Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 30 mai 1906

Procès-verbal de la Séance du 30 mai 1906.

Présidence de M. l'amiral Fournier, vice président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Le Bureau continue la discussion de la question de la mesure des bases, commencée <dans> la [barré : dernière] <précédente> séance.

M. Carpentier croit aussi qu'il faudrait faire des mesures dans des conditions variées de température.

M. le Gén. Bassot fait observer qu'au pavillon de Breteuil, il y a une base qui a été déjà mesurée très souvent <et> en diverses saisons, de sorte que le contrôle demandé est en partie fait.

M. le Col. Bourgeois croit que les résultats ainsi obtenus à Breteuil, par des observateurs extrêmement entraînés, ne sont pas appliquables [applicables] aux mesures habituelles <faites>, en plein champ en quelque sorte, et par des observateurs moins exercés.

Sur une question de M. Bouquet de la Grye, M. Carpentier répond qu'à son avis la torsion des fils n'est pas à craindre ; d'ailleurs les appareils d'enroulement ont été améliorés et il ne redoute rien à ce sujet. Il ajoute que le diamètre des fils d' [mot barré]<invar> employés aujourd'hui est de 1^mm,8.

M. le Col. Bourgeois donne les chiffres obtenus dans les mesures de la base de Villejuif et dans une des bases de l'Equateur, faites <tant> avec les fils de Jäderin qu'avec les fils en invar. En résumé, la [barré : concordance] <précision> des diverses mesures faites avec les fils a [barré : été] <oscillé> généralement entre 1/100.000 et 1/150.000.

M. Loewy fait des [barré : remarques] <réserves> sur la manière dont cette erreur relative est [barré : obtenue] <calculée>.

M. Lippmann voudrait que dans les mesures avec des fils, l'un d'eux restât tendu normalement et immobile et que les autres lui fussent comparés fréquemment.

[barré : M. le Col. Bourgeois] M. Bouquet de la Grye croit qu'avec l'invar il faut se défier des mouvements moléculaires.

M. le Col. Bourgeois annonce que la mission de l'Equateur vient de s'embarquer pour rentrer définitivement en France, ses opérations sur place étant terminées. La mesure de certains angles a retenu les observateurs des mois entiers à cause du chapeau de nuage dont étaient surmontées certaines [barré : sommet] montagnes portant les signaux.

MM. Lippmann et Lallemand demandent si dans ces cas il n'y aurait pas avantage à réduire la longueur des côtés des triangles.

M. Bourgeois répond qu'en général on ne gagne pas <de temps> à prendre des côtés plus courts et que, d'ailleurs, des conditions locales s'y opposaient. Par exemple il aurait fallu placer les signaux dans la plaine et là ils auraient été bien exposés à être détruits ; ils se seraient projetés sur le sol, etc.

M. Hanusse fait observer que [barré : par exemple] sur les signaux à flanc de côteau on est [mot barré] exposé à des infractions anormales considérables.

Sur une question de M. Deslandres, M. Bourgeois ajoute qu'aux altitudes de 3000^m où il a eu l'occasion d'observer les images astronomiques étaient très belles. L'air y était très humide.

M. Lallemand signale une brochure allemande d'après laquelle une base de 22^km mesurée en Bavière vers 1800 par le colonel Bonne, s'est trouvée cadrée <cadrer> à 1/1.000.000 près avec les mesures les plus modernes. Le colonel Bonne a exécuté cette mesure avec des règles de bois étalonnés sur un mètre de cuivre.

M. le Gén. Bassot signale, pour Méchain, un fait analogue : quand on a pu retrouver ses signaux, les valeurs obtenues pour les angles dans la nouvelle mesure de la méridienne, faite par le Service géographique de l'Armée, se sont trouvées sensiblement identiques aux valeurs obtenues par Méchain.

Aucun membre du Bureau ne demandant plus la parole sur la [barré : question en discussion, celle de la] mesure des bases en général, <M. le Président> [barré : il] propose de nommer une commission qui étudierait la question d'une nouvelle mesure des bases de Villejuif et de Melun, suivant la proposition de M. Bigourdan. Sont nommés membres de cette commission MM. Poincaré, Lippmann et Bigourdan.

La séance est levée à 4^h½

Le Secrétaire

G. Bigourdan