Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 6 décembre 1905

Procès-verbal de la Séance du 6 Décembre 1905.

Présidence de M. Radau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française remercie du renvoi du dossier relatif à la différence de longitude entre S^t Louis et Kelle. Et il annonce qu'il fera inscrire au budget de 1906 une subvention de 250^f au Bureau des Longitudes. En outre, il envoie un second dossier, relatif à la détermination des coordonnées de Dabakha, à la Côte d'Ivoire. Ces coordonnées ont été déterminées par MM. Lacoin, lieut^t d'artillerie, et Laurent. [barré : Le mémoire de M.] Le même dossier renferme des remarques de M. Lacoin sur la réfraction atmosphérique dans les pays tropicaux.

[barré : L'examen de] Ce second dossier est, comme l'avait été le premier, renvoyé à l'examen de M. le C^t Guyou.

M. Loewy a reçu de M. Jacobs une lettre annonçant sa venue prochaine à Paris ; en attendant il s'occupe sérieusement [barré : de la question] de préparer l'étude de projet de mesure d'un arc d'équateur.

Un professeur <M. Doux>, licencié ès sciences [barré : mathématiques] physiques de l'Université de Paris, demande un emploi de calculateur auxiliaire au Bureau des Longitudes : on lui répondra que les cadres sont au complet, mais qu'on prend note de sa demande pour le cas où il y aurait lieu de remplir quelque vacance.

Le Président annonce que les comptes de l'éclipse seront prochainement au complet et en ordre, et qu'on espère pouvoir les remettre au Ministère avant le 15 courant, date de rigueur fixée par le ministre pour qu'ils puissent être payés sur l'exercice courant.

Divers membres demandent à ce sujet quelle suite a été donnée à la décision prise par le Bureau de décliner toute responsabilité dans les dépassements de crédits et de demander aux Compagnies de chemin de fer de consentir une réduction sur les prix de transport.

Après éclaircissement donnés par M. Tessier et discussion à laquelle prennent part plusieurs membres, le Bureau confirme les décisions précédentes. Et en particulier on écrira aux compagnies d'Orléans et du Midi pour demander l'application du tarif des ministères. Il n'y a pas lieu d'écrire à la C^ie PLM, qui a remboursé une partie de la somme demandée sur le transport au retour.

A l'occasion d'un mémoire de M. de Margerie, intitulé la carte bathymétrique des Océans… divers membres [barré : rappellent] <indiquent> quelques imperfections de cette carte. D'ailleurs les données manquent encore, surtout pour le Pacifique, pour remplir toutes les parties d'une telle carte ; et là où l'on a quelques sondages, ils sont anciens et faites avec des cables, de sorte que l'erreur relative peut-être énorme.

M. Deslandres revient sur la question des relations entre les taches solaires et les variations du magnétisme terrestre. Il précise certains points qu'il avait seulement abordés à la dernière séance et insiste sur l'importance des travaux de M. Marchand : nous devons d'autant plus mettre en lumière <dit-il>, les travaux de notre compatriote que les étrangers négligent souvent de <les> rappeler. M. Deslandres ajoute que, [barré : qu'il] <à la vérité> n'y a pas proportionnalité entre l'importance des taches à facules et l'intensité des perturbations magnétiques : c'est que, sans doute, tache et facules ne sont <elles-mêmes> qu'une manifestation de la cause plus profonde qui agit sur l'aiguille aimantée ; d'où résulte la nécessité d'étudier et d'enregistrer régulièrement tous les phénomènes que présente le Soleil. Quant à lui il a l'intention d'utiliser les documents qu'il a réunis depuis 14 ans pour étudier spécialement la relation entre les facules et les perturbations magnétiques.

A un point de vue plus pratique il répète qu'il serait bon d'appeler l'attention de ceux qui se servent de la boussole, navigateurs et topographes, sur ce fait que lorsqu'il y a sur le Soleil quelque tache visible à l'œil nu, et surtout [les deux derniers termes sont entourés au crayon de papier et renvoient en marge à un point d'interrogation] quand elle passe au méridien central, il y a lieu de se défier des indications de cet appareil.

L'amiral Fournier, [barré : et] le Ct Guyou <et M. Hanusse> croient que c'est là une précaution utile, mais dont il ne faudrait pas exagérer l'importance pratique, puisque ce n'est guère que dans des régions où la navigation est peu active que les perturbations magnétiques peuvent devenir considérables.

M. Deslandres a cherché à établir la probabilité d'une telle perturbation quand une grosse tache est sur le centre du Soleil : sur 3 années prises dans le voisinage d'un maximum il a trouvé 17 taches visibles à l'œil nu ; sur ce nombre le passage de 7 d'entr'elles au méridien solaire central a coïncidé avec de grandes perturbations magnétiques.

En terminant, M. Deslandres rappelle qu'il demande depuis assez longtemps des crédits pour étendre les recherches solaires et prie les membres du Bureau de lui aider [sic] à les obtenir.

La séance est levée à 4^h¾

Le Secrétaire,

G. Bigourdan