Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 mars 1905

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 mars 1905
Créateur Bigourdan, Guillaume (1851-1932)
Contexte Volume 1903-1905
Date 1905-03-29
Contributeur Bigourdan, Guillaume (1851-1932); Radau, Rodolphe (1835-1911);
Identifiant O1903_1905_140
Format 19 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès-verbal de la Séance du 29 Mars 1905.

Présidence de M. Radau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Ministre de l'Instruction publique écrit pour informer le Bureau qu'il a l'intention de nommer prochainement un astronome chargé d'aller à Cordova [Córdoba] (République Argentine) pour collaborer à l'étude des variations de latitude, entreprise par l'Association géodésique internationale ; et il prie d'informer les intéressés.

Les conditions d'indemnités offertes à cet astronome par le ministère ne concordent pas avec celles qui avaient été arrêtées par l'Association géodésique ; aussi divers membres sont d'avis qu'il y a lieu de demander des explications à ce sujet ; M. Bouquet de la Grye veut bien se charger de se rendre, dans ce but, dans les bureaux du Ministère.

M. Loewy communique une lettre dans laquelle M. le gouverneur de l'Afrique occidental, M. Roume, demande le patronage du Bureau pour entreprendre une détermination télégraphique directe de la différence de longitude Brest-Dakar.

M. Bouquet de la Grye, qui a déterminé autrefois la différence de longitude St Louis – Dakar – Ténériffe – San-Fernando, sera extrêmement heureux de voir reprendre cette opération par une voie plus directe ; mais il pense qu'il faudra s'entourer de toutes les garanties possibles, au point de vue de la précision ; il pense, en outre, comme il a déjà eu l'occasion de le dire il y a quelque temps, que cette opération Brest-Dakar ne devrait pas être <entre> prise isolément ; il faudrait y joindre la jonction avec le Cap, Zanzibar, etc., de manière à fermer le circuit tout autour de l'Afrique.

M. Bigourdan demande si à Brest on pourrait lancer, sans dommage pour le cable, un courant assez fort pour actionner à Dakar des appareils inscripteurs.

M. Bouquet de la Grye croit cela douteux ; en tout cas il a procédé, entre Dakar – San-Fernando, par la méthode du miroir.

Il s'engage à ce sujet une discussion entre divers membres. M. Lippmann fait remarquer notamment que le cable agit non seulement en affaiblissant le courant, mais encore en changeant la forme de l'onde : celle-ci arrive insensiblement d'abord, puis croît et se termine comme elle avait commencée ; dans ces conditions il est difficile de savoir ce qu'il faut noter.

M. Deslandres demande s'il ne serait pas préférable d'inscrire [barré : les sign] sur une plaque photographique les signaux lumineux venant du petit miroir.

Pour clore cette discussion, et sur la proposition de M. Darboux, on décide que <M. Loewy, au nom> du Bureau, verra M. Roume et lui dira que l'on [barré : verra] <serait heureux de voir> entreprendre cette opération avec le plus grand intérêt, mais qu'elle exigera des instruments perfectionnés, des observateurs spéciaux et des préparatifs à la fois longs et coûteux.

M. Rayet écrit [barré : de Bordeaux] pour demander dans quelle localité le Bureau voudrait le voir s'installer pour observer l'éclipse de Soleil. Il croit d'ailleurs que Burgos présente bien des avantages, particulièrement pour des observateurs déjà fixés à Bordeaux. On lui répondra que le Bureau ne voit [barré : à cela] aucun inconvénient à ce qu'il choisisse aussi Burgos, quoique peut-être il doive se trouver là avec la mission de M. Deslandres.

M. Lippmann entretient le Bureau de l'appareil <proposé par> [barré : de] M. Schwartzchild [Schwarzschild] pour déterminer la direction de la verticale. Cet appareil consiste en une lunette suspendu par un couteau, à la façon d'un pendule : par le retournement on doit obtenir ainsi la verticale.

M. Bigourdan croit que la disposition du collimateur zénithal de M. Faye pourrait donner de très bons résultats, aujourd'hui que sans trop de peine on peut <à toute heure> voir les images réfléchies par le bain de mercure.

M. Loewy rappelle que le miroir flottant de Deichmüller ne donne pas des résultats sûrs : on lui répond que là interviennent divers effets, notamment ceux de la capillarité. Pour M. Loewy, c'est surtout le [barré : déformation] <changement de courbure> du miroir qui est le principal inconvénient.

<M. le Président [mots barrés] <informe> le Bureau que la société française d'aérostation se propose d'envoyer à Burgos un de ses ballons pour faire des observations astrométriques pendant l'éclipse prochaine de Soleil.

On sait, d'autre part, que le service espagnol d'aérostation militaire de Guadalajara a publié le programme des observations analogues et étendues qu'il se propose de faire, également aux environs de Burgos.>

M. Janssen dit quelques mots sur la note de M. Hansky et où celui-ci indique [barré : comment] comment il a pu photographier sans éclipse la couronne solaire, au moyen d'un instrument installé au sommet du Mt Blanc.

M. Deslandres ne croit pas que ce qui a été photographié soit véritablement la couronne Solaire, et cela pour les raisons suivantes :

L'objectif employé, à 2 verres non collés, a dû renvoyer vers la plaque <par réflexion et diffusion par les surfaces> 2000 fois plus de lumière que la couronne elle-même. A quoi il faut ajouter l'influence d'un miroir.

La lumière diffusée par l'atmosphère [mots barrés] <vient, en outre,> s'ajouter <à celle> que les surfaces de l'objectif ont renvoyée vers la plaque.

Les passages successifs d'un négatif à un positif, et vice versa, ne permettent pas de voir clairement la cause qui a donné son image sur la plaque.

Les verres absorbants auraient pu être mieux choisis ; il eut été bon, notamment qu'ils fussent transparents à la longueur d'onde λ654 où se trouve une raie de l'hydrogène : alors on aurait dû avoir la forme des perturbations, et cela aurait constitué un <bon> criterium.

M. Deslandres se résumé en disant qu'avant tout il faut essayer de voir les protubérances ; ce n'est que lorsqu'on aura réussi cela que l'on pourra avoir quelque espoir de saisir la couronne, qui est plus faible.

La séance est levée à 5h¼

Le Secrétaire

G. Bigourdan

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Radau, Rodolphe (1835-1911)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1903-1905
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 mars 1905”, 1905-03-29, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/5754

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