] a vu [barré : M.] le Doyen [barré : Appel], de la Faculté des Sciences <M. Appel [Appell]>, au sujet de la difficulté qui pourrait surgir entre l'Université et l'Observatoire de Montsouris : les craintes qu'on avait pu concevoir ne se réaliseront pas, et il est entendu que l'Observatoire [barré : pourra] <sera libre de> recevoir aussi bien [barré : ceux] <les étudiants> qui n'ont pas versé les droits [barré : relatifs] afférents à l'usage des laboratoires que ceux qui [barré : ne] les auront [barré : pas] versés.

M. Loewy rappelle que dans l'Annuaire de 1905 on doit donner quelques développements à la partie spectroscopique ; [barré : et] il est entendu que M. Lippmann s'occupera incessamment de cette question.

M. Janssen [barré : recommande au Bureau] dit qu'il serait intéressant de déterminer l'intensité de la pesanteur au sommet du Mt Blanc ; il prie le Bureau de vouloir bien s'intéresser à cette question.

<Une notre de M. le Bibliothécaire, sur l'état du catalogue des livres du Bureau, sera lue dans une prochaine séance.>

La séance est levée à 5h

Le Secrétaire : G. Bigourdan

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Lippmann, Gabriel (1845-1921)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1903-1905
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 19 octobre 1904”, 1904-10-19, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/5727

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